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    Chemin de croix
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    Fabien D
    Fabien D

    178 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 novembre 2014
    Chemin de croix est un film assez audacieux de par son thème. En traitant du fanatisme religieux à travers le personnage d'une adolescente qui rêve de devenir une sainte, ce film troublant interroge la rigueur de certaines institutions religieuses ainsi que le rigorisme de certaines familles traditionnalistes. Si la psychologie du personnage principale est passionnante, le film n'est pas dénué de défauts. On peut lui reprocher l'artificialité de sa structure (le découpage en épisodes de longs plans séquences, le parcours sacrificielle balisée de l'héroïne) ainsi qu'un certain manque de nuances dans la traitement des personnages secondaires (notamment celui de la mère). L'ombre de Haneke plomble plus le film qu'elle ne le surélève et l'ensemble, malgré la force du sujet, manque de personnalité. Malgré cela, Chemin de croix, de part son austérité et sa froide beauté, est loin d'être un ratage. C'est un film inégal qui peine à trouver son équilibre mais qui provoque un certain malaise et réussit peu à peu, grâce entre autres à sa très prometteuse actrice principale, à nous captiver. A découvrir même si on n'ose imaginer ce que Haneke ou Lars von Trier auraient fait avec pareil sujet.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2014
    Jamais le cinéaste ne lâche son "concept" de départ et si l'ombre de Haneke plane, ce n'est pas pour rien. Il ne s'agit pas seulement d'un tic de film calibré pour les festivals, mais d'une véritable démarche artistique, reflétant à la perfection l'enfermement de Maria, prisonnière de sa vision extrémiste de la foi, dictée par un prêtre intégriste et une famille catholique traditionnaliste. (...) le magnifique mouvement ascensionnel final achèvent ce calvaire pour l'héroïne, mais pas le spectateur, ébahi devant tant de maîtrise et de grâce.

    LA SUITE :
    ffred
    ffred

    1 698 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2014
    Rarement l'emprise de la religion et les effets qu'elle peut avoir sur un « esprit faible » aura été montré avec autant de réalisme et de force au cinéma. N'étant pas du tout religieux (mais pourtant fasciné par ce genre de film), j'en suis sorti tout aussi effrayé que perturbé. La mise en scène est d'une maitrise totale, minimaliste, épurée voir sèche et aride. On pense beaucoup à Haneke. Seulement quatre mouvements de caméra, dans trois scènes si je ne m'abuse (celle de la confirmation, celle de l'hôpital et la dernière), dans un film qui comporte quatorze chapitres. Le scénario est une merveille d'écriture et de sobriété récompensé par le prix du scénario à Berlin cette année. Autant de plans séquences représentent les quatorze étapes du chemin de croix de Jésus mis en parallèle du calvaire de Maria, la jeune héroïne. La jeune actrice Lea van Acken (dont c'est le premier film) est exceptionnelle, totalement habitée. La direction d'acteurs est par ailleurs parfaite. Franziska Weisz dans le rôle de la mère est aussi formidable. Un parfait exemple de la manipulation malsaine et dangereuse de l'intégrisme des religions, quelles qu'elle soient. Un film dont on ne sort pas indemne, avec un sentiment vraiment très troublant. Sans doute l'un des plus beau, sur la forme, et l'un des plus puissant, sur le fond, de l'année. Complexe, austère, déroutant et dérangeant. Un choc.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 713 abonnés 12 426 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 avril 2016
    « Un sacrifice, c'est...faire un sacrifice à Jèsus...en se privant de chocolat ou en dormant à la dure. » Le ton est donnè [...] De Jèsus condamnè à être crucifiè à son corps mis en tombeau, "Chemin de croix" est un film allemand que l'on peut difficilement oubliè car tournè en quatorze plans sèquences! La jeune Lea van Acken est bluffante de naturel! Celle qui ressemble à une danseuse fragile mais infatigable avec son chemisier blanc, celle qui rend grâce à Jèsus pour un beau paysage de campagne (selon Maria, sacrifier une vue magnifique serait de regarder ailleurs), celle qui fait partie d'une paroisse spèciale (la Fraternitè sacerdotale de Sait-Paul) spoiler: mais qui veut chanter dans la chorale d'une paroisse moderne, celle qui ne peut sonder le coeur de sa mère, celle qui « ment » par peur d'être punie et celle qui se laissera mourir à petits feux en creusant son propre chemin de croix...
    Aucune actrice n'aura autant que elle mèritè le paradis! S'il n'y avait qu'une seule bonne raison pour voir ce film religieux de Dietrich Brüggemann, ce serait pour elle...
    traversay1
    traversay1

    3 572 abonnés 4 861 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 octobre 2014
    Un premier long-métrage, Ours d'argent à Berlin et prix du meilleur scénario : on a connu pire début. Au vu de Chemin de croix, ces récompenses ne sont pas usurpées. D'emblée, avec une longue leçon de catéchisme, le réalisateur pose les jalons d'un film très dialogué et figé dans une galerie de tableaux, qui suit pas à pas la soif de sainteté d'une jeune fille de 14 ans dans un chapitrage qui imite et transpose les quatorze stations du chemin de croix du Christ. Le film n'est pas sulpicien pour un sou, ne s'érige pas (explicitement) en juge et son humour est sous-jacent. Le récit a un côté implacable, Chemin de croix allant jusqu’au bout de son propos avec une froideur assumée et une radicalité subjuguante. Entre la famille, l'église, l'école, le parcours de cette adolescente est à la fois étouffant et lumineux. On pense à Seidl, sans le côté provocateur, à Bresson ou à Dumont. Bien entendu, il s’agit d’une dénonciation de l’endoctrinement religieux, du fanatisme et de la manipulation mentale. Mais jamais l’aspect « donneur de leçon » ne prédomine dans le film écrit par Dietrich Brüggemann et sa sœur. En revanche, la tension qui s’en dégage est physiquement palpable durant toute la projection. Une véritable révélation.
    Paul F.
    Paul F.

    12 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2014
    C’est l’histoire de l’endoctrinement d’une jeune fille, Maria, au sein d’une famille ultra-catholique. Film sobre et complètement épuré pour mieux faire ressortir la condition de cette jeune fille. Cependant, ce n’est pas tant l’histoire de Maria qui nous est contée que la mécanique de conditionnement dans une famille ultra-religieuse, pour ne pas dire intégriste. Le film s’ouvre sur un cours religieux où un jeune prêtre va inculquer à de jeunes adeptes comment éviter les pièges d’une société malsaine, corrompue aux vices et à la débauche, orchestré par le grand satan ennemi juré de l’église. Ensuite, c’est l’histoire de la vie de Maria qui commence. Tout au long du film et par petites touches, la mère de Maria (Franziska Weisz foudroyante de rectitude), une femme intolérante et autoritaire, va pousser sa fille vers un rejet de la société moderne et créer chez la jeune fille un profond malaise, jusqu’à se sentir abandonnée de tous. Seule avec sa foie Maria va suivre l’exemple de Jésus et son chemin de croix jusqu’au bout (d’où les 14 tableaux qui découpent admirablement le film), et plus rien ne pourra l’arrêter. Un excellent film à méditer sérieusement. 4 étoiles.
    tixou0
    tixou0

    699 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 octobre 2014
    Maria est une jeune Allemande de 14 ans, l'aînée d'une fratrie de 4. C'est une élève studieuse et très pieuse. Sa famille est catholique, non pas "fondamentaliste" (ce vocable étant plutôt réservé aux membres de certaines sectes protestantes, comme les Pentecôtistes ou les Témoins de Jéhovah), mais attachée aux rites antéconciliaires, comme la messe en latin et les prêtres qui ressemblent à des prêtres. Dietrich Brueggemann et sa soeur cadette Anna (co-scénaristes - récompensés de ce fait à la dernière Berlinale, par un Ours d'argent) adoptent une dramaturgie habile, calée sur les 14 Stations - comme 14 moments de la Passion de la jeune fille. Ces tableaux (en plan fixes, pourtant très habités - sauf le dernier, logiquement) sont une grande réussite sur le plan esthétique, et la jeune interprète, Lea van Acken, est remarquable. Mais ces indéniables qualités, au service de quel dessein ? Brueggemann filme de manière épurée et, apparemment tout à fait neutre, mais donne à voir une adolescente "sous influence" (maternelle surtout - le père est très effacé), baignant dans une atmosphère rigoriste propre à impressionner (dangereusement) une ado fantasque, versant dans le mysticisme, comme d'autres dans les stupéfiants... Le propos du cinéaste apparaît alors au minimum ambigu, et sans doute polémique - la spiritualité catholique peut être un "poison violent"..... L'argumentaire est trop axé sur la caricature (Satan se niche dans les musiquettes pop, rock & co), la charge (en douce), pour être très honnête intellectuellement. Mais on peut simplement retenir du "cas Maria" l'histoire touchante d'une jeune fille qui voulait que son petit frère Johannes guérisse....
    desiles ben
    desiles ben

    30 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2014
    Attention, chef-d'oeuvre !
    Face à cette histoire d'une adolescente baignée dans le catholicisme intégriste qui meurt en aspirant à la sainteté, les incroyants hausseront les épaules en invoquant l'hystérie, les croyants, eux, ne pourront se soustraire à d'inconfortables questions. Cette jeune fille est-elle la victime d'un endoctrinement, en butte au péché d'orgueil, en route vers la sainteté ?
    Le film est parcouru par une tension psychologique extrême qui vaut tous les suspenses. C'est une oeuvre grave, sans être austère, une interrogation métaphysique portée à l'écran. Le film a la beauté sobre des tableaux des maîtres flamands. La jeune actrice qui, sur son lit de souffrances, a presque les traits d'une vieillarde est sublime.
    velocio
    velocio

    1 303 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 février 2017
    C’est un film sur le fanatisme religieux que nous propose le réalisateur allemand Dietrich Brüggemann. Alors que le cinéma actuel a tendance à se diriger chez les musulmans et chez les juifs pour montrer les dégâts causés par les religions lorsqu’elles glissent dans l’intégrisme, c’est dans l’univers des catholiques que nous conduit Chemin de croix. On retrouve une famille père, mère, 4 enfants et une jeune française au pair. Ils font partie de la mouvance catholique qui n’a jamais accepté les conclusions du Concile Vatican II. La famille pratique sa religion au sein de la Fraternité Sacerdotale de Saint-Paul, une communauté catholique intégriste qui réfute toute forme de modernisme : sport pratiqué dans la mixité, musiques rock, pop et même gospel, toutes considérées comme étant sous influence satanique, etc. Dans cette famille, Maria, la fille aînée, 14 ans, aspire à une vie de sainte se terminant par le départ vers le Paradis, auprès de Dieu et de Jésus. Son but : que son « sacrifice » permette la guérison de Johannes, son petit frère qui n’a jamais parlé. Son problème : arriver à se faire aimer par une mère tyrannique et qui voit le mal partout. Son modèle : Bernadette, la jeune fille au pair, catholique sincère mais éloignée des excès maladifs de la mère. Pour réaliser son film, Dietrich Brüggemann, auteur du scénario avec sa sœur Anna (Ours d’Argent du meilleur scénario au Festival de Berlin 2014), a fait un choix a priori hardi mais qui, au final, s’avère particulièrement judicieux : mettre en parallèle le calvaire vécu par Maria avec celui vécu par Jésus entre sa condamnation à mort et sa mise au tombeau. D’où le découpage en 14 tableaux, chaque « station » étant annoncée sous la forme traditionnelle. Avec cette construction, pas de suspense : on sait à peu près comment le film va se terminer, mais qu’importe ! Le premier tableau donne tout de suite le ton : des adolescents préparent leur confirmation avec un jeune prêtre, un plan fixe de près d’un quart d’heure où on entend le bourrage de crane infligé par le prêtre à ses jeunes ouailles et qui montre une Maria qui est la seule à connaître toutes les réponses aux questions sur la religion. Les 14 tableaux font l’objet d’un traitement similaire : des plans fixes, dans lesquels les personnages évoluent, entrent ou sortent du cadre. En tout, 4 mouvements de caméra, 2 au moment de la confirmation, montrant le passage des adolescents à l’âge adulte, un panoramique accompagnant le décès de Maria et un dernier mouvement de caméra à la toute fin du film, objet de nombreux commentaires pas toujours fondés. Ce traitement aride n’empêche pas le film d’être particulièrement passionnant. Une de ses forces est de pas être manichéen : il est certain que son auteur cherche à dénoncer la dérive sectaire de la communauté catholique qu’il nous montre mais il le fait avec tact et, même, parfois, avec un petit (tout petit!) brin d’humour. La dénonciation la plus sévère trouve place dans la scène la plus forte du film, celle de la visite de Maria et de sa mère chez un docteur. La distribution fait appel à quelques comédiens professionnels et à de nombreux « amateurs », dont Lea van Acken, totalement époustouflante dans le rôle de Maria. Franziska Weisz et Lucie Aron sont excellentes dans les rôles de la mère et de Bernadette.
    Julien D
    Julien D

    1 198 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 novembre 2014
    Ayant lui-même grandi dans une communauté de fondamentalistes catholiques, le réalisateur allemand Dietrich Brüggemann connait bien les sujets de l’endoctrinement, de l’isolement psychologique et de la ferveur autodestructrice au cœur de Chemin de croix. Dès lors, il devient difficile de comprendre quel point de vue adopte son long-métrage, le rendant d’autant plus dérangeant. S’il s’agit d’une critique directe d’un dogme chrétien archaïque, alors les institutions ecclésiastiques qui lui ont remis le prix œcuménique au festival de Berlin ont été dupées, mais s’il s’agit, au contraire, d’une apologie de cette façon de consacrer sa vie aux textes bibliques, le film devient alors terriblement malsain. C’est donc avec un certain sentiment de gêne que l’on suit cette narration conçu comme une transposition des 14 tableaux de la Passion du christ adaptée au parcours d’une jeune fille victime d’une éducation sectaire. Cette mise en scène, constitué de quatorze longs plans-séquences, dont seulement deux d’entre deux ne sont pas fixes, est caractéristique de l’austérité propre au cinéma allemand, et renvoie tout particulièrement à Haneke. Le sort de la jeune Maria, même s’il nous mène à une morale discutable car mal définie, vaut finalement moins que son support formel dont la radicalité est finalement ce qui fait le plus froid dans le dos.
    pgioan
    pgioan

    30 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 novembre 2014
    Bien décu ... Le premier plan séquence est assez super, mais ensuite... Le parallèle entre les stations du chemin de croix du Christ et le chemin de la jeune adolescente est trop artificiel : ce n'est qu'un truc, une idée de départ à laquelle il s'accroche . Dommage . Le cinéma artificiel est toujours mauvais...
    schemaman
    schemaman

    17 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 octobre 2014
    Aux antipodes des thriller, séries et autres vrais-faux psychodrames hollywoodiens dégoulinant de bons sentiments et leçons de morale à deux sous. Choc violent quand on aime ce genre de cinéma où l'intérêt pictural s'efface devant la puissance de la violence psychologique. On peut le dire, ce film est un long texte, subtil, fin, vicieux mis en image. La maltraitance enfantine, la schizophrénie, la perversité, l'absence des pères remplacés par des prêtres... tout se mêle et se démêle pour nous faire une peinture de mœurs plus que terrible dans une ambiance Allemagne de l'Est glaciale. Pour cinéphile averti uniquement.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 2 novembre 2014
    Malgré des qualités évidentes...le film se traîne en longueur...c'est dommage...une sensation d'ennui s'installe de plus en plus au visionnage du film...
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 149 abonnés 5 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 avril 2022
    C’est à « l’arbre de vie » que je pense en premier.
    Cette autoritarisme dans la famille.
    Mais le sujet de la religion est au cœur du film. Cette abnégation et le renoncement de cette jeune fille. C’est terrible dans son dénouement.
    On ne peut pas en vouloir totalement à la femme qui a raison en certains points. Le miracle et la sainteté
    Mais on peut trouver terrible la justification de sa mort dans la croyance obstinée.
    C’est quand même sa fille qui est dans le cercueil et tout s’éclaire lorsqu’elle pleure.
    Sobre, tragique et émouvant.
    Shephard69
    Shephard69

    333 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juillet 2019
    Dans un style extrêmement austère et froid qui rappelle beaucoup celui de Mickael Haneke, un drame qui prend la forme d'une transposition moderne du calvaire de Jésus et qui, en toile de fond, livre un portrait dur, sans concessions d'une famille catholique fondamentaliste mais aussi de la puissance de la foi jusqu'à l'absurdité du sacrifice et de la dangerosité de l'extrémisme.quel que soit le courant philosophique ou religieux suivi. Une mise en scène minimaliste aux longs plans fixes qui accentue davantage l'impact du message du film, des acteurs au jeu incroyable à l'image de Lea Van Acken et Franziska Weisz respectivement dans les rôles de Maria, le personnage central, et de sa mère. Malgré un sujet auquel je suis assez extérieur, un long-métrage qui m'a touché de façon intéressante.
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