Sa mère est en prison : Benjamin, 13 ans, convainc l’administration de le laisser aller vivre chez son père. Ce père, Karim, 40 ans, un homme cassé par la vie et qui habite toujours chez ses parents dans une cité de banlieue. Il a un travail qui permet à la famille de joindre les deux bouts. Abdelkader, le père de Karim, est un adepte de la manière forte en matière d’éducation et rêve de retourner au bled. Zohra, sa femme, est aimante et pleine d’attention. On connaît l’expression du chien dans un jeu de quilles. Elle est parfaitement adaptée à l’arrivée de Benjamin dans sa famille. Cette famille qui l’accueille, malgré la très grande réticence de Kader, Benjamin est loin de lui tendre les bras : d’emblée, face à ce qui semble n’être pour lui que des arabes, il se montre arrogant, grossier, insolent, provocateur. Osons le mot : haïssable ! Mais ce comportement n'est-il pas dû à tout le malheur qu'il traîne avec lui ? On pourrait s’attendre à un film de plus sur la banlieue, avec, bien entendu, son traditionnel cortège de dealers et sa bande-son à base de rap : il n’en est rien. En fait, "Fièvres" montre une vision presque poétique de la banlieue, à l’opposé de ce que l’on a l’habitude de voir sur ce sujet. A mi chemin entre réalisme et conte urbain, "Fièvres", malgré quelques maladresses, est un film attachant et parfois très fort sur la recherche d’identité d’un gamin perturbé.