Quand je ne dors pas a été présenté en avant-première lors du Festival International du premier film d'Annonay en février 2015 et a également concouru pour les festivals de l'Indilisboa et du Nouvo monde à Rousset.
Quand je ne dors pas est le premier film de Tommy Weber. Ce dernier est issu d'une des familles les plus célèbres du cinéma français puisqu'il n'est autre que le fils de Jacques Weber et le frère de Stanley Weber vu dans la série Borgia. Pour Quand je ne dors pas, Tommy Weber a notamment fait appel à ces deux derniers pour tenir un rôle.
Même s'il se défend de s'être inspiré de la Nouvelle Vague et de François Truffaut, le réalisateur signe ici un film qui pourrait se voir comme la version moderne du célèbre Les quatre cents coups. Outre la présence d'un Noir et Blanc, on retrouve également un héros se nommant Antoine. Il s'agira plus d'une coïncidence pour le réalisateur qui pour l'errance de son personnage principal ne s'est pas tant inspiré des films de la Nouvelle Vague mais davantage du célèbre roman de Salinger "L'attrape-coeurs".
Au casting du film, on retrouve également deux jeunes comédiennes que l'on a pu remarquer dans le cinéma d'auteur français de ces dernières années, Elise Lhomeau et Hortense Gelinet. La première a notamment été vue dans Holy Motors de Leos Carax et Les Salauds de Claire Denis tandis que Hortense Gelinet a donné la réplique à Fanny Ardant dans Les Beaux jours de Marion Vernoux.
Aurélien Gabrielli est de tous les plans de Quand je ne dors pas. Véritable révélation du film, il trouve ici son premier rôle au cinéma.
Egalement scénariste de Quand je ne dors pas, Mohammed Kerriche joue dans le film tout en écrivant les paroles des chansons. Tout comme Tommy Weber, il s'agit ici du baptême du feu pour cet acteur dèjà vu dans le film La Horde en 2009 ainsi que la série Trafics.
Tommy Weber a placé plusieurs motifs romantiques dans son film. Parmi eux, on a pu trouver un cheval blanc. Le réalisateur s’est inspiré de l’histoire de Don Quichotte de Miguel de Cervantes pour écrire le personnage d’Antoine joué par Aurélien Gabrielli ainsi que pour imaginer cet équidé. Weber explique : "Antoine ressemble plus à Don Quichotte qu’à D’Artagnan. La scène où Antoine parle à Hortense, enveloppé d'un drap en est directement inspirée. Antoine est super romantique. Quelque part, il cherche à ressembler à ses héros. Lorsqu’Antoine embrasse Léa, l’apparition du cheval laisse d’abord planer le doute quant au caractère “réel“ de la scène et fait naître progressivement l’onirisme. Cette intonation chevaleresque est liée au conte."
Tommy Weber a tourné beaucoup de scènes en plan-séquence. Selon lui, cette technique de tournage permet de faire éclore les émotions des comédiens plus facilement. Le cinéaste a tenu à réaliser ces plans-séquences malgré les nombreuses contraintes techniques, notamment liées au son et à la durée des scènes. Weber a généralement tourné ses scènes en moins de dix prises, sauf pour le plan final qui lui a été capturé en dix-huit prises.
Les seuls gros plans existants sont ceux qui ouvrent et ferment le film. Tommy Weber explique : "J'ai peur du gros plan parce que je pense que c'est très précieux. Au début, je me suis dit que le film devait se rapprocher d'Antoine au fur et à mesure, jusqu'à ce qu'on termine en gros plan. Un très gros plan, brutal, dans lequel Antoine serait pour la première fois du film dans la lumière, comme mis à nu. Plus tard, j’ai pensé que c’était important de démarrer proche de son visage, pour le laisser nous échapper ensuite, pour avoir envie de le retrouver, pour que le dernier plan sonne comme un aboutissement."
Tommy Weber a écrit le scénario de Quand je ne dors pas avec l’envie de tourner le film dans la foulée et sans contraintes. Cette méthode de travail impliquait que le film allait être compliqué à diffuser. Le long-métrage a donc été produit en marge des schémas classiques car Weber ne souhaitait pas faire les compromis nécessaires pour un financement. Pendant le tournage, l’équipe dépassait rarement les cinq personnes sur le plateau.
Pour interpréter le personnage de Léa, Élise Lhomeau s’est inspirée de l’attitude des grandes actrices américaines des années trente comme Greta Garbo. Elle a aussi engrangé de l’expérience avec ses précédents films comme Des Filles en noir et Holy Motors. Enfin, Lohmeau a lu et étudié le livre "Portrait de femme" d’Henry James.
Mohamed Kerriche et Thibault Chevaillier ont composé des chansons dédiées pour, et chantées par le personnage d’Antoine interprété par Aurélien Gabrielli. Les deux hommes trouvaient que les chansons fonctionnaient avec la naïveté du protagoniste. Le plus gros défis selon eux, c’est qu’il a fallu mettre en musique des textes qui n’étaient pas conçus pour être chantés. Il fallait aussi que Gabrielli chante sans accompagnement musical. Pour s’entraîner, l’acteur écoutait les compositions tous les jours sur son Ipod.