American Heist est un film très difficile à défendre. Franchement, il n’y a pas grand-chose à retenir dans ce sous-produit, qui n’a d’intérêt que pour son casting, encore qu’il aligne un Christensen qui n’a jamais réussi à rebondir après ses blockbusters il y a déjà longtemps, et un Brody que l’on sait très inégal dans ses choix de rôles.
Franchement, hormis les numéros d’acteurs, je ne vois pas trop ce que l’on pourrait saluer dans ce film. Christensen et Brody n’héritent pas de personnages bien originaux, mais ils jouent honorablement. Bien qu’en léger surjeu, Brody est à la hauteur, et la nature de son personnage permet de pardonner certains effets cabotins. Christensen est sobre, avec une certaine maturité de jeu, et je l’ai trouvé très correct. Tous deux sont épaulés par une Jordana Brewster charmante mais peu utile, et un Akon, égaré, qui comme pas mal de vedettes de rap outre-Atlantique tente l’aventure cinématographique. Mais pas pour le meilleur visiblement.
Clairement, même s’ils sont loin de trouver leurs meilleurs rôles et de casser la baraque, Brody et Christensen forment le seul atout véritable de ce film qui ne se réveille que dans le dernier quart d’heure. Le braquage n’a rien de spécial, mais au moins il y a de l’action, et une conclusion pas mal vue, mais pour le reste… c’est très mou ! Bavardage à outrance, situations convenues entre les deux frères que tout oppose, et scénario totalement basique qui finit vraiment par lasser. En fait on pourrait accepter un produit aussi quelconque avec un Seagal par exemple, mais prendre des noms connus pour leur offrir un DTV « d’action » qui peine à se bouger et aligne les lieux communs du genre, c’est encore plus frustrant. A noter aussi le discours qui se veut « intelligent » sur les banques, franchement balourd. De manière générale les dialogues sont un gros point faible du film.
Peu passionnant donc, American Heist est aussi esthétiquement loupé. Porté par une mise en scène clipesque aux effets ringards et à la lisibilité douteuse (il faut bien quelques minutes pour comprendre le meurtre dans la première partie du film), le métrage n’est pas vraiment un film. Tous les clichés sont là : voiture de sport ancienne (et en noir mat, bien sûr), musique de rappeur pour renforcer le caractère urbain, montage à l’arrache pour faire « in », on est dans un clip de gangsta rap quoi ! Il me semble même que Brody a le collier géant plaqué or. Bref, c’est sans imagination, sans recherche, et c’est très lourdingue. Le pire restant vraiment cette avarice des scènes d’action, présentent quasi-exclusivement à la fin.
Bref, si vous ne voulez pas perdre 1 heure 30 à vous ennuyer devant du vent, éviter American Heist. A part quelques moments portés par le duo d’acteurs principal, c’est sans relief. Un film d’une grande banalité, du niveau d’un mauvais Seagal, c’est dire. 1