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Un visiteur
4,0
Publiée le 22 septembre 2014
Quand je lis que ce film est réservé au monde de l'art et aux amateurs de Hopper je me gausse et ne peux constater l'infligeante bassesse intellectuelle de certains. Ce film est juste une ode, un hommage vibrant et prenant d'un des plus grands peintres américain. Mais ce qui rend le travail de Gustav Deutsch encore plus riche c'est son interprétation des tableaux de Hopper et des personnages qui y figurent. Qu'elle dérange je comprends, qu'elle déplaise je m'en offusque. Car si aujourd'hui le cinéma polissé, prémaché domine la majorité de nos toiles animées, il, de fait annihile nos cerveaux limbiques alors oui, ce film pousse à affronter nos émotions et à confronter notre sensibilité à la vue des différents tableaux mais ce qu'il est bon de pouvoir embrasser cette sensation. Arrêtez de croire que c'est un film élitiste car il n'en est rien, laissez vous embarquer dans le voyage de Shirley et envolez vous sans jamais revenir... J'y suis encore, je vous attends.
Pour moi, ce n'est pas un cheminement autour des tabeaux d'Hopper, c'est déjà un tout autre univers, né du regard de Gustav Deutsch. L'image me parait encore plus lisse et polie que dans les tableaux : pas une poussière ne vient briser la régularité ; la lumière y est progressive, accentuée, unie là où Hopper procède naturellement par tâches de couleurs : espaces artificiels et lustrés. Si les représentations du banal, du quotidien, peuvent à mes yeux se parer de mille attraits pour être dignes d'intérêt, ce film, à la longue, dissone par le manque d'éléments ranimant l'attention. L'on est face à ces instants de recueillement personnel et de demi-sommeil contemplatif, point. La bande son, en revanche, a grandement participé à retenir mon attention : les quelques musiques et les bruits, parfois indiscernables, constituent un arrière-plan sonore qui nous prend à revers, parfaitement complémentaire avec l'esthétique (trop) léchée (comme je l'ai dit). A voir si l'on veut se faire une idée de ce que peut être un hybride entre Edward Hopper et un Bauhaus monacal au milieu du 20ème.
« Shirley » est un véritable feu d’artifices. D’abord, l’artifice visuel reposant sur l’animation, au détail près chaque toile de Hopper (il y en a 13 retenues) et d’en imaginer même contextuellement les minutes qui précèdent et succèdent à la pose. Jusque là, c’est techniquement parlant sublime. Mais, comme tout feu d’artifice, après l’effet de surprise et une redondance technique, l’œil se lasse, le plaisir de l’esprit s’estompe. Ce n’est pas un souci en soi quand cela dure, au plus 15 minutes, c’est beaucoup tendancieux quand cela se traîne sur une 1h30. Le seul univers de Hopper, tout animé qu’il soit, ne suffit plus à capter l’attention. Gustav Deutsch devait donc trouver l’artifice qui consiste en un habillage global et cohérent. Force est de constater qu’il s’est ramassé lamentablement. Car l’histoire de son actrice (qu’on accompagne des années 30 à 60) qui se livre en voix off, n’est en fait qu’une suite de longs palabres, chichiteux, et pédants à la Somerset Maugham sur la vie, l’amour, la mort. Ce récit en creux est sensé donné du liant entre chaque scène. Il s’agit plutôt d’un rapiéçage grossier et, soyons franc, particulièrement ennuyeux. Avec un tel prouesse technique et ce potentiel esthétique, il aurait fallu trouver une structuration narrative plus formelle et solide. Au générique de fin, on a la fâcheuse impression d’un gâchis monumental face à ce pseudo film-objet d’art, chicos et branchouille. Malgré ses défauts et son côté parfois abscons, on retiendra plus aisément le film de Lech Majewski, « Bruegel, le moulin et la croix » qui en 2011 lançait ce concept de toile qui s’anime, ne retenant lui qu’une seule œuvre du maître flamand. Le résultat tant par son approche visuelle que contextuel était saisissant. « Shirley, visions of reality » ne restera dans les mémoires que comme un film gadget. La déception est énorme !
L’exercice graphique qui consiste à donner vie à des œuvres picturales est un travail académique qui incombe souvent aux apprentis chefs opérateurs, mais ici c’est l’ancien architecte reconvertit cinéaste Gustav Deutsch qui relève le défi de reproduire à l’écran les toiles d’Edward Hopper. Le pari est parfaitement réussi, sur un plan visuel tout du moins, car les treize tableaux du peintre américain, connus pour leurs jeux d’ombre et leur minimalisme dans une représentation naturaliste de la classe moyenne, sont reproduits avec un sens du détail sidérant, tant dans les couleurs que les décors et les éclairages. Malheureusement, derrière cette réussite picturale remarquable, l’absence de structure scénaristique et le peu de profondeur donné à chacun de ces treize morceaux de vie, utilisant comme leitmotiv les pensées d’une actrice sur les évolutions de son métier, voire de la société américaine, sur plus de trente ans, rend l’ensemble très superficiel et, malgré les discours énoncés de façon très cyclique et théâtrale, ne réussit pas à rendre l’hommage escompté à l’engagement politico-social de Hopper.
Film avant tout réservé aux fans de Hopper. C'est une superbe exposition de ses tableaux (pas forcément les plus connus) que l'on revisite confortablement assis au fond de se on fauteuil. Voilà pour le côté positif. Par contre, les tableaux animés restent vides ! et l'ennui gagne peu à peu. Cela reste malgré tout une approche cinématographique très intéressante du rapport avec la peinture.
Ce film a été une expérience très désagréable pour moi.
Je me suis profondément ennuyée pendant une heure puis j'ai abandonné et suis partie.
L'idée m'avait séduite mais les personnages introduits dans les tableaux sont pédants, froids et inintéressants. Leurs problèmes existentiels lassent dès la première seconde et l'esthétique du film ne parvient pas à effacer cette impression désagréable.
Je n'ai pas retrouvé l'ambiance des tableaux de Hopper dans ce film.
Un film fascinant tant sur un plan esthétique que sur le respect de l'oeuvre de Edward Hopper. La reconstitution des oeuvres est à la fois si proche des tableaux originaux que libre dans son interprétation. C'est là où réside la principale force du film, le réalisateur nous propose sa vision et donne au voyage hopperien un sens purement personnel. Une sorte de genèse artistique qui pose beaucoup de questions sur l'interprétation et le sens originel d'un tableau. N'étant pas grand un amateur d'art, j'y ai pourtant trouvé un écho détonnant car à aucun moment ce film n'exclu, c'est un formidable conte moderne envoutant, ahurissant de réalisme, où les problématiques du monde contemporain s'entrechoquent avec l'envoutante réalisation plastique des oeuvres du géant américain. A voir avec vos enfants, parents, grands-parents car bien que l'atlantique sépare nos deux continents Gustave Deutsch a réussi à abolir les frontières pour rendre ce film universel.
je vais être un peu radical, le film est plutôt hors sujet......Ceux qui s'attendent à découvrir des peintures de Hopper passez votre chemin, et vite.... Le film s'engouffre dans une sorte de mascarade pseudo poétique, et qui devient très vite répétitive, j'explique le procédé, on part d'une pièce souvent vide, arrivent un ou deux personnages intégrés au tableau, et des commentaires presque théâtraux; dont on se demande ce qu'ils viennent faire dans le tableau, le film fait parler les personnages du tableau en gros, et on sent hélas tout le côté artificiel et peu réaliste de la chose..............cela tombe souvent comme un cheveu dans la soupe et le tout n'a aucune continuité, ni progression.....on s'ennuie un peu pour tout dire...Je me suis même senti pris en otage par la démarche "artistique" du film.....pour finir , disons que les peintures dont l'idée prend origine dans les peintures du maitre deviennent vite de petites scènes de théâtre, sans beaucoup d'intérêt et dont la sensibilité semble réellement éloigné de l'œuvre de Edward Hopper....A vous de voir, allez plutôt au musée.....
Ce film n'est pas un biopic sur Hopper, ni même un documentaire sur son oeuvre mais bel et bien une fiction autour de ses toiles. L'exercice, ambitieux, est néanmoins très réussi, parfois spectaculaire tant le travail effectué dans la reconstruction des peintures à grande échelle (les lumières notamment) est titanesque.
Une belle surprise en somme, doublée d'une autre : celle d'entendre Fréhel ou Cora Vaucaire dans la BO de ce film autrichien sur un peintre américain...
Un film d'une beauté incroyable ! on se laisse porter par l'atmosphère de ces tableaux vivants qui s'offrent à nous, par la grâce des mouvements et la restitution formidable de l'esthétisme hopperien... Immense travail du réalisateur, à ne louper sous aucun prétexte : une véritable expérience filmique ! Je le recommande donc très vivement !!
J'ai adoré ce film. C'est beau et il n'y a rien à redire. Très beau projet, vraiment atypique dans sa mise en forme. Une confrontation entre le cinéma et la peinture qui donne des frissons.
Ce film est une merveille, une sorte de bijoux qu'on ne retrouve pas assez sur nos écrans. Le rythme à la fois lent et enivrant nous embarque profondément dans les abysses de la peinture hopperienne. Une manière très intéressante et innovante de concevoir la peinture au cinéma. La symbiose de ces différentes applications artistiques offre un cokctail détonnant et plein de surprise. Outre le caractère esthétique, le film propose une vision, une revue sociale et historique de l'Amérique des années 30 à 60. Gustav Deutsch nous instruit et cela m'a fait le plus grand bien. Voilà enfin depuis bien longtemps un film qui confond le cérébral et l'émotion.
En reprenant l’idée des peintures de Hopper, le réalisateur les met en mouvement, puis en scène, tout en se dégageant de l’esprit artistique du peintre. Comme une prolongation à l’histoire inscrite sur le tableau, ou une autre histoire qui prend vie. La démarche est intéressante et sur les trois premiers tableaux on s’y laisse prendre, jusqu’à ce que Deutsch introduise une somme de considérations philosophiques, qui se mêlent aussi à la grande Histoire. Ce qui rend l’ensemble un peu plus abscons. Contrairement à la peinture d’Hopper ouverte à tous les vents, tous les possibles… Pour en savoir plus
Exercice de style remarquable, Shirley mets en valeur le travail de 3 métiers essentiels mais peu connus au cinéma : le directeur de la photographie, le chef opérateur et le décorateur. Les reconstitutions de tableaux de Hopper ont nécessité un travail de titan pour reproduire les couleurs, et les meubles (souvent irréalistes). Malheureusement, le cinéma c'est aussi une multitude d'autres métiers, dont notamment un dialoguiste, qui ici font complètement défaut. Le résultat est donc fort ennuyeux bien qu'intellectuellement jubilatoire. Cette oeuvre aurait davantage sa place dans un musée d'art contemporain que sur les écrans de cinéma.