Cas plutôt rare au cinéma, le réalisateur et l’auteur du livre dont le film est tiré sont une seule et même personne : Roberto Andò. Lauréat du Prix Campiello Première Œuvre 2012 pour "Le Trône vide", le romancier italien s’est offert la collaboration d’Angelo Pasquini pour en écrire le scénario.
C'est la troisième fois que l'acteur italien endosse le rôle d'un homme politique italien à l'écran. Après avoir incarné l'homme d'Etat Giulio Andreotti dans "Il Divo" (2008) et le sénateur Uliano Beffardi dans "La Belle endormie" (2012), l'acteur napolitain prend les traits de Enrico Oliveri, secrétaire du principal parti de l'opposition. Toni Servillo se glisse également dans la peau de Giovanni Ernani, frère jumeau d'Enrico Olivieri, un philosophe à la personnalité complexe : "(...) Je n’aurais jamais fait ce film si Toni Servillo avait refusé de prendre part au projet. Je me serais contenté du succès du roman. Il me fallait un visage comme le sien, l’intelligence rigoureuse de ses traits pour incarner un personnage double qui, séquence après séquence, se révèle à travers la confrontation des deux jumeaux", a déclaré le réalisateur à son sujet.
Viva la libertà a remporté de nombreux prix l'année dernière, en France comme en Italie : ceux du Meilleur scénario et Meilleur second rôle masculin aux David di Donatello 2013, ceux du Meilleur scénario, Meilleur premier rôle maculin et Meilleur second rôle masculin aux Ciak d’oro 2013, et le Prix Sergio Leone lors de l'édition 2013 du Festival du Film Italien d’Annecy.
Roberto Ando déclare avoir voulu prendre le pouls d'une certaine politique menée en Italie, tout en lui assignant une tournure romanesque et comique : "Amour, dissimulation, pouvoir, échec : plusieurs éléments s’entrelacent tout le long du film. Je pense que tout le monde est concerné. Et qu’on peut y voir aussi une certaine trajectoire suivie par la politique italienne de ces 20 dernières années. Nous sommes en pleine crise d’époque, une crise qui remet en cause tous les principes sur lesquels l’Occident a toujours reposé (...)."
Difficile de mêler politique et comédie. Pour ce faire, Roberto Ando et Angelo Pasquini ont conservé l'essence même de l'oeuvre originale : "L’écriture de ce roman a abouti pour moi à la conquête de cet objectif tant convoité par tous les narrateurs : la légèreté. J’aimerais que les spectateurs du film puissent retrouver cette touche de légèreté que les lecteurs ont tant appréciée dans le roman". Pour que le long-métrage touche un plus large public, le réalisateur a également pris soin de mettre de côté l'encyclopédisme inhérent au roman.