Derniers Avis : Spotlight - Page 18

Le film vient de recevoir l'Oscar et c'est mérité. Une formidable enquête terriblement bien restituée et interprétée par un extraordinaire trio : Michael Keaton, comme toujours exceptionnel, Mark Ruffalo, bien loin de Hulk mais extraordinaire investigateur et Liev Schreiber, rôle légèrement secondaire mais terriblement bien mis en valeur.

J'hésitais au vu du sujet traité. L'Eglise catholique est une cible tellement facile dans cette période de tensions inter-religieuses !... Et puis il y a eu l'Oscar du "Meilleur Film", rendant la séance quasi incontournable. D'autant qu'une nouvelle affaire trouble secoue le clergé à Lyon, ma ville natale cette fois-ci... J'aurais pu m'en douter pour un film venant d'un pays extrêmement marqué par le fait religieux : "Spotlight" attaque l'institution qu'est l'Eglise catholique, avec modération. Les enquêteurs débobinent le fil de l'enquête en marchant sur des oeufs, stupéfaits par ce qu'ils découvrent, enragés par l'ampleur du phénomène et en même temps empêtrés par l'impact de ces scandales sur leur propre croyance. La dénonciation est énergique. Mais à aucun moment elle stigmatise. On imagine facilement comment un réalisateur Français se serait déchaîné sur un tel sujet. Cette pondération du propos donne toute sa force au film, en lui apportant un sens de la nuance qu'on trouve, en règle générale, davantage du côté des productions européennes qu'américaines. Une inversion des rôles très intéressante... J'ai donc aimé ce film, hautement nécessaire, mais qui ne cherche pas à dénoncer au-delà de ces faits monstrueux. La justesse du film tient aussi à des acteurs très subtils, Michael Keaton et Mark Ruffalo en particulier, sans oublier Liv Schreiber qui apporte une présence remarquable dans le rôle du directeur juif du groupe de presse. Bravo donc à Spotlight qui renoue avec la tradition des films d'investigation. Du cinéma de haute volée...

j'ignorais tout de ces terribles évènements historiques ayant eu lieu à Boston, et bien ailleurs dans le monde. Les acteurs sont excellents.

Un film captivant et intelligent servi par de grands acteurs et qui rend hommage au travail d'investigation d'un groupe de journalistes.

Une enquête "captivante" qui nous glace le sang à plusieurs reprises et qui fait réfléchir. Le film prend parfois des airs de thriller psychologique dans la manière de traiter son sujet, certaines sont très dérangeantes. Les acteurs jouent tous à la perfection leur rôle, la B.O est simple mais efficace. Oui Spotlight est un film qui m'a marqué mais est ce qu'il mérite son Oscar de meilleur film? Je reste sceptique.

Fraichement auréolé de l’Oscar du meilleur film, le fait divers dont est inspiré ce film est une enquête journalistique fouillée qui fût récompensée en 2003 par le prix Pulitzer. C’est dire que le cœur de ce long métrage est solide et riche. Dans la veine de « Les hommes du président » de Pakula (1976) dont l’inspiration est assumée par Tom Mc Carthy, « Spotlight » est une enquête journalistique menée avec beaucoup de justesse et de précision. Il rend hommage au travail de l’ombre, parfois d’utilité publique, rempli par la presse. Là, une équipe de journalistes du « Boston Globe » se consacre à démontrer les actes de pédophile commis par des prêtres et surtout à démanteler toute l’organisation ecclésiastique destinée à couvrir les agissements des prêtres concernés. On découvre alors des enfants victimes de prêtres mais aussi de l’Eglise. Le lieu de l’action aussi n’est pas anodin. A un moment dans le film, il est dit « Boston est la plus grande petite ville d’Amérique. Tout le monde semble se connaitre. »… et à Boston, la place de l’Eglise est proéminente. Au point de penser que Boston prend des accents de petite bourgade irlandaise catho où tout le monde fréquente les mêmes paroisses, les mêmes écoles. Et au travers du travail de fourmi des journalistes, on perçoit au combien la religion à imprégnée toutes les arcanes du pouvoir (police, justice, presse). Une pression douce et sociétale, sans besoin de transgresser les lois, s’exerce sur la population de Boston… éloquent. Le côté thriller et suspense n’est que guère présent, tout est bien trop balisé, nous sommes bien loin de « Zodiac » de Fincher. Tom Mc Carthy n’est pas un grand cinéaste, c’est là, la différence majeure entre les deux films. Sobriété et classicisme épuré sont au cœur du film : scénario, mis en scène, musique, interprétation ; tout est au diapason. Pas de théâtralisation et ni d’emphase pour les réussites ; mais une limite majeure, trop peu de cinéma.

C'est captivant, bien réalisé. Mais cela reste tres lisse.
On comprend bien ce qui a pu poussé les victimes à se taire. On comprend moins bien ce qui a pu poussé leurs bourreaux à agir ainsi. L'analyse de ll'Amérique bien pensante fermant les yeux devant tant d'horreur est par trop simpliste.

Ce n'est qu'après obtention de Monsieur Oscar que j'ai regardé ce film. Bon, ce n'est pas parce que Monsieur Oscar est passé par là que je l'ai regardé spécialement étant donné que rien que la présence de Rachel dont je suis un peu... beaucoup... bon d'accord très amoureux m'aurait poussé tôt ou tard à le faire.
Mais je me suis pas spécialement jeté dessus car je m'attendais à raison à un film ayant plus l'allure d'un téléfilm soigné que d'une véritable oeuvre cinématographique, prompte à plaire à Monsieur Oscar, ce qui a été plus que je ne le pensais le cas, très... trop inspiré des Hommes de président , ce dont on ne va pas se plaindre vu que c'est LE chef d'oeuvre du film d'investigation. Bon, l'Eglise et cette bonne abomination absolue qu'est la pédophilie, je m'attendais à un film un peu bêtement manichéen où seule l'Eglise est responsable. Mais très bon point, et si il y a eu une très bonne surprise ici pour moi c'est celle-là, toutes les institutions s'en prennent plein la gueule, les reporters n'étant pas les derniers à recevoir leur volée de bois vert...
Autrement, un casting de gros malade, Michael Keaton, plus revenu que jamais contrairement à Julien Lepers, John Slattery, tout droit sorti de Mad Men qui... qui sert à rien ici en fait, Liev Schreider, taiseux et opiniâtre, Mark Ruffalo, en type révolté et qui ne fait pas de manière à le montrer parce qu'il en fallait bien un dans le lot, et puis... cœur énamouré qui ne peut pas s'empêcher de fonctionner... Rachel, appliquée et sérieuse.
Bref une belle team pour un film d'investigation à l'américaine, c'est-à-dire qu'on sait très bien, à peu de choses près, ce que l'on va voir, mais un "ce que l'on va voir" qui va ne laisser place à aucun temps mort pour bien nous rendre le tout prenant du début jusqu'à la fin.

Passionnant, très bien joué, sujet brûlant traité avec finesse et délicatesse, sans en rajouter dans le pathos. Terrifiant au final.

On connait le fond de l'histoire avant d'y aller.
Je partais un peu à reculon, et pourtant l'enquête journalistique est bien ficelée, le film est bien rythmé, si bien que ça passe tout seul.
Et vraiment, les acteurs sont tous très très bons, naturels : on dirait presque un reportage sur l'édition d'un grand journal national tellement les scènes sont bien faites.
Les acteurs sont convaicants et impliqués, bref, que du bonheur !

J'allais me fendre d'un compliment sur ce superbe film d'investigation, sur cette ambiance digne des "Hommes du Président" avec Hoffman/Redford il y a quarante ans, sur Mark Ruffalo qui crève l'écran, sur Michael Keaton avec qui je scelle ma Grande Réconciliation après l'affreux "Birdman". Et puis j'ouvre mon fil d'actualité et je lis ça: "Après l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Lyon, une victime présumée du père Bernard P. porte plainte contre Philippe Barbarin et un puissant membre de la curie romaine.". Spotlight en France, près de chez nous.

Spotlight fait parti de ces films qui atteignent l’excellence avec une esthétique minimaliste totalement assumée. L’objectif est simple : exprimer beaucoup avec peu, en tirant parti des contraintes au maximum. Le style mis en place par Tom McCarthy dans ce film est un peu l’équivalent de ce que pouvait faire Racine en son temps : moins grandiose que Corneille, son théâtre n’en était pas moins beau. Parvenir à mettre en scène de la beauté tout en réfrénant sa puissance créative, voilà ce qui caractérise le génie. Donc oui, ce film est austère, mais concédons que pour un sujet si grave c’était certainement nécessaire. On touche ici en effet à deux tabous majeurs : la pédophilie et la religion (le catholicisme exclusivement). Cependant, ce cocktail explosif n’empêchera nullement le film de remporter l’Oscar dans un pays où cette religion n’est pas forcément bien vue par la bonne société (rappelons à cet égard que Kennedy est à ce jour le seul président à ne pas avoir été protestant). Mais pour remporter la statuette, il ne suffit pas de sortir le film sur le bon sujet au bon moment. Il faut encore que le fond soit en parfaite adéquation avec la forme. Et c’est pourquoi cette réalisation minimaliste colle parfaitement à son sujet. Spotlight est un film totalement maîtrisé, distillant avec parcimonie les bons effets aux moments adéquats. Nous sommes plongés au cœur d’une enquête captivante dans les bureaux d’un Boston Globes confondants de réalisme. À ce titre, les acteurs sont vraiment tous géniaux. Ils ont réalisé un très gros travail d’interprétation, travaillant longtemps aux côtés de journalistes d’investigation professionnels ; Le résultat est époustouflant, les acteurs sont d’une telle justesse qu’à aucun moment dans le film ils ne se démarquent de leurs personnages (Michael Keaton notamment). Une mention toute spéciale pour Mark Ruffalo, absolument bluffant dans ce rôle (et à titre plus personnel j’ai également beaucoup apprécié la performance de Liev Schreiber). Voilà en tout cas un film qui ne plaira pas forcément à tout le monde, mais qui saura certainement ravir les passionnés de cinéma sensibles aux grandes interprétations. 17/20

Si le rythme et le jeu d'acteurs sont irréprochables, le film ne propose en soi rien de plus qu'une histoire linéaire, sans tension et sans intensité. Beaucoup de scènes ne servent à rien car elles sont sans suite et non exploitées ( spoiler: le prêtre qui déclare avoir été lui aussi violé
), ou bien juste incohérentes tant elles arrivent comme un cheveu sur la soupe (Ruffalo qui a des états d'âme alors qu'au fond, les personnages se sont cantonnés à leur rôle de journaliste-robot dont on ne connaît pas la personnalité). En définitive, ce travail n'a pas grand chose d'un film, qui table tout sur une même idée dont on connaît d'avance les tenants et les aboutissants et qui nous offre de surcroit une mise en scène de l'enquête assez bâclée ( spoiler: genre la source indémontable c'est un gars qui valide 87 noms sur une liste en deux minutes sur le toit d'une bagnole??
). C'est pas très sérieux... Un film pas tellement désagréable car il se veut sobre et assez bien écrit mais qui ne mérite vraiment pas son Oscar.

C'est le doublé pour Michael Keaton qui, après avoir incarné une star déchue dans "Birdman", Oscar du meilleur film l'an dernier, incarne dans "Spotlight", Oscar du meilleur film en ce début d'année 2016, le chef d'une équipe de journaliste. L'acteur n'est évidemment pas pour rien au succès des deux films, même si cette fois-ci, il est largement épaulé par une distribution vraiment excellente avec Mark Ruffalo ou Rachel McAdams. Le film nous plonge au cœur d'une enquête journalistique sur un scandale de prêtre pédophiles qui a bouleversé les Etats-Unis et plus largement le monde entier, la scène finale en témoigne, scandale qui a également fait tremblé l'Eglise. Le principal problème du film est que, si l'affaire impressionne par ses proportions qui prennent de l'ampleur tout au long du film, l'enquête n'est pas pour autant haletante. Il n'y a pas de suspense, puisque l'issue est connue dès le début et ne fait aucun doute, il n'y a aucun moment où l'on doute de la culpabilité d'un seul prêtre. La seule scène où l'on découvre un coupable, celle où Sacha Pfeiffer, le personnage de Rachel McAdams, tombe sur celui-ci dans une scène vraiment intéressante puisqu'elle donne un nouveau point de vue, cette scène s'interrompt brusquement lorsque la sœur du coupable intervient alors que celui-ci était en train d'avouer son crime. Cette piste, intéressante et dont on promet une suite au spectateur n'en aura finalement pas, laissant en suspens toute les interrogations que nous pouvions avoir. On dégage ici deux des principaux problèmes du film. Le premier est donc que le film se lance sur des pistes prometteuses qui n'aboutissent pas : encore un exemple, il est dit à plusieurs reprises que l'Eglise risque de menacer d'une manière ou d'une autre le groupe de journaliste, ce qui n'est à aucun moment le cas. Certes, le film se veut être le reflet de la réalité, mais il est inutile de mettre en valeur des éléments qui n'en ont rétrospectivement aucune, cela ne peut créer que de la déception chez le spectateur. Le deuxième problème est que le film ne sonde jamais suffisamment les coupables et les victimes. Au-delà de donner les détails de l'enquête, le film aurait pu également tenter une analyse psychologique un peu plus poussée des deux partis. D'ailleurs, parmi les scènes les plus abouties, on trouve celles des témoignages des victimes qui sont réellement bouleversantes, tournées avec brio. On se rabat alors sur ce qui est l'atout incontestable du film : sa volonté de coller scrupuleusement à la réalité avec minutie. On pouvait tout de même en attendre un peu plus de l'Oscar du meilleur film. "Spotlight" est assez bien réalisé, avec un casting franchement excellent, une précision millimétrée, un sujet passionnant, mais un traitement qui n'est pas à la hauteur du reste, ce qui est vraiment regrettable.

Sans chercher à faire du sensationnel et tomber dans le voyeurisme sordide ce film qui vient d'obtenir l'Oscar du meilleur film 2016 nous plonge dans une équipe de journalistes qui au détriment de leur vie personnelle mettent leurs compétences et aussi les valeurs qu'ils portent en eux pour dénoncer un fait de société qui déboulonne l'hégémonisme d'une institution qui a voulu , en obtenant le soutien d'un système judiciaire complice, préserver une image obscure et sécurisante. Ce travail d'investigation, mené avec un professionnalisme micrométré a été probablement la porte de salut pour l'Eglise Catholique qui s'enfermait dans le "non dit" et les "vieilles histoires cachées" générateurs de vieux démons dévastateurs.