Le film d’animation Anina est une adaptation du roman éponyme écrit par l’illustrateur et auteur uruguayen Sergio López Suárez. Le réalisateur Alfredo Soderguit s’était penché sur le livre en 2003 et il était tombé sous le charme de l’histoire dès les premières pages. Douze ans plus tard, Soderguit avec l’aide du scénariste Federico Ivanier a décidé d’en faire un long-métrage.
Pour créer l’univers visuel de son film, Alfredo Soderguit s’est inspiré des grands cinéastes qui ont jalonné l’Histoire. On retrouve les ombres et les formes de l’expressionnisme allemand de Fritz Lang et on peut aussi déceler l’influence du célèbre réalisateur japonais Hayao Miyazaki dans les scènes oniriques du long-métrage. L’artiste français Michel Ocelot a aussi aidé à la création d'Anina en donnant des conseils aux animateurs uruguayens.
L’éducation est restée un sujet très sensible en Uruguay et les enseignants ont été au cœur d’une grande réflexion nationale. Le film Anina oppose deux points de vue contradictoires : le personnage de la voisine Pocha incarne une vision de l’éducation rigide et obsolète, celle de la dictature imposée à l’Uruguay de 1973 à 1985. Face à cela, on trouve le point de vue d’Anina plus onirique, avec des tonalités surréalistes, qui incarne l’esprit de la nouvelle génération.
Le processus de création de l’animation a été très long notamment pendant la phase de conception des personnages. Les illustrations du livre ont servi de point de départ mais très vite l’équipe s’est penchée sur des techniques d’animation plus expérimentales. Les dessins ont été faits à la main pour être ensuite numérisés et découpés pour donner un effet « élastique » à l’animation.