Suite de L’Honneur du dragon, ce film c’est juste la même chose, mais en beaucoup moins bien !
En fait, L’Honneur du dragon était sauvé par un aspect : l’excellence de ses scènes de combat. Des scènes qui se voulaient toujours très terre à terre, à l’ancienne, reposant d’abord sur la dimension martiale. L’Honneur du dragon 2 est tombé dans le piège de la surenchère à grand coup d’effets numériques, et là, ouch !
Les scènes d’action deviennent d’un coup beaucoup moins marquantes ! La scène des motos est spécialement refroidissante puisqu’on se croirait dans un Bollywood tapageur cherchant à imiter avec un budget ric-rac et une main-d’œuvre locale les grosses productions américaines ! Bien moche, numérisé à outrance (dans presque toutes les scènes d’action en fait), L’Honneur du dragon 2 perd largement en spectaculaire malgré quelques scènes sympathiques, et devient une bouillie infâme, où même l’ambiance thaï ne parvient pas à prendre comme dans le premier.
La mise en scène est toujours dans l’excès elle aussi, et donc les décors et la photographie ne parviennent qu’exceptionnellement à marquer. Reste quand même ce passage marquant devant les gigantesques hélices des cargos, mais bon, pour le reste…
Le casting n’est pas mémorable, du moins les personnages sont-ils très inconsistants, mais à la limite cela ne surprend pas. Tony Jaa fait exactement ce qu’il faisait dans le un, passant encore plus son temps à tataner du méchant dans un show martial presque ininterrompu. RZA est un méchant monolithique peu talentueux ici, se contentant de quelques répliques badass. Quant aux seconds rôles, de Wongkamiao à Jeeja Yanin, ce n’est pas mémorable. Cette dernière a d’ailleurs le personnage le plus ingrat qui soit, puisqu’elle passe la quasi-totalité de son temps à se faire bastonner par les méchants !
Le scénario est inexistant. Réplique du premier avec quelques passages d’action inspirés des Ong Bak, c’est un concentré d’action sans grande consistance de fond. Très peu de dialogues, une histoire en carton, le film est encore plus vide que le 1, c’est dire que c’est creux. On n’a même pas un peu de second degré, ce qui dans cette mélasse aurait été bienvenu !
The Protector 2 est donc une incursion décevante dans le cinéma thaï, et dans la filmo d’un Jaa qui peine réellement à se renouveler, autant dans ses prestations martiales, certes excellentes mais en baisse depuis Ong Bak et L’Honneur du dragon ou gaché par des effets numériques médiocres, que dans les intrigues de ses films qui ne pourront plus faire illusion longtemps avec des concepts aussi minimalistes. 1