Le titre de ce premier long métrage mexicain (une femme à la manoeuvre, Claudia Santa-Luce, écriture, sonnant fortement "souvenirs personnels", et mise en scène) n'est pas qu'une métaphore, comme on le voit au cours du film quand.... Claudia fait un cadeau à Armando, guidée par un objet insolite dans la chambre du garçonnet, qu'elle partage avec lui. L'histoire est celle de Martha, la quarantaine, restée veuve après le décès de son 3e compagnon, le père de ses deux plus jeunes enfants, Mariana, jeune ado et fort coquette, et Armando, pré-ado un brin perturbé (il mouille encore son lit la nuit). Elle a deux autres filles, Ale(jandra) et Wendy, obèse et
suicidaire
(des compagnons 1 et 2), plus avancées dans l'adolescence. Claudia, 22 ans, rencontre Martha et sa couvée à l'hôpital, où elle subit une appendicectomie. Dès lors, elle ne quittera plus la mère de famille,
en fin de vie (atteinte du Sida, dont le père de Mariana et Armando est décédé, depuis 8 ans - ses séjours en milieu hospitalier se multiplient).
L'histoire est donc aussi celle de Claudia.
Orpheline de mère depuis l'âge le plus tendre, sans père, la jeune femme survit dans cette grande ville (Guadalajara, sans doute), dans une totale solitude, gagnant difficilement son pain quotidien dans un supermarché et habitant dans un taudis.
Pourtant, avec un tel matériau (
une mère de famille mourante et une orpheline appartenant au quart-monde
), la réalisatrice tient un discours résolument optimiste, sur l'air du "quand il y a de l'amour maternel pour quatre, il y en a pour cinq !". Le film est bref (même pas 1 h 30), mais paraît, du moins pendant au moins 1 heure, très long - car il peine à trouver un bon rythme, une vraie dynamique. Cependant, les dernières minutes (le passage justifiant l'affiche) réussissent, en accélérant les choses, à largement sauver le tout. Un premier "long" prometteur, au ton délicat et personnel - un regard tendrement féminin.