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Simplicissimus
10 abonnés
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3,5
Publiée le 17 juin 2023
"Violence et passion", sans avoir la flamboyance "des damnés" ou de "Ludwig, le crépuscule des dieux", reste un huis clos raffiné - film funèbre, film testament de Visconti, au travers de ce vieux professeur, joué par un Burt Lancaster sublime, comme la métaphore d'une position aristocratique désormais confrontée à une bourgeoisie vulgaire et criarde.. Il est également intéressant de voir quelle place occupent les femmes dans l'imaginaire de Visconti, au travers de deux figures féminines complètement opposées : la douce figure maternelle avec Dominique Sanda ; la femme-femme agressive et menaçante représentée par Silvana Mangano..
Avant-dernier film du maître Visconti, cette intrigue mêle différents personnages brillamment interprétés, notamment Helmut Berger et Burt Lancaster dans des prestations extraordinaires. A découvrir ou redécouvrir d'urgence!
Déjà vu. Visconti a longtemps été l’un de mes réalisateurs fétiches, mais j’ai maintenant un peu plus de mal à apprécier complètement sa filmographie. Violence et passion symbolise bien ce qui me gêne dans ses films: une mélancolie un peu étouffante, une obsession pour le passé et l’approche de la mort, quelque chose qui me paraît avoir un peu pris la poussière, malgré la très grande beauté de son oeuvre. Autant de défauts que Visconti a donnés au Professeur dans Violence et passion, ce que je trouve assez intéressant puisqu’on peut y voir une sorte de mise en abyme. L’ensemble est très daté, mais ça reste un beau film, principalement grâce à la complexité de son personnage principal, interprété avec beaucoup de finesse par Burt Lancaster.
Un pauvre vieux très culturé et culturationné (enfin "pauvre" façon de parler...) se fait embêter et squater par une famille d'abrutis névropathes pendant deux plombes dans cette pièce de théâtre à deux balles où nous aussi on s'ennuie à deux cents balles de l'heure.
C'est donc l'opposition de la sage vieillesse à l'insolente et débile jeunesse même si la Mangano est entre deux eaux, milf cougar de son état ayant pris un agitateur anarcho-communiste pour gigolo, housewife désespérée insupportable et hystérique.
C'est assez affligeant de voir Burt Lancaster s'enliser dans ce genre psycho-intello cher au réalisateur Luchino Visconti dont la propension à brasser des courants d'air et à raconter du vent est très caractéristique de l'ensemble de ses non-oeuvres.
Voilà Visconti, l'artisan parmi quelques autres de la déchéance navrante du cinéma italien qui n'en demandait pas tant, loin s'en faut.
Avant-dernier film de Luchino Visconti, "Gruppo di famiglia in un interno" raconte le choc de générations et de cultures politiques dans une société capitaliste qui étouffe les intellectuels et les opposants au système. Mais il ne le fait jamais sous une forme didactique ou surplombante mais en se montrant au plus près des personnages, dans l'intimité la plus tendre et la plus cruelle, en liant sans cesse - pour reprendre le très beau titre français - la violence et la passion. Deux termes bien éloignés du personnage du Professeur (magistral Burt Lancaster), vieil érudit solitaire qui craint plus que tout la mort qui approche, mais qui représentent les attitudes des quatre autres personnages, effrontés, impulsifs, déterminés : vivants, en somme. Si la jeunesse et la vieillesse sont d'abord logiquement opposées, elles finissent par se rejoindre et se comprendre, les jeunes gens étant "la famille" que le professeur "aurait pu avoir", et Konrad (Helmut Berger intense) le fils que le professeur n'a jamais eu. C'est un film qui respecte autant la culture que l'inculture, qui prône la liberté sexuelle (la scène bouleversante rythmée par la chanson de Iva Zanicchi "Testarda io") et qui ne condamne jamais ses personnages, quels que soient leurs convictions politiques et leur activité quotidienne, mais qui les laisse s'aimer, se déchirer, jusqu'à regretter. Un grand film, moderne, intime et politique.
Le film testamentaire de Visconti, où il est difficile de ne pas le reconnaître dans le portrait de ce vieux professeur dont la tranquillité se trouve troublée par une famille extravagante. Une œuvre teintée de mélancolie et de nostalgie face à une société qu'il ne comprend plus.
Un vieil homme se fait envahir par une famille "grossière, stupide et futile" à des lieues de ses habitudes de vieux monsieur. Il va côtoyer la jeunesse, l'extravagance. Il y a une fascination dans ses yeux. Il y a une sorte de "mort à Venise". L'homme croyait finir sa vie en paix, il découvre un nouveau monde avant de le quitter. J'aime cette idée de contraste et c'est toujours le thème choisi par Visconti: la solitude: celle du roi de Bavière, celle d'Eschenbach, ici cet homme seul trouve un sens à sa vie. Il y a toujours cette élégance dans la façon de filmer et un sentiment de se sentir bien dans ses films. Superbe
Dans son avant-dernier film, Luchino Visconti retrouve la figure du vieil intellectuel solitaire dépassé par un monde en voie de pourrissement et une jeunesse qu'il ne comprend plus (à l'instar du prince de Salina dans Le Guépard ou dans une certaine mesure du compositeur Gustav von Achenbach dans Mort à Venise) mais qui vont en même temps exercer sur lui une fascination totale. En acceptant de louer l'étage supérieur de son appartement au jeune et troublant amant d'une richissime épouse, le « professeur » (Burt Lancaster, superbe) verra sa vie tranquille complètement bouleversée. Pour le pire...et aussi un peu pour le meilleur. Un huis-clos à la fois beau et désespéré.
Un film sublime qui allie une mise en scène élégante à un scénario subtil. Visconti réalise ce film avec minutie ; tous les soins apportés aux décors et à chaque plan donnent une esthétique incroyable d'élégance. Les relations entre personnages sont filmés et écrites avec justesse et beaucoup de subtilité : alors que ces relations commencent tambour battant, celles-ci vont évoluer doucement, s'envenimer, s'adoucir, devenir perverses, le tout enrobé de beaucoup de tendresse pour le personnage principal. Ce professeur incarné avec grâce par Burt Lancaster est la pierre angulaire du film, en même temps que son appartement et on reste bouche bée, devant la prestation de l'acteur. Une belle réflexion sur la liberté, le courage, le communisme et le fascisme, mais surtout un très beau moment de cinéma.
Généralement considéré comme un chef d'œuvre, ce film relève pour moi plus de l'art pompier, c'est à dire somptueux dans la forme mais peu réaliste sur le fond. Il a une certaine maestria tant par la beauté des décors que par la force de leurs interprètes (Sylvana Mangano en virago ,Burt Lancaster en esthète dépassé, Helmut berger en sublime gigolo)mais l'histoire relève plus de l'artillerie lourde contre la nouvelle génération que d'un subtil portrait d'une famille vue de l'intérieur (dixit le titre du film en italien)Pourquoi imaginer une sexe partie dans l'appartement de l'esthète alors qu'elle aurait pu simplement se dérouler dans l'appartement loué juste au dessus et quelle peut être l'intérêt des protagonistes de transformer le décor d'un vieil édifice romain en un caricatural décor des années seventies plutôt que de louer un autre appartement adapté à leur goût ? Denis Arcand a,quelques décennies plus tard, traité du même sujet confrontant la nouvelle génération montante à l'ancienne plus cultivée avec plus de subtilité dans les invasions barbares.
Premier film de Visconti que j'ai l'occasion de regarder et quelle déception. Malgré une intrigue alléchante, le film fait du surplace pendant presque deux heures, d'autant plus dommage que certains acteurs sont vraiment très bons (je pense notamment à Helmut Berger) et que la réalisation soit soignée. Mais franchement désolé, je me suis vraiment ennuyé tout du long !
Une très bonne histoire qui pourtant, en dépit du talent des acteurs, de leur beauté et de la beauté des lieux, n'arrive pas à "prendre" sous la direction d'un réalisateur pourtant génial. Que s'est-il passé ? Je ne parviens hélas pas à le définir.
Violence Et Passion est un bon film. Doté d'une réalisation somptueuse se passant dans un grand appartement romain chic remplies d’œuvres d'art, de livres, de tableaux, le réalisateur italien Luchino Visconti alors affaibli par la maladie nous offre un conte funèbre sous forme d'un huis clos à la fois sombre et raffiné. Un film lent mais intéressant dans ce qu'il montre avec au final une œuvre bonne mais pas exceptionnelle. Cependant sublimé par la réalisation, la mise en scène et les excellentes prestations des acteurs avec un superbe casting composé d'un Burt Lancaster brillant, de Helmut Berger prenant, Silvana Mangano, Stefano Patrizi et la jolie Claudia Marsani. La bande son s'incorpore très bien au métrage, bien qu'elle ne soit pas beaucoup présente avec des morceaux de musiques italiennes et de musiques classiques. C'est maîtrisé dans ce que ça montre bien qu'il ne plaira pas à tous mais il attise une curiosité. Ma note : 7/10 !
Ne vous laissez pas décourager par ce titre digne d'un mauvais téléfilm, parce que "Violence et Passion" de l'esthète italien Luchino Visconti est un véritable petit bijou. Ce qui frappe d'abord, c'est la forme ; cette manière de filmer et de cadrer est d'une telle élégance qu'on à l'impression de voir des tableaux de grands maîtres défiler sous nos yeux... Un envoûtement bienvenu puisque le personnage principal, qu'incarne à la perfection Burt Lancaster, en est féru, de grands tableaux, et que l'on va passer le film au huis-clos de sa vie fermée à quadruple tour, que seule une famille pour le moins directe et entreprenante saura faire sauter... De toute manière, c'est bien simple, le jeu d'acteurs est exceptionnel (Helmut Berger, Silvana Mangano), aucune fausse note n'est à déplorer malgré des situations et des dialogues pas toujours évidents à diriger, j'imagine... des dialogues puissants, modernes, incisifs, captivants. Et puis, il y a l'amour... tout un programme chez Visconti... et surtout cette scène où deux morceaux de musique se chevauchent admirablement jusqu'à ce que notre hôte ouvre la porte pour découvrir une jeunesse dans toute sa splendeur... Un moment sublime de nostalgie. Le dénouement, un peu plus prévisible, est en revanche d'une telle évidence qu'on n'imagine pas que ce film magnifique puisse se conclure autrement. Crépusculaire.
Même s'il réalisera encore un autre film avant sa mort, on peut considérer cette oeuvre comme le testament de l'immense Luchino Visconti. Difficile en effet de ne pas reconnaître en cet ancien professeur de sciences solitaire, atteint par la maladie et guetté par la mort Visconti lui-même. Identification renforcée par le fait que le réalisateur avait mis déjà beaucoup de lui-même dans la peau du prince Salina dans "Le Guépard" et que ces deux personnages ont un grand point commun c'est qu'ils sont incarnés par l'immense Burt Lancaster ; Burt Lancaster, la représentation de Visconti devant la caméra... Autre point commun, l'histoire du "Guépard" et celle de "Violence et Passion" racontent la fin d'un monde. Là l'action se déroule dans deux appartements romains l'un au dessus de l'autre du style XVIII-XIXe Siècle, mais contrairement à dans bon nombre de Visconti, ici les costumes ne sont pas d'époque vu qu'on est dans celle contemporaine et que cette dernière à travers plusieurs symboles (la destruction, la musique, etc...!!!) va mettre fin à une autre alors que même la guerre n'avait pas réussie à totalement la bouleverser. Outre Burt Lancaster, Visconti s'entoure d'autres habitués à l'instar d'Helmut Berger, Silvana Mangano ou encore de Romolo Valli, s'autorisant juste une touche de fraîcheur, bienvenue dans un ensemble très crépusculaire, avec la jolie Claudia Marsini. Bref Visconti a su prendre encore une fois toutes les meilleures choses et a rédigé son testament de la manière la plus marquante, confirmant que même à l'approche de la mort il était plus que jamais un très grand...