Je n'attendais pas particulièrement ce film, je dois admettre que le casting et le sujet me faisaient envie, mais c'est véritablement les critiques dithyrambiques et les nominations aux Oscars qui m'ont fait franchir le pas.
Pour ne pas y aller par quatre chemins, je dois avouer que je m'attendais à beaucoup mieux. En fait, je n'ai pas grand chose à reprocher au film car celui ci est, il faut l'avouer, réussi. Le casting est excellent, Mark Ruffalo, Michael Keaton et Stanley Tucci en tête, le sujet est captivant, le rythme est bien géré, proposant un montage efficace et sans réel temps mort.
Mais, selon moi, les soucis viennent surtout du scénario et du traitement formel. En fait, je n'ai jamais réussi à m'impliquer émotionnellement dans le film. Il faut préciser que *Spotlight* est un film de dialogues, tout passe par le dialogue et le film se construit et évolue à travers lui. Habituellement, je n'ai aucun problème avec ça, des films comme *The Social Network* ou même le récent *Steve Jobs* fonctionnent selon ce principe. La différence étant qu'à la différence de *Spotlight*, ces derniers nous proposent une vrai évolution psychologique de leurs personnages. Dans ce film, tout va pour l'enquête, on ne s'intéresse qu'à peine à ceux qui la mènent au final, et c'est véritablement cela qui m'a dérangé, d'autant plus que le film dure plus de deux heures.
De fait, en continuité avec le point établi précédemment, la mise en scène poursuit dans cette logique, en ne proposant aucune séquence véritablement marquante, aucune audace, aucune fulugrance, c'est sobre, certes (et cela ne me déplaît que très rarement), mais j'avais presque l'impression de regarder un bon épisode de série TV plus qu'une véritable oeuvre cinématographique. Certains épisodes de Breaking Bad, Oz ou The Shield surpassent sans aucun problème, et en moitié moins de temps, un film comme *Spotlight*, c'est véritablement ce que je lui reproche.
Maintenant, il faut bien se dire que si je suis aussi sévère avec le film, c'est à cause du contexte actuel, alors que celui ci se retrouve en compétition aux oscars dans les catégories "meilleur film" et "meilleur réalisateur" face à des rouleaux compresseurs tels que *Mad Max* ou *The Revenant*.
En clair, le film est bon, même très intéressant, mais il aurait été tout aussi bon raconté à travers un roman. J'ai eu l'impression de voir un film de Fincher bridé, en terme de personnages et de mise en scène, deux des éléments les plus importants au cinéma. Je ne dis pas que ceux ci sont mauvais, mais que je m'attendais à beaucoup mieux.
Bref, un film à voir pour son sujet, mais qui m'a déçu d'un point de vue formel.