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alain-92
322 abonnés
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4,0
Publiée le 14 mars 2016
L'ensemble gris et triste nous entraîne du sous-sol d'un aéroport, visiblement peu fréquenté, à des barres d'immeubles comme seul horizon, ou encore un centre de tri de déchets ménagers. À l'extérieur, la neige qui semble tomber en permanence n'arrive pas à garder sa couleur immaculée. Entre du Heavy métal et quelques notes de country, Fúsi le principal protagoniste vit replié sur lui même, avec ce qui semble être sa seule passion, la reconstitution d'une bataille de la deuxième guerre mondiale. Son entourage se résume à peu. Un homme avec lequel il partage sa passion. Une mère abusive et intéressée "Tu ne vas pas me quitter" lancera-t-elle quand elle sentira que son fils de plus de quarante ans voudrait vivre autre chose. Des collègues, qui n'acceptent pas la différence de ce cet homme très enrobé avec ses cheveux gras et longs qui entourent une calvitie bien prononcée, se montreront moqueurs et violents. Geste qu'ils qualifieront plus tard, de simple jeu. D'autres, plus amènes, inviteront Fúsi à partager une soirée pour la diffusion d'un match. Premier geste cordial, dont il semble lui même étonné. Puis aussi la lumière dans le regard d'une petite fille nouvellement installée dans son immeuble. Cette simple rencontre lui vaudra des déconvenues, une autre sera plus décisive pour sa propre vie. La toute fin du film vous arrachera un sourire. "Je voulais que la fin soit à la fois insignifiante et dévastatrice. Nous réalisons que ce qui nous apparaît comme une action banale est, pour Fúsi, un pas de géant." Déclare Dagur Kari. Le spectateur n'a plus qu'à se réjouir pour Fúsi, un homme hors du commun. Un rôle difficile, et impressionnant interprété avec maestria. Un film dur, fort et magnifique.
Car Fusi (titre original) raconte l’histoire d’un homme trop grand et trop gentil, perdu dans un monde sali par la perversion et le manque d’espoir. Fusi a appris à se contenter de peu et encaisser la brutalité des autres, car son physique et sa personnalité ne rentrent pas dans les normes dictées par la société moderne. Il tente alors de se faire aussi petit et discret qu’il le peut pour ne pas déranger l’ordre établi. Quelle connerie… Pourquoi le fait d’écouter du heavy metal et de représenter des batailles de la Seconde guerre Mondiale sur un plateau serait moins cool que de se bourrer la gueule devant des filles à moitié nues ? Bon, je l’avoue, la réponse est dans la question… Ha ha ! Mais quelle fille ne craquerait pas pour un homme qui lui tient compagnie alors qu’elle est enfermée dans un placard en pleine dépression, et qui lui dédicace sa chanson mielleuse préférée à la radio, quitte à se griller auprès de son présentateur fétiche. Certes, les femmes craquent toujours pour les bad boys superficiels en premier, mais face à Fusi, il y a de la concurrence, moi je vous le dis ! (...) Suite sur mon blog :)
J'ai aimé ce portrait d'un géant islandais (considéré comme simplet), qui montre une certaine délicatesse et une certaine gentillesse naïve...... Sans être tendre, le film avec réalisme insiste sur les relations avec les autres et leur difficultés (que ce soit dans le milieu professionnel ou dans la relation sentimentale.... Les émotions sont justes et signifiantes, elles sont souvent amères et le film n'est pas gai sans sombrer non plus dans un quelconque misérabilisme.... Il règne une douce mélancolie agrémentée par les paysages gris de Reykjavik (gros plans sur l'aéroport) ..... La réalisation est propre sans plus, sans poésie ou esthétisme maniéré, mais l'histoire doucement fidélise le spectateur par de petites anecdotes, de "petits" sentiments...... La fin est très réussie en terme d'émotion , au ton d'une musique subtile, le spectateur quitte la salle pensif et touché....Je conseille.....
Beau film. Emouvant mais pas larmoyant, tout en pudeur et en douleur contenue. Sur un mode mélancolique, le film nous rappelle que la somme de deux détresses n'est pas forcément le bonheur - mais pas le désespoir non plus, la scène finale venant tempérer le pessimisme du propos.
Il était une fois un géant timide qui, à un moment de son existence, avait oublié de grandir en même temps que sa stature de colosse.
Bloqué quelque part entre l'innocence de l'enfance et les premiers stades de l'adolescence, coincé chez une mère en demande constante d'affection et enfermé dans la monotonie d'un emploi répétitif qui ne lui valait que des brimades de la part de ses collègues, Fúsi avait tout simplement oublié de vivre. Ses seuls échappatoires se résumaient à sa passion commune avec son meilleur ami pour les reconstitutions de batailles historiques en modèles réduits et à observer l'horizon maritime à l'intérieur de sa voiture en écoutant sa station radio favorite.
Puis, un beau jour, sa mère reporta son amour étouffant sur un nouvel homme et offrit (in)consciemment à Fúsi une porte de sortie au désert de sa vie en l'inscrivant à un cours de danse country. Forcément réticent à l'introduction d'une nouvelle inconnue dans l'équation routinière de son existence, Fúsi ne réussit qu'à franchir le seuil de la porte de ce club amateur avant de prendre une énième fois la fuite. De retour dans sa voiture, sans doute rempli de honte à la perspective de rentrer et d'expliquer à sa mère cette nouvelle manifestation de ses inaptitudes sociales, Fúsi attendit sur le parking. Alors qu'une tempête se levait, la personne qui allait à jamais bouleverser sa vie vînt lui demander s'il pouvait la reconduire chez elle. Fúsi accepta et plus rien ne fut jamais pareil.
Bien évidemment, c'est un amour naissant qui va illuminer la vie de notre géant mais, comme le lui dit son meilleur ami, séduire et être séduit sont probablement les meilleures et pires choses qu'il puisse nous arriver et, ça, Fúsi va l'apprendre à ses dépends car, tout comme lui, l'élue de son cœur a aussi quelques difficultés à embrasser pleinement la vie.
L'innocence désarmante de notre géant et les gestes qui en découleront face à cette rencontre nous emporteront avec eux, nous désarçonneront parfois par la force de leur simplicité et de leur générosité (en évitant toujours l'écueil de la naïveté) et nous bouleverseront à un tel point qu'on aura beaucoup de mal à quitter cet être attachant magistralement incarné par Gunnar Jónsson, acteur qui mériterait à lui tout seul un millier de récompenses par sa subtilité à peser chaque mot ou chaque non-dit à travers une intonation ou un regard d'une intensité et d'une complexité rarement vues pour mieux épouser l'intelligence de la réalisation de Dagur Kari.
La phrase de Francis Ford Coppola mise en exergue sur l'affiche est parfaite : "Si tout le monde était comme lui, le monde serait merveilleux". Oui, Francis, si tout le monde avait un coup de cœur aussi immense que ce géant pour ce film, le monde serait vraiment merveilleux.
Fusi a beau être taillé comme un colosse, il n'en est pas moins le plus inoffensif des géants. Un homme doux et tranquille qui, à 45 ans, vit encore chez sa mère et se passionne pour les modèles réduits de voitures et les reconstitutions de batailles au moyen de maquettes et de petits soldats. Un grand enfant qui est la cible toute désignée des moqueurs et des suspicieux: spoiler: ses collègues de travail ne manquent pas une occasion de le railler, voire de le rudoyer, et l'un de ses voisins en vient à le soupçonner de perversité à cause de sa complicité avec sa fille. C'est facile avec Fusi puisqu'il se laisse faire. Quant aux filles... Fusi est trop timide pour oser les aborder. Quoique... Voilà qu'une occasion se présente... Mais chut! N'en disons pas trop! Ce qui est sûr, c'est que ce beau film brosse le portrait d'un homme doux au coeur d'or! Trop doux et trop bon pour le monde tel qu'il est, diront peut-être certains! 7,5/10
Un géant qui gagne à être connu. Doux, bonne pâte, pas contrariant pour un sou, altruiste, conduite pas dictée par l'égo, ce "héros" fait tache pourtant avec sa silhouette disgracieuse et son air pataud dans un monde porté sur la compétition. Les derniers seront les premiers. Le réalisateur Dagur Kari se tient loin des mode, il dresse un amusant portrait, son cinéma est doux mais ne verse pas ni dans la sensiblerie, ni sans la naïveté. Il filme ici juste quelqu'un de bien et qui fait du bien et tant pis s'il reste incompris ou si la vie s'avère déceptive.
Quel joli film que voilà ! Du genre à nous réconcilier avec l’Humanité :
après une soirée électorale après une défaite du PSG après s’être fait larguer après avoir mangé chez McDo (cochez si vous voulez). Fusi est obèse et rentré en lui-même, taciturne, il vit encore chez sa mère, laquelle vit plus que lui. Il travaille à l’aéroport mais n’a jamais voyagé. Il a -avec un copain- une douce passion pour les reconstitutions de célèbres batailles militaires.
Et qu’on l’aime nous ! Fusi, lui qui justement n’a personne pour l’aimer. Dans ce corps dont il sait qu’il ne peut rien attendre en séduction. Jusqu’à… jusqu’à un bon-cadeau pour des leçons de Madison « c’est un peu ringard mais ça ne peut pas faire de mal ».
Ce film, à l’instar de son protagoniste, est d’une infinie douceur juste piquée par de petites cruautés de la vie pour nous rappeler que celle-ci n’est pas rose.
Le réalisateur filme par moments, de toute beauté : la poésie en gouttelettes d’une station de lavage, ou, filmant au plus près, au très près, Fusi, pour ce qu’il est : un beau et tendre pachyderme.
Un film qui nous donne beaucoup, à l’aune de Fusi. Merci.
Absolument formidable : on avait envie d'applaudir en sortant. Une sorte d'idiot de Dostoïevski plongé dans le monde moderne. Pas de fausse note à aucun moment, nous sommes étonnés de la riche humanité qui se dégage du film. On avait déjà vu l'acteur dans "Béliers". Ne le laissez pas passer !
J’ai adoré ce film, c’est un vrai coup de coeur, et j’hésite à mettre 5 étoiles, juste parce que la réalisation est très banale, mais aurait-elle pu être différente ?
Fusi vit à Reykjavik chez sa mère. Homme d’envergure hors norme, introverti, il est le souffre douleur de certains de ses collègues à l’aéroport. Malgré la cruauté des autres, il n’oppose ni hargne ne vengeance.
Il tisse cependant des amitiés originales : avec un amateur comme lui de maquettes, reconstitutions historiques de la seconde guerre mondiale, avec un animateur radio qui lui passe des morceaux de Metal, avec une fillette de son voisinage.
Un jour il rencontre Sjöfn, à la sortie d’un cours de danse country, cours que lui avait offert l’ami de sa mère.
Le personnage de Fusi est magnifique, un homme délicat, d’une bonté et d’une générosité, d’une capacité d’amour aussi immenses que le sont sa stature et tout ce qu’il garde en lui, derrière cette timidité, cette maladresse à trouver une place.
Fusi, extrêmement touchant, sort très digne de cette tranche de vie racontée par le film.
L’histoire entre Fusi et Sjöfn est saisissante, et l’issue proposée par Dagur Kari n’aurait pu être mieux trouvée.
La vie de ce géant islandais n'est pas passionnante, mais le film arrive à la rendre intéressante, en introduisant un léger changement, qui va modifier son train-train quotidien et nous montrer la bonté de ce personnage qui mérite qu'on s'attache à lui et qui mérite donc mieux que ses apparences. La réalisation est assez basique mais colle bien au décor.
Fusí est différent. Son physique hors normes et son statut de célibataire habitant chez sa mère, à 45 ans, provoquent les railleries de ses collègues et la méfiance de ses voisins. Ce n'est pourtant qu'un nounours candide. Dagur Kári, dont on connaît bien le cinéma en France, pose sur ce personnage un regard tendre et bienveillant. Il n'est pas comme tout le monde, et alors ? Cela n'en fait pas un sociopathe. Le film ne fait pas preuve de naïveté, Fusí est jugé par ses pairs et moqué mais il trouvera sa place dans le monde. Avec son humour subtil et sa douceur, La montagne vierge (traduction de son titre anglais) respire sous l'air de la tolérance et de la diversité dans une humanité revigorante.
Étonnant et surprenant. Pas d'effets, pas de pathos mais toujours surprenant et tendre. On ne sait jamais ce que sera la suite. Il y a une sorte de suspens permanent avec beaucoup de tendresse et d'émotion. Vraiment un excellent moment.
Tout le monde pensera à une personne qu'il connaît en regardant ce film. Fúsi est quelqu'un de bien mais qui n'a pas une vie sociale riche par timidité mais aussi parce qu'il se sent rejeté. Ce film n'a rien à voir avec Tanguy. Il n'y a aucun moment amusant, c'est plutôt sombre et réaliste mais au final plutôt positif. Le film ne porte aucun jugement et on ne peut qu'éprouver de la sympathie pour Fúsi