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    Wendy
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    37 critiques spectateurs

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    selenie
    selenie

    6 202 abonnés 6 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2020
    Ce mélange de réalisme naturaliste sur la forme et de fantasmagorie sur le fond offre une oeuvre singulière, qui fonctionne d'ailleurs bien mieux avec un conte universel. Esthétiquement ce film est l'anti-thèse d'un "Pan" (2015). Le vrai soucis du film réside dans le fait que Benh Zeitlin insiste sur un unique paramètre : le refus de vieillir. Mais pourtant c'est bien plus complexe que cela, ce récit paraît avant tout comme le fantasme d'un adulte, les enfants en général apprécient avant tout l'aventure pure. Sur ce point Zeitlin fait assurément fausse route. Néanmoins, cette grande farandole qui débute dans les rires et l'insouciance offre un chemin bien sinueux Le film oscille constamment entre le tragique, frôlant même l'horreur, tout en étant dansle merveilleux, l'onirisme, l'espérance que cette liberté existe bien quelque part. Un très beau film à voir.
    Site : Selenie
    traversay1
    traversay1

    3 554 abonnés 4 847 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 décembre 2020
    Quelle attente ! 8 ans, pour enfin découvrir le deuxième long-métrage de Benh Zeitlin, après le mirifique Les bêtes du sud sauvage. Et quelle déception ! Pas intégrale, non, parce que Wendy contient de belles choses, surtout du point de vue visuel et une entame très prometteuse, mélange subtil de réalisme et d'imaginaire, comme le cinéaste sait si bien le faire. Mais cette relecture très personnelle de Peter Pan se gâte dès que l'action se transporte sur une île volcanique où rester enfant éternellement est la norme. Le récit se perd alors dans une suite de péripéties confuses et des préceptes convenus sur la famille. Par ailleurs, si le symbolisme était déjà présent dans Les bêtes ..., avec les aurochs, il est cette fois maladroit et le film ne convainc guère quand il empreinte au réalisme magique. Cette possibilité d'une île et la révélation (tardive) que vieillir est une aventure ne remettent pas en cause la sincérité d'un réalisateur qui suit sa voie très personnelle, comme une sorte de Malick fabuliste mais force est de constater que Wendy a le QI entre deux chaises : ni film pour enfants ni pour adultes, il ne convient idéalement qu'aux seconds qui auraient gardé leur âme de premiers. Cela peut faire beaucoup de monde mais avec des exigences quand même, en particulier pour une construction un peu moins bancale que celle de Wendy et susceptible de distiller un tant soit peu d'émotion, ce qui n'arrive presque jamais dans un film dont on reste spectateur, pas vraiment émerveillé, hélas. Peut-être faudra t-il attendre 8 ans pour le prochain Benh Zeitlin mais puisque vieillir est une aventure, il y a des raisons d'espérer que celle-ci saura cette fois nous étonner et nous éblouir.
    FaRem
    FaRem

    8 593 abonnés 9 496 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 décembre 2020
    Pour son nouveau film, Benh Zeitlin s'attaque à l’univers de Peter Pan avec une lecture de l'histoire d'origine, ce qui est assez osé même si d'autres avant lui ont déjà essayé. On suit Wendy, une fille rêveuse et débordante d’imagination, qui saute dans un train un soir à la recherche d'aventures. Accompagnée de ses frères et au terme d'un long voyage, elle arrive sur une île où les enfants ne semblent pas grandir. Cette épopée onirique dans un monde féérique, ou l'inverse ne m'a jamais fait voyager et encore moins retourner en enfance. La magie n'a pas opéré sur moi et pourtant l'univers est plutôt beau sur le plan esthétique avec même deux ou trois scènes qui sont vraiment très belles visuellement parlant. Cependant, l'histoire est trop basique, bien d'originale sur le papier, et le traitement est assez pauvre sur le refus de grandir, la perte d'innocence et la difficulté de la vie d'adulte. Bref, un film qui brille par moment, mais qui ne m'a pas émerveillé plus que ça.
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    311 abonnés 2 960 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 avril 2020
    Un conte fantaisiste, confus et abstrait qui finalement oppose imaginaire de la jeunesse à la résilience liée au vieillissement. Puis, une métaphore de la mère, de la famille. Autant dire qu'ici, il ne reste pas grand chose de l'oeuvre de départ. Décidément, après "les bêtes du sud sauvage", difficile d'adhérer à ce réalisateur qui propose un univers guère accessible mais plutôt déconcertant et barbant!
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    350 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juin 2021
    Un soir, Wendy part à l'aventure en sautant dans un train en marche avec ses deux petits frères. Au terme du voyage, ils débarquent sur une île mystérieuse, où les enfants ne semblent pas vieillir.

    C’est Benh Zeitlin, réalisateur de Les Bêtes du sud sauvage (2012), qui va réinterpréter le roman Peter Pan de J. M. Barrie paru en 1904. Il a écrit le scénario avec Eliza Zeitlin. Le film a fait partie de la sélection officielle du Festival du film de Sundance 2020.

    Je connaissais la version Disney et celle avec Robin Williams, j'étais donc curieux de cette nouvelle adaptation. Même si je n'ai pas été transporté, c'était plutôt bon.

    Tout n'avait pourtant pas commencé de la meilleure des façons. Outre l'introduction, traditionnelle mais propre, je parle surtout quand le film se lancement réellement avec Wendy qui monte dans le train. Ce passage de transition était un peu confus et trop court pour avoir le temps de trouver ses marques. Une fois sur l'ile ça ne s'arrange pas vraiment. La construction scénaristique est assez brouillonne sans savoir réellement où on va. Cela va un peu dans tous les sens et il faut attraper à la voler les quelques bribes d'information.

    Ce passage va plus jouer sur la partie féérique. Les enfants ne grandissent pas et vont dégager un sentiment d'insouciance. La musique permet de créer une atmosphère agréable, et les folies des enfants rendent supportable le sentiment de ne pas savoir ce qu'on fait là.

    J'ai par contre beaucoup plus apprécié la seconde partie un peu plus sombre. Elle prend à contre-pied par rapport à ce qu'on a vu avant. J'ai aimé de pouvoir explorer ce revers de la médaille. L'histoire va enfin commencer à se construire et les oppositions d'idées vont donner du caractère à ce drame fantastique.

    Malgré tout, le fond a toujours du mal à être exploré avec des personnages un peu limités. C'est aussi à l'image de la conclusion assez succincte.

    Je pense que malheureusement l'acting n'aide pas à donner de la valeur à ce film. Nous avons affaire à des enfants dont c'est la première expérience et cela se ressent. Le jeu n'est pas toujours juste sans pour autant être mauvais. Les adultes présents sont loin d'être mémorable.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 354 abonnés 4 167 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 juin 2021
    Benh Zeitlin nous avait bouleversé en 2012 avec son conte “Les bêtes du Sud sauvage”. Près de dix ans plus tard, le réalisateur signe une seconde œuvre où les enfants sont les personnages principaux. Dans une mise en scène poisseuse à l’introduction, une jeune fille du nom de “Wendy” s’ennuie fermement pendant que sa mère célibataire travaille d’arrache-pied pour faire vivre la famille. Wendy rêve d’aventure et décide un soir, de sauter dans le train qui traverse le village. Elle y emmène ses deux petits frères jumeaux. Au terme de leur voyage, ils débarquent sur une île aux décors splendides et où les enfants ne vieillissent pas. On y rencontre un certain Peter et un Capitaine Crochet… Le cinéaste revisite le conte de “Peter Pan” avec originalité. Vivement bien introduit, le conte se perd malheureusement dans une fable écologique déroutante. Le symbolisme prime alors sur le souffle de liberté des enfants. Malgré de très bonnes intentions, “Wendy” manque d’émotion et son audace, de lâcher-prise.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Cinememories
    Cinememories

    481 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 juin 2021
    Il existe toujours la nécessité d’actualiser le mythe ou le syndrome de Peter Pan. Certains y parviennent avec une certaine grâce (« Neverland » de Forster et « Hook » de Spielberg), d’autres s’embourbent dans une bouillie numérique, rarement au service de profondes émotions (« Peter Pan » de P. J. Hogan et « Pan » de Joe Wright). Il s’agit d’une tragédie, où nous pouvions en rire un moment du côté de chez Disney, mais nous avons déjà passé le cap de la relecture outrancière. Le retour de Benh Zeitlin, après « Les Bêtes du Sud Sauvage », n’est donc pas anodin. Il a su capter la force du fantastique, tout en acceptant la vision crue et réelle des choses, même à hauteur d’enfant. Et c’est une manière d’invoquer la magie, qui ausculte généralement des blessures ou des maux sociaux. Ici, la perspective de devenir un adulte trop rapidement permet de lancer autant de problématiques matures qu’adolescentes.

    Un sentiment de toujours rester à quai introduit la famille Darling, vivant littéralement au bord de la route. Le fait qu’ils tiennent un établissement de restauration les ramène ainsi à une servitude sans fin, sans avenir et sans mouvement. Pourtant, une opportunité sournoise sourit à la cadette Wendy (Devin France) et ses deux grands frères jumeaux James et Douglas (Gavin et Gage Naquin). Nous en saisissons les grandes lignes qui suivront, mais ce ne sera pas aussi simple cette fois-ci. Lé récit affiche un éventail généreux d’enjeux, à commencer par cette lutte contre une destinée ténébreuse, puis le deuil, celui d’une famille, d’une mère ou encore de la nature. Tout cet assortiment a de quoi appuyer le style du cinéaste, qui continue de diriger de jeunes comédiens à merveille. C’est également le cas pour le jeune Peter (Yashua Mack), souvent reléguer au second plan, mais en même temps, il s’agira de bien relire le titre pour mieux cerner le point de vue de cette intrigue.

    Un regard neuf et un regard habile guette chaque découverte de Wendy, vaillante, intrépide et mesurée. Le beau jeu se trouve justement dans les expressions, véritable souche expressive et émotive. Malheureusement, il vient un moment où l’on finira par perdre le fil, qu’on se sente aussi confus que ces orphelins. Une vive tentative de se rapprocher d’un cinéma Malickéen lui fait pourtant défaut. Les émotions ne bourdonnent pas en nous et ces gros plans nous tiennent finalement à distance des propos. Oui, Zeitlin possède toujours une bonne précision dans le but de transmuter la matière brute en un terrain de jeu scintillant, fantastique et magique. Mais à force de répéter le procédé, sans envol scénaristique, la pertinence elle, décolle pour ne pas revenir de sitôt. Nombreuses sont les idées qui tiennent de l’ébauche, qui tiennent d’une bonne structure de départ. Il est donc navrant de constater l’effondrement soudain du peu qui a été bâti et qui proposait de l’espoir, jusqu’à plus soif.

    Il y avait de la place pour « Wendy » et sa clique, dont la destination intéresse peu, contrairement à la surcharge de réflexion qui pèse dans les esprits. La démarche reste toutefois maladroite, ne sachant pas sur quel pied danser et à quel type de spectateur s’adresser. Et la mésaventure se fait couper l’herbe sous le pied, si l’on omet d’arpenter les vertus les plus simples, sur une île où la joie, la spontanéité et l’absence de responsabilités n’alimentent aucun conflit familial ou sentiments nostalgiques forcés. Et quand bien même l’ensemble est surligné et surjoué, il reste encore un bon espoir de voir le cinéaste grandir, tout comme son imaginaire, bestial et sans obstacles.
    cinono1
    cinono1

    298 abonnés 2 054 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 juillet 2021
    Comment faire un film si moyen avec de si belles images ? En n'ayant pas d'histoire par exemple ? Traversé de fulgurances et de quelques belles réflexions, cette variation de Peter Pan n'en demeure pas moins à la limite de l'intelligible. Hook et neverland peuvent se reposer sur leurs lauriers. Confus, on ne sait pas quel discours veut nous tenir le réalisateur Benh Zeitlin, le même problème que son 1er film, les Bêtes du Sud Sauvage. La rigueur ne s'oppose pas à la fantaisie, et peut même servir de planche de salut à l'imagination. Ce n'est pas le cas ici
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    685 abonnés 3 005 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 juin 2021
    On regarde Wendy comme on enlace un rêve, un rêve qui, pendant près de deux heures, prend corps en une forme tout à la fois ancrée dans la terre et volatile, sujette aux élans intempestifs des enfants qu’elle représente avec somptuosité, poésie et rugosité. La caméra de Benh Zeitlin colle à la peau de ses acteurs, laissant libre cours à leurs mouvements pour mieux les saisir dans leur soif de monde et de vie, mais également dans le vertige qui résulte d’une prise de conscience du temps qui passe et de la finitude des êtres. Quelques secondes suffisent à révéler un grain, une texture, un relief, de la même façon que l’amant parcourt, émerveillé, le corps de l’autre au microscope et s’attarde sur l’organique.

    Car si Wendy fascine, c’est parce que le cinéaste l’aborde en organisme complexe qui incorpore son spectateur, qui l’ingère de sorte à lui donner à voir et à vivre depuis l’intérieur le drame ainsi mis en scène. Nous sommes comme les deux héros avalés par la créature sous-marine : transportés dans un pays imaginaire par une énergie étrange et rassurante. Le bruit assourdissant du train se transforme en respiration, le chant de la Mère est repris en chœur par les jeunes et les vieillards, également filé par la partition musicale, aux cris répondent des éruptions volcaniques. Benh Zeitlin nous envoûte, il pense son esthétique comme un accélérateur de particules qui augmente notre rythme cardiaque, nous terrorise, nous ravit ; il fait acte de foi en l’amour maternel, consacré lors du baptême symbolique au cours duquel Peter et Wendy communient avec l’âge adulte.

    Les influences se conjuguent et se synthétisent, de Sa Majesté des mouches (William Golding) à Moby Dick (Herman Melville), les registres fusionnent en un trouble visuel et sensitif qui nous laisse le souffle coupé. Certains y lisent un propos écologique, d’autres un divertissement adulte. Le long métrage est bien plus que cela : une impulsion pure, biologique, primitive, universelle et atemporelle, qui se lève en geysers pour mieux descendre dans les profondeurs secrètes de l’homme et atteindre la grotte des origines, cette grotte aux stalactites kaléidoscopiques et aux parois ornées de peintures rupestres. La partition musicale renforce la tonalité épique de cette épopée flamboyante dont le point de vue à hauteur d’enfants permet, de manière presque paradoxale, de mener une réflexion puissante sur l’angoisse de l’homme adulte. Une relecture géniale de Peter Pan, un chef-d’œuvre qui consacre la puissance du geste artistique de Benh Zeitlin.
    Hotinhere
    Hotinhere

    547 abonnés 4 950 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 janvier 2022
    Une relecture contemporaine du mythe de Peter Pan, visuellement séduisante et envoûtante, desservie par un récit confus et assez mièvre.
    Roub E.
    Roub E.

    947 abonnés 4 983 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 janvier 2022
    Avec comme toile de fond une histoire autant portée à l’écran que celle de Peter Pan il faut vraiment venir avec un œil neuf et une bonne dose d’originalité pour arriver à se démarquer. De ce côté Benh Zeitlin est généreux essayant tout le long de raconter son Peter Pan ou plutôt sa Wendy car c’est elle qui est au cœur du film. Il y a beaucoup d’idées, certaines très bonnes qui lui permettent de sortir des sentiers battus. Mais cela n’en fait pas un bon film pour autant, tout simplement parce qu’il est d’une laideur sans nom. Sa caméra frappées de spasmes est insupportable, la photo est médiocre et rendent le film désagréable à regarder. Dommage car la bande son elle est une réussite mais l’expérience visuelle est trop déplaisante.
    Rourkewhite
    Rourkewhite

    65 abonnés 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 janvier 2022
    Adaptation fascinante autant que déroutante du mythe de Peter Pan, "Wendy" possède un univers unique et singulier dont l'empreinte visuelle et l'onirisme insaisissables marquent durablement le spectateur réceptif! Loin du formatage ambiant, il s'agit là d'une réussite indéniable, capable de surprendre et émerveiller, égarer et captiver, dans une même scène! Pas des plus accessibles mais une oeuvre généreuse et originale, au magnétisme enchanteur! Eblouissant!
    Fabien S.
    Fabien S.

    542 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 janvier 2022
    Le réalisateur des bêtes sauvages revisite l'histoire de Péter Pan avec Wendy. Un très bon film fantastique.
    thenewchamp
    thenewchamp

    40 abonnés 299 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 juin 2021
    des enfants se retrouvent dans un monde imaginaire oú il ne peuvent viellir que sous certaines conditions. ces derniers tiennent à tout prix à rester des enfants. le film est ennuyeux à mourir l histoire nulle il ne se passe rien et aucune morale
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 580 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 janvier 2022
    Behn Zeitlin, auteur de la plus grande claque de 2012 avec ‘Les bêtes du sud sauvage’, avait disparu de la circulation depuis ce one-shot magistral, sans recevoir les récompenses qu’il méritait et sans même chercher à transformer l’essai en profitant de sa reconnaissance critique toute neuve. En réalité, il peaufinait simplement son second projet, une adaptation personnelle de Peter Pan : un conte de fées moderne, toujours ancré dans ce réalisme magique qui lui est cher. Toujours convaincu que le seul moyen d’insuffler la magie au sein d’un monde tristement fini repose sur la façon dont on l’observe et dont on restitue ce regard et en aucun cas sur les facilités numériques, Zeitlin s’obstine à nous faire croire qu’une île rocailleuse et inhospitalière peut bien figurer Neverland et un vieux rafiot rouillé, le galion des pirates. Le pire, c’est qu’il y parvient une fois de plus remarquablement bien, en procédant avec adresses, par petites touches et sans insistance : un reflet de lumière saisi au vol, une grotte sous-marine aux stalactites curieusement alignées, un enfant au sourire de lutin, le terrain est minutieusement préparé pour que l’inexplicable soit ensuite accepté sans qu’on y trouve à redire lorsqu’il s’invite sans crier gare dans le récit. On retrouve un peu du côté bricolé des films de Terry Gilliam mais sans les excès baroques, sans la croyance forcenée qui n’a jamais quitté ce réalisateur qu’il devant être possible d’obtenir un rendu de superproduction avec quelques bouts de ferrailles et de bois. Lors de sa sortie américaine, Il fut toutefois reproché à ‘Wendy’ une certaine naïveté, avec cette symbolique lourdingue d’enfants sauvant le paradis terrestre du scepticisme des adultes (ici plus clairement représentés que jamais comme des “anti-enfants”) : honnêtement, je ne l’ai pas perçu comme ça, ou peut-être ai-je préféré ne pas le voir…mais j’ai retrouvé dans ce film l’essence de ce qu’était le point de vue original de J.M. Barrie, un conte dur, hanté par la mort, tout le contraire de ce que Disney a essayé de nous faire croire, dans lequel Peter Pan n’est pas un gentil enfant sauvage mais un parangon d’égoïsme, de refus d’assumer ses actes et de cruauté juvénile,...et c’est ce qui explique qu’on a aussi parfois l’impression de voir, dans cette histoire qu’on croyait bien connaître, comme un parasitage par “Sa majesté des mouches”. Quoi qu’il en soit, après la spontanéité géniale de son premier film, pour lequel tous les astres s’étaient miraculeusement alignés, il semblait évident que Zeitlin ne pourrait pas réussir un doublé gagnant, surtout en tentant de reproduire consciemment la recette (jusqu’au point de tenter de dénicher une nouvelle jeune actrice débutante au charisme affolant : Devin France après Quvenzhané Wallis) . ‘Wendy’, avec son peu de moyens et les contraintes visuelles qu’il s’impose, n’en reste pas moins une adaptation de Peter Pan infiniment meilleure que celle de 2003 et celle de 2015, pourtant fort luxueuses, même si le plaisir subjectif qu’on en retirera variera énormément d’une personne à l’autre : ni symbolique, ni militante, ‘Wendy’ est avant tout une expérience sensorielle.
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