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traversay1
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3,5
Publiée le 20 décembre 2014
Contrairement à la plupart de ses compatriotes cinéastes australiens, Rolf de Heer, découvert avec l'époustouflant Bad Boy Bubby (1993), n'a jamais cessé de filmer son pays, et plus particulièrement ses marginaux. Avec son ami David Gulpilil, il a coécrit Charlie's Country, dans lequel le premier joue le rôle principal. S'il y a un peu de malice et d'humour dans le film, le constat est avant tout celui de l'acculturation patente des aborigènes, de plus en plus considérés comme des citoyens de seconde zone, tout juste tolérés dans le pays qui a été le leur avant que les blancs n'y débarquent. Peu scénarisé, Charlie's Country est aux dires même du réalisateur largement inspiré de l'existence de Gulpilil, qui a longtemps lutté contre le démon de l'alcool et a passé du temps en prison, ce qui, paradoxalement, lui a sans doute sauvé la vie. Entre documentaire, manifeste et fiction, Charlie's Country s'intègre parfaitement à la filmographie singulière de Rolf de Heer, cinéaste qui mériterait une bien plus large exposition.
Davantage que les errances d’un aborigène perdu dans une Australie moderne, Charlie’s country, le nouveau film de Rolf De Heer, est surtout un conte lyrique aux inspirations très autobiographiques de son propre acteur et coscénariste, David Gulpilil. Les problèmes et santé et d’addiction à l’alcool du comédien, ainsi que le drame qu’est l’inéluctable disparition de la culture de son peuple, sont donc le cœur même de ce long-métrage naturaliste. Rarement un réalisateur aura à ce point fixé à ce point sa caméra au visage de son acteur, un visage creusé par l’âge mais non moins charismatique et expressif. Son personnage de Charlie, qui apparait comme un ancien danseur ayant participé à la fête d’inauguration de l’opéra de Sydney quarante ans plus tôt (époque correspondante au début de la carrière de Gulpilil), est le vecteur de ce récit, dénué de réelle intrigue mais illustrant parfaitement, et sans le moindre parti-pris manichéiste, les maux profond d’une société fondé sur le colonialisme.
David Gulpilil, l'acteur principal de Charlie's country, est un vieil aborigène au charisme incroyable, qui tient le film sur ses frêles épaules.
Le première partie du film de Rolf de Heer se déroule dans le bush : c'est à la fois contemplatif et amusant. Le film met très bien en évidence comment nos lois ne "collent" pas aux valeurs des aborigènes, et du coup, c'est l'ensemble de nos certitudes qui sont remises en question.
Quand Charlie tombe malade, puis qu'il découvre la ville, le ton change du tout au tout. De l'atmosphère mystique de la nature on passe sans ambage aux ravages de l'alcool : cette partie m'a semblé plus démonstrative et moins intéressante.
Charlie's country fournit une vision immersive et détaillé de la condition aborigène, et il rappelle d'une façon brutale une réalité qu'on a tendance à oublier : en Amérique et en Océanie, les blancs ne sont finalement pas chez eux.
Charlie's Country est un véritable hurlement des entrailles, une description sans concessions de la situation, désormais plus qu'alarmante, des Aborigènes australiens. C'est beau à en avoir parfois le souffle coupé, David Gulpilil est phénoménal, et la bande originale est un véritable plaisir pour les esgourdes.
Né aux Pays-Bas, Rolf de Heer est arrivé en Australie en 1959, à l'âge de 8 ans. Sorti en 1984, son premier film, "Sur les ailes du tigr"e, était destiné à un jeune public. Très éclectique, Rolf de Heer a butiné ensuite dans un grand nombre de genres. En 2002, il a commencé à montrer de l'intérêt pour les aborigènes de son pays en réalisant "The Tracker", film dans lequel David Gulpilil, déjà remarqué auparavant dans "La dernière vague" et "Crocodile Dundee", avait le rôle principal. 4 ans plus tard, le réalisateur et le comédien se retrouvent sur l'excellent "10 canoés, 150 lances et 3 épouses" et ils repartent de Cannes 2006 avec un Prix Spécial de la sélection Un Certain Regard. Cette année, leur film "Charlie's Country" étant de nouveau dans la sélection Un Certain Regard, David Gulpilil est reparti avec le Prix du meilleur acteur de cette sélection. C'est avec un mélange de réalisme et d'humour que David Gulpilil et Rolf de Heer nous racontent dans ce film le drame que vivent les aborigènes australiens, partagés entre leur culture ancestrale et celle que veulent leur inculquer ces blonds aux yeux bleus venus d'ailleurs. Est-il normal de contraindre un peuple à abandonner son mode de vie et ses valeurs traditionnelles pour se tourner vers ce qu'on appelle le « modernisme » ? Au bout du compte, le duo réussit, avec ce film, à nous faire rire et à nous émouvoir tout en nous montrant, de façon honnête et humaniste, ce qu'est la vie d'un grand nombre d'aborigènes en Australie.
le cinéma australien offre rarement le point de vue des vrais habitants, les aborigènes (en tout cas, qui arrive sur nos écrans), alors j'avais très envie de voir ce film. je n'ai pas été déçu. Charlie est un personnage d'une grande simplicité, mais en même temps haut en couleur. si l'histoire en elle-même n'est pas très palpitante, elle permet d'avoir un aperçu des conditions de vie des aborigènes, entre allocations de l'Etat et parcage dans des réserves (comme les Etats-Unis avec les indiens), le tout menant à un alcoolisme et une surveillance généralisés de ces personnes considérées comme des étrangers dans leur propre pays, et traités comme des citoyens de troisième zone. le tableau n'est pas réjouissant, mais il est heureusement égaillé par une image lumineuse, une touche humour, et aussi une certaine poésie.
Une histoire à la fois personnelle et romancée entre le réalisateur et l’acteur qui s’apprécient beaucoup. Une amitié que l’on partage à travers la quête de Charlie pour revivre le pays qui l’a vu naître. Mais la colonisation rampante lui interdit peu à peu de reprendre racines. Rolph de Heer ne prend pas frontalement la défense de Charlie et de son peuple. Mais son très long plaidoyer pour la dignité humaine renvoie l’image figée de l’esclave qui se languit au fond de sa prison. Au cœur de sa nature encore préservée, le bush, Charlie va alors se retirer et vivre en marge du monde et de ses hommes nouveaux. Un beau plaidoyer pour la différence, et la liberté, toujours elle Pour en savoir plus
Au coeur de ce Charlie's Country il y a une profonde amitié entre son réalisateur, Rolf de Heer, et son incroyable acteur principal, David Gulpilil. Leur association offre un cri de coeur humaniste éminemment émouvant d'une lenteur atmosphérique nécessaire au sujet, rappelant combien le passé qu'on souhaiterait oublier est pus près qu'on ne le pense. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète au lien ci-dessous:
J'aurais voulu être enthousiaste pour ce film, à cause de son sujet qui ne peut qu'attirer la sympathie. Mais je n'ai pas été pris. C'est long, pas lent, long. Je n'ai pas trouvé de sens à ces longueurs. Peut être que j'ai besoin de film plus grand public ?
À travers la vie de Charlie, condamné à subir les us et coutumes des blancs, on apprend les sentiments contradictoires d'un peuple, les aborigènes, confrontés à la société occidentale et les oblige à renoncer à son propre patrimoine ancestral. D'une façon émouvante, Charlie nous montre cette lutte intérieur. Malheureusement, quelques longueurs, avec des séquences répétitives ou des regards "perdus", ralentissent et alourdissent inutilement le cours du film. Le sujet: la vie des aborigènes, réduits, dans sa propre terre, à obéir aux lois des blancs "invahiseurs", à déjà été développé dans des divers documentaires réussies; mais ce film apporte la sensibilité et l'émotion, absents dans les documentaires.
Charlie est un aborigène en Australie, c'est un peu comme les indiens aux States, quoi...il a du mal à s'intégrer chez lui! Alors, il dérive, doucement, il retourne au bush, mais c'est trop dur à endurer, il s'alcoolise avec d'autres, mais ça lève un peu trop ses inhibitions...bref, doit il et peut-il s'adapter...ou pas? Réponse pour son cas à la fin...pas banal de voir un acteur aborigène, la mise en scène est dépouillée, pas mal contemplative, mais ça passe bien.
(...) Dans la lignée de Ten Canoes (...) Cette histoire relate la difficulté de Charlie et de son peuple à trouver leur place dans une société anglo-australienne qui n’est pas la leur, alors que leur mode de vie ancestral n’est plus accessible (...) Charlie’s Country est porté par l’interprétation de David Gulpilil (...) une personne habitée (...) Le film met clairement en exergue le point de vue des aborigènes, la condescendance des blancs à leur égard, et les ravages de l’assimilation forcée dont ils font l’objet depuis 200 ans. Avec l’alcool, cette « rivière d’alcool » comme disent les politiciens australiens en place, l’alcool comme origine et finalité de tout (...) Charlie’s Country est simple et linéaire (...) une certaine langueur qui nuit au rythme du film (...) des scènes répétitives (...) Charlie’s country est un film émouvant qui pêche cependant par un manque de nerf dans la mise en scène. La performance de son acteur principal qui parvient à nous emmener dans son univers aborigène mérite pourtant plus qu’un détour.
Largement inspiré de la vraie vie de l’acteur David Gulpilil, Charlie’s Country est une œuvre implacable qui démontre sans jamais se faire pontifiant le destin d’un aborigène dans l’Australie actuelle. Le personnage explore plusieurs moyens d’existence et à chaque fois est confronté à l’impossibilité de se développer en tant qu’être humain à part entière. Considéré comme un citoyen de seconde zone lorsqu’il est au sein de sa communauté, il s’avère incapable de survivre comme ses ancêtres, une fois dans le bush. Sa tentative de s’intégrer dans la communauté blanche n’est pas plus couronnée de succès. Tout ceci dresse un tableau particulièrement affligeant de la société australienne, mais le cinéaste ne succombe jamais à la charge facile contre un système et préfère aligner les vignettes impressionnistes autour d’une figure centrale qui est celle de son acteur principal, absolument magnifique de charisme. Bref, voilà un film bien plus fin qu’il en a l’air de prime abord, magnifié par une réalisation simple, mais d’une belle efficacité.
Un beau film malgré son formatage "Festival de Cannes". Il y avait mille autres façons de mettre en scène une histoire poignante au sujet du dernier guerrier aborigène d'un village australien, mais la production a décidé de le mouler selon les critères du Festival : très peu de dialogues, musique mélancolique et énormément de longueurs qui se révèlent souvent inutiles. Ces longueurs parfois aident à montrer la solitude du personnage, la répétition du quotidien qui l'assaille, mais en abuser est une très mauvaise idée ( les plans répétés de la prison ). Le scénario en lui-même est très bon, le héros passant de la rébellion à la sagesse, celle de transmettre le savoir ancestral. Le sujet est respecté, les paysages mis en valeur et les acteurs corrects. La réalisation est un peu décevante, mais venant de la Sélection de Cannes, il fallait s'y attendre.
En regardant ce film au cinéma de Beaubourg, je l'ai trouvé magnifique au niveau de la mise en scène, de la narration et surtout du personnage principal. A certains moments, il est vrai que certaines scènes durent plus de temps que d'autres, il s'agit de voir à quoi le personnage réfléchit (et on le temps de penser à autre chose en plus) ; puisque c'est un genre d’autobiographie, le film est tous le temps centré sur ce personnage capital dont nous apprenons son passé, ce qu'il ressent, ses sentiment. Le film insiste belle et bien sur cet homme impuissant devant la société d'aujourd'hui, dont on voit qu'il y a une uniformisation (c'est à dire un rassemblement) des cultures(que ce soit par rapport aux vêtements ou à la nourriture, c'est cela qui est important car Charlie le refuse et décide de vivre comme ses ancêtres, c'est ce que je nommerais une sorte de"retour aux vraies valeurs", mais en même temps il se sent perdu, il ne sait plus qu'il est. L'homme veut aider l'autre en instaurant sa sécurité (le poste de police) et son alimentation(le magasin) pour que ce soit plus facile pour la communauté, mais il modifie son mode de vie, puisque ça fait partie de la culture(c'est ce qui en fait la diversité de tous les peuples), c'est à Charlie lui même d'avoir le rôle de sauvegarder la culture de ses ancêtres en la transmettant aux siens. Le film nous sensibilise non seulement par la prestation de Charlie, et par la musique qui est un pure régale pour les oreilles, atténuant plus l'émotion du film. Je vous conseille vivement ce film merveilleux.