A l'origine, le projet de Marc Huraux était un long métrage documentaire sur Jimi Hendrix. Parmi les musiciens qui devaient collaborer au film se trouvait Ali Farka Touré. Pour des raisons de droits, le projet Hendrix s'est avéré très compliqué à monter et a finalement été abandonné. C'est alors que le réalisateur s'est tourné vers Ali Farka Touré et lui a proposé d'adapter son projet à la vie et à l'oeuvre du guitariste, chanteur et compositeur malien. Après avoir passé quinze jours à Niafunké au Mali à côtoyer l'artiste dans son quotidien, le film s'est peu à peu mis en route.
Le réalisateur revient sur le tournage de Ali Farka Touré, le miel n'est jamais bon dans une seule bouche : "Nous sommes partis tourner deux mois environ après ma première visite. C'était comme vivre et travailler dans un immense studio -les studios de Niafunké. Nous avions des axes de travail, le "scenario" se construisait au fur à mesure, en s'appuyant sur des personnages, des lieux, des situations, etc, en rapport avec les différentes facettes de la musique d'Ali, qui saute lui-même sans cesse d'un rôle à un autre... J'aime travailler sur des constructions en mosaïque, par fragments, avec quelques axes, des thèmes, des situations-clefs, des charnières. Grâce à l'intelligence, la vivacité et l'énergie d'Ali Farka Touré, qui vous renvoie toujours la balle, nous étions un peu sur un tapis volant. Le tournage a duré un mois."
Réalisé en 2002, le film a fait l'objet d'une nouvelle sortie en salles suite au décès d'Ali Farka Touré le 7 mars 2006 à Bamako. Le musicien était atteint d'un cancer depuis plusieurs mois.