La réalisatrice Claudia Sainte-Luce a 22 ans lorsqu'elle fait la connaissance de Martha à Guadalajara. C'est son histoire qu'elle racontre à travers Les Drôles de poissons-chats : "Ma mémoire a su sélectionner et reconstruire les plus beaux moments de notre rencontre, les plus percutants aussi ". Elle vécut deux ans avec Martha et sa famille, avant la mort de cette dernière atteinte du SIDA. Le souvenir de cette femme qui devint comme une mère devait être transposé à l'écran : "Cette rencontre est celle à laquelle je pense, de temps à autre, pour me remonter le moral lorsque j’en ai besoin."
Le personnage de Wendy est interprété par la véritable fille de Martha, Wendy Guillén.
Après avoir étudié les arts audiovisuels à l'université de Guadalajara sans obtenir son diplôme, Claudia Sainte-Luce décide de prendre quelques cours de comédie et fait la rencontre de Paula Markovitch, qui lui propose d'intégrer son atelier d'écriture scénaristique à Mexico. Elle y développe le scénario des Drôles de poissons-chats qui fut édité dans une collection de l'atelier. En parallèle, elle trouve un travail d'assistante de réalisation, qui lui permet d'acquérir des connaissances pratiques du cinéma. Obtenant des fonds pour adapter son scénario, Claudia Sainte-Luce réalise ainsi son premier long métrage.
Depuis le début du projet, Claudia Sainte-Luce avait en tête Lisa Owen pour interpréter Martha, une actrice qu'elle apprécie beaucoup. Mais, intimidée et inquiète, elle n'osa lui proposer le rôle. Ce fut alors trois mois de recherches pour trouver une comédienne qui tiendra le rôle de Martha. Durant trois mois, elle rencontra des actrices qui n'étaient pas prêtes à s'investir totalement dans ce personnage. Jusqu'au jour où Claudia finit par solliciter Lisa Owen, laquelle accepta après un essai remarquable.
Pour aider Lisa Owen dans son interprétation de Martha, la réalisatrice lui parlait beaucoup du personnage et échangèrent à plusieurs reprises avec un groupe de femmes atteintes du SIDA.
La directrice de la photographie Agnès Godard de nationalité française apporta un grand soutien à Claudia Sainte-Luce. C'est dans un anglais approximatif qu'elles réussirent à installer une véritable communication entre elles, Agnès traduisant les mots de la réalisatrice "en lumière".