Bon, c’est la nouvelle technique des réalisateurs de DTV ricains : du vide, et des acteurs connus pour faire croire que c’est de la prod de haut niveau ! Venant d’un réalisateur nul comme Miller, réalisateur déjà d’un odieux film d’action avec Bautista, cela ne devait pas surprendre !
The Prince c’est le genre de film à fuir. Le seul intérêt c’est d’aligner au générique des acteurs de renoms. Ici Bruce Willis, John Cusack, 50 Cent, Rain qui monte, Jessica Lowndes qui s’est fait une place aussi, et Jason Patric assure le rôle principal, lui qui est plutôt un habitué de ce genre de prod. Le truc c’est que si le film propose ça sur le papier, comme vous pouvez le supposer, dans les faits les rôles sont en carton-pâte, et les acteurs ne font guère d’efforts pour les tenir. Lowndes fait quelques efforts, Patric a l’air un minimum investi, par contre Bruce Willis s’en fiche comme de l’an quarante, John Cusack a même l’air épuisé de jouer là-dedans (même s’il commence à devenir un cumulard !). Reste 50 Cent qui nous fait son petit numéro de bad boy et puis s’en va, et Rain qui se trimballe l’essentiel du film en costard à zigouiller quelques gars de façon stylée. Bref, excellent casting sur le papier, ratage total ou presque à l’écran.
Le scénario est comme de bien entendu lénifiant. Il n’y a rien ! C’est tellement déjà-vu que je ne ferai même pas l’effort de dire de quoi il relève en détail. Un ancien tueur, sa fille disparait, un méchant est sur sa route, ça va barder. Voilà. Alors pour donner une image de l’intérêt de ce produit, vous prenez Taken, vous supprimez les scènes d’action, vous supprimez le rythme, et vous avez une vague image de ce que peut être The Prince. Un film qui non satisfait de nous assener une histoire rabâchée depuis des lustres prend un malin plaisir à nous donner le moins d’action possible, et à avancer sur un rythme que même la momie de Ramsès II arriverait à suivre ! C’est ennuyeux, cliché, tout est prévisible à des kilomètres, et c’est incohérent au possible (c’est affligeant d’invraisemblances).
Visuellement ce n’est pas mieux. Le réalisateur comme à son habitude nous sert quelques fusillades d’un ridicule achevé (foncer sur les méchants sans se faire toucher avec son arme pointée devant, et les tuer, ouais, on y croit !). Pas nombreuses elles sont médiocres, mais elles sont encore mieux que les quelques rares combats à mains nues, qui font sourire. Médiocre sur l’action, le film a une photographie très vilaine, avec des contrastes colorés ridicules, et des décors eux-aussi bien mauvais. On ne ressent jamais l’ambiance Nouvelle-Orléans, pourtant une des villes où l’on peut le plus facilement saisir une atmosphère singulière. Vilain à souhait sur l’image, le film l’est aussi dans sa bande son, affligeante, qui ne mérite aucunement qu’on s’y attarde.
Bref, The Prince c’est le genre de film d’action que l’on ne veut pas voir, et qui essaime depuis quelques années. S’entourant de stars, dont ces films donnent d’ailleurs terriblement l’image qu’elles sont déchues, ces DTV moisis, j’espère, tomberont vite dans l’oubli, pour la décence de la carrière de ceux qui jouent dedans ! 0.5