L'Expérience Blocher est le 6ème film documentaire réalisé par Jean-Stéphane Bron. La plupart de ses longs-métrages ont été plébiscités par la critique, comme ce fut le cas pour Le génie Helvétique (2003) qui a obtenu un franc succès en Suisse, ainsi que Cleveland contre Wall Street (2010) qui a été présenté au Festival de Cannes 2010, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Ses films ont souvent suscité la polémique du fait de leurs messages résolument engagés.
Christophe Blocher est un homme politique suisse, membre de l'Union démocratique du Centre, parti politique connu pour être moralement conservateur et économiquement libéral. Fils de pasteur, il va rapidement devenir un chef d'entreprise à succès, puis un homme politique de poids dans le pays. L'homme est toutefois à l'origine de nombreuses polémiques à son encontre, tels que son souhait de durcir la politique d'immigration, ses nombreux démêlés avec la justice ainsi que son soutien indéfectible au régime de l'apartheid en Afrique du Sud. A la mort de Nelson Mandela, Christophe Blocher a même surenchéri en déclarant que toutes les louanges faites au plus grand leader de la lutte anti-apartheid étaient quelque peu "exagérées".
La méthode de Jean-Stéphane Bron, visant à filmer un homme politique durant sa campagne, avait déjà été utilisée en France. Elle était l'oeuvre de Raymond Depardon pour son documentaire sur l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing intitulé 1974, une partie de campagne.
Certains plans composés du film, ainsi que l'utilisation de la voix-off semblent avoir été inspirés du chef d'oeuvre d'Orson Welles, Citizen Kane.
L'homme politique s'est rendu à Locarno, pour assister à l'avant-première mondiale de L'Expérience Blocher. Toutefois, il n'est pas apparu en public avec le réalisateur du film. Il n'est pas non plus monté sur scène après la projection. Sans doute que l'homme ne voulait pas qu'on l'accuse de "récupération".
Le tournage du film a duré 60 jours, le réalisateur estimant avoir passé des milliers d'heures en compagnie de l'homme politique suisse. Quant au montage, il a duré 7 mois.
Plusieurs parlemantaires de gauche ont désapprouvé le film, avant même qu'il ne sorte. En cause principalement, les subventions publiques accordées pour la réalisation d'un film sur un personnage aussi controversé.