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beautifulfreak
114 abonnés
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2,5
Publiée le 16 mars 2014
Le film de Hélène Cattet et Bruno Forzani doit être perçu essentiellement comme un exercice de style, un hommage de fans à Dario Argento, au giallo et à l'Art nouveau. Petit rappel: le giallo est un genre cinématographique (inspiré de romans policiers de gare) caractérisé par "de grandes scènes de meurtre excessivement sanglants, un jeu de caméra très stylisé et une musique inhabituelle". C'est également un genre ultra-fétichiste, dans lequel les tueurs oeuvrent à l'arme blanche avec les mains gantées de cuir noir. "L'étrange couleur des larmes de ton corps" est donc une oeuvre qui se réfère à cette imagerie déviante et tarabiscotée, et qui le fait de manière extrême et obsessionnelle, sans concessions. C'est un film qui peut autant fasciner (à l'image du titre et de la superbe affiche), qu'agacer, car malgré sa splendeur visuelle et son montage hypnotique audacieux, il y a comme une volonté quasiment autiste de laisser le spectateur à la porte (un peu comme le "Only God Forgives" de Refn ou "Amer", le précédent film de Cattet et Forzani). Plus le film avance, plus il est tentant de décrocher, c'est comme un labyrinthe dont la sortie semble sans cesse s'éloigner. Et le film succombe aussi à un trop plein d'idées, de sons et d'images. En optant pour une narration sensorielle sans ancrage avec le réel, le film prend le risque de perdre le spectateur, tant il donne l'impression de ne s'adresser qu'à une poignée de cinéphiles, connaisseurs incollables de ce style de films sadico-fétichistes. Cet élitisme est ce qui en fait sa limite.
Film stérile qui ne fait que compiler en gros plan quasi-permanent, les quelques effets de style clés du giallo et du cinéma d'Argento (que peu de gens ici semblent connaitre....tout le monde ne cite que Lynch, formellement ça emprunte quasiment tout chez Argento, Il n'y a pas un seul plan qui ne soit pas pompé sur un de ses films de façon gênante : tous les décors, tous les fétiches, la musique pompée sur Goblin et Morricone, les chaussures rouges et le final de Tenebres, les objets alignés en traveling, les 128 gros plans sur un oeil, l'immeuble de Suspiria ou Inferno, les gants noirs, la photographie rouge et bleue, le gore sadique et chirurgical, les plans obsédés par les angles et la géométrie, avec un meurtre plutot inspiré de Fulci, etc, etc, etc...). Un quasi-dédoublement de personnalité genant pour ces deux réalisateurs, qui ressassent sans recul des univers déjà créés par d'autres, se prennent pour leurs propres maitres a leur époque (avec un peu de 70s cliché en déco et accessoires, quelques plans à la De Palma...) et n'apportent rien a cette énorme compilation purement stylistique, répétant en boucles vaines et hermétiques (traitement à la David Lynch) des références trop évidentes. Un film pour fans strictement fétichistes du genre. Et encore. De l'expérimental cliché et peu inspiré. Un comble.
Déjà dans leur premier long-métrage, Amer, Hélène Cattet et Bruno Forzani avaient fait part d’un gout pointu pour les films expérimentaux et les giallos italiens de la grande époque. Ils réitèrent avec L’étrange couleur des larmes de ton corps cette étonnante recette visant à mixer les deux sous-genre dans un trip sensoriel hallucinogène, or cet exercice de style est typiquement de ceux qu’il est bon de ne faire qu’une fois avant de chercher à prouver au public que l’on sait jongler avec d’autres ingrédients artistiques. Ce sont incontestablement les mêmes effets plastiques qui se multiplient sans discontinuer dans ce film que dans le précédent, à savoir un montage surdécoupé accumulant les gros plans les plus improbables et les plans monochromatiques, ce qui devient, dès la fin du premier quart d’heure, si écœurant que l’on en vient à espérer vainement que le film va devenir quelque chose de différent. Quant au scénario, on peut cette fois constater une écriture davantage cohérente, basé sur l’histoire d’un homme enquêtant sur la disparition de sa femme et à qui l’on va raconter et qui sera témoin de scènes littéralement cauchemardesques qui, tant individuellement que mises bout à bout, ne mènent à strictement rien de concret. Cette construction, parfois assimilable à celle d’un film à sketchs, permet donc une succession de passages montant crescendo dans sa folie psychédélique (allant du thriller glauque au délire érotico-surréaliste) mais créé un rythme terriblement inégal que le peu de dialogues rend souvent léthargique. En matière de cinéma sous acide comme de cinéma horrifique, on a déjà vu des essais bien plus fructueux que cette histoire sans queue ni tête de maison hantée que l'on oubliera bien vite.
Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: film à trous, petits, béants, narratifs, pleins, profonds, dilatés ou sanglants.
Réfractaires aux dédales rétro sophistiqués façon Lynch et vas-y que je te mélange fantasmes, traumas et « réalité » sans te prévenir, passez votre chemin, fuyez ! Pour les autres, quelle aventure ! Film noir aux couleurs psychédéliques, kaléidoscope (expéri)mental, c'est peut-être l'histoire d'un type qui ne trouve pas sa femme et...peu importe. Il y a trop à voir et à entendre pour se faire une idée précise au premier coup d’œil. En attendant on peut accepter de sombrer dans ce délire fétichisant où le matériau filmique est obsessionnellement trituré, malaxé voire torturé dans tous les sens : la vue, l’ouïe et parfois même le toucher tant les évocations sont puissamment construites. Bref, une belle pièce d'orfèvrerie qui déchire la frontière entre cinéma et psyché, comme enregistrée depuis l'intérieur d'un crâne. Moralité : L'important, c'est le voyage, pas la destination.
Un exercice de style dans lequel je ne suis jamais entre.... Après"amer" qui m'avait bluffe, la déception est grande. La salle s'est vidée pendant la 1ère demi heure.. Manifestement cet ovni aura du mal a trouver son public. Même gaspar noe me paraît puéril par rapport a cela.
Paraît que lorsqu’il travaillait à Video Archives, le vidéo club d’Hermosa Beach, Quentin Tarantino s’ingéniait à placer d’improbables films de genre en tête de gondole. Bon, c’est vrai, je n’ai pas vu le premier long-métrage d’Hélène Cattet et Bruno Forzani, je ne sais donc pas ce qui a motivé l’emballement du maitre, mais la distinction est là, ce tag désormais légendaire : "Amer" serait un des 20 meilleurs films de 2010 ! Sûr qu’avec une recommandation aussi prestigieuse, les décideurs de Canal et Cine + ont dû être favorablement disposés à accompagner le deuxième opus. Tout comme la région Lorraine où "L’étrange couleur des larmes de ton corps" s’est tournée pour partie. Et comme nous pauvres spectateurs, attirés par une bien séduisante affiche, un titre intriguant en diable et la rumeur qui montait alentour. Enfin un film pour rompre la routine, un film de plasticiens autant que de cinéastes, une expérience fantastique, un trip sensoriel… Une belle daube, oui ! Un kaléidoscope d’images plus ou moins inspirées, une bande son tonitruante, un scénario moins déroutant que franchement abscons, des acteurs réduits à jouer les marionnettes... et au final, le film le plus éprouvant que j’ai vu depuis un bail. Même pas éprouvant, PENIBLE !
Complexe mais envoutant, le film travaille énormément sur le sens des cadres, créant ainsi une grammaire narrative avec le montage (ce que devraient faire tous les films mais là c'est poussé très loin). De même pour le son particulièrement recherché. Et du coup effectivement, on se retrouve entrainé dans ce labyrinthe cinématographique qui nous oblige à alterner entre l'effort de concentration et la simple captation sensorielle. Alors, il serait mentir que de dire qu'on ne frôle pas le décrochage occasionnel ou de dire que toute la narration est limpide de bout en bout. Peut-être faudrait-il d'ailleurs une deuxième séance pour juger le film. Il n'empêche que ce film offre une expérience artistique qu'on avait pas vue depuis un moment.
Grosse déception ! Confus : on ne comprend rien, on attend quelque chose qui n'arrive , je n'avais qu'une envie c'est qu'il finisse !! Bloquée au milieu de la rangée je n'ai pas osé déranger mes voisins .par contre la moitié de l'assistance est rapidement partie ! Fan d'Art Nouveau, je me suis -au moins- régalée à la vue de ces beautés architecturales et décoratives ( vitraux, meubles...) Quant au film, je me demande comment il a pu être récompensé!?
Pour la première séance de sa quatrième journée, l'édition 2013 du P.I.F.F. proposait l'avant première du nouveau film de Hélène Cattet & Bruno Forzani près de quatre mois avant sa sortie en France prévue au mois de mars 2014. Pour ceux a qui ces deux noms ne disent encore, il s'agit d'un duo de réalisateurs Belges qui ont surpris les spectateurs en 2010 avec leur premier long métrage Amer. Un hommage revendiqué aux Giallos, les films d'horreur italien dont Dario Argento était l'un des fers de lance. Pour ce second long métrage, les deux metteurs en scène pousse l’expérience encore plus loin, êtes vous prêts à franchir le pas ?
Plus qu'un film, L’Etrange Couleur Des Larmes De Ton Corps c'est un véritable trip hallucinogène dans l'horreur. Un voyage dans un univers Art Nouveau qui ressuscite avec brio les codes d'un genre aujourd'hui quasiment disparu mais qui semble revivre grace à une poignée de cinéphiles passionnés passé derrière la caméra. Un mélange de style visuel avec des noirs profonds des éclairages rouge ou bleu et des changements de style avec des scènes faites de montages photos en noir et blanc ou d'autres en split screen. Une surprise permanente et un éblouissement pour les rétines comme avaient déjà pu l'être récemment Black Swan ou Only God Forgives.
Un travail incroyable a aussi été effectué sur le son. Un choix de morceaux tous issus des grands classiques du genre dont beaucoup sont signés par Ennio Morricone mêlés a de nouveaux titres mais surtout tout plein de bruits amplifié de lame courant sur une peau nue ou le glissement d'un tissu couplé à un usage d'un silence étouffant. Les oreilles travaillent ici tout autant que les yeux et sont bien souvent malmenées rajoutant à l'horreur de l'ensemble. Certains de ses sons ont directement étés travaillés aux célèbres Berberian Sound Studios qui ont récemment inspiré un film assez déjanté lui aussi.
Bon courage par contre pour tenter de comprendre l'histoire de L’Etrange Couleur Des Larmes De Ton Corps. Une intrigue qui se déroule dans un vieil immeuble plein de passages cachés où demeurent des personnages sexy, SM ou mystérieux. Les intrigues s’entremêlent entre le passé et le présent de chacun des personnages croisés. Le mari, le propriétaire, une vieille voisine malade et un policier hanté par une ancienne enquête, une multitude de personnages et autant d'histoires qui se croisent dans ce bâtiment.
Vous ne trouverez pas d'acteurs très connus aux générique de L'Etrange Couleur Des Larmes De Ton Corps. Des hommes aux visages secs qu'on a parfois à distinguer les uns des autres lorsque l'on passe sans prévenir de l'un à l'autre. Klaus Tange vu dans Royal Affair tient le rôle principal et se fait maltraiter par le propriétaire des lieux incarné par Sam Louwyck vu récemment dans Une Chanson Pour Ma Mère. Mais surtout des femmes brunes au physique de rêve et pas très pudique à l'image de Anna D'Annunzio (36 Quai Des Orfèvres).
Véritable claque visuelle et auditive, L'Etrange Couleur Des Larmes De Ton Corps ne vous laissera pas ressortir indemme de cette projection. Peu importe si l'intrigue est difficilement compréhensible à son premier visionnage, c'est avant tout la maitrise des deux réalisateurs que l'on retiendra avec qu'une seule envie : y replonger encore !
Epuisant catalogue de tout ce que le film d'horreur tendance giallo peut inventer, le film d'Hélène Cattet et Bruno Forzani est à l'image de son titre : provoquant, trop long, mais pas exempt d'une certaine virtuosité.
Si vous n'êtes pas un adepte forcené du mélange policier / épouvante / érotisme à la sauce Argento, il y a fort à parier que cette avalanche de plans sophistiqués vous laisse de marbre.
Pour ma part j'ai adoré les décors art déco fournis par Bruxelles et Nancy, .... la suite ici :
Comme suite aux interviews données par les réalisateurs, non, la forme ne peut pas supplanter ou expliquer le fond. "L'étrange couleur" ( comme leur premier long métrage "amer")est un exercice de style esthétique, hommage aux giallos de dario argento. Les couleurs, ambiances, images obsessionnelles filmées avec beaucoup de talent ne peuvent compenser la vacuité du scénario de ce film, ce qui constitue une faute majeure vis à vis du spectateur.
Ultra prétentieux et soporifique. L'image est soignée, dans le genre clip de musique, mais y a pas de musique et pas d'histoire ! juste une succession de plans sans lien : des dents, un téléphone, une oreille, des yeux, quelques scènes en mouvements et presque pas de dialogue. Aucune cohérence. Comment peut-on produire ce genre d'ineptie cinématographique ? y en a vraiment qui confondent innover avec faire n'importe quoi. Zéro.
Très vite je me suis perdu dans l'immeuble de Dan, le personnage principal de L'Etrange couleur. Je ne sais pas exactement à quel moment, sans doute avant la vingtième minute, lorsqu'un inspecteur de police arrive pour enquêter sur la disparition de la femme de Dan: gros plans et split-screens brutaux, tout est fait pour qu'on se perde, que le fil qui nous lie à l'histoire se relâche complètement. Le film procède ensuite à quelque chose qui est presque de l'ordre de l'installation visuelle et sonore: il déploie ses motifs en les déconnectant de toute "histoire", il perfore les chairs de façon gratuite, au risque de tomber dans l'exercice de style. J'ai pourtant l'impression que le travail des réalisateurs va au-delà de cet exercice : il peut y avoir quelque chose d'agaçant et d'épuisant dans L'Etrange couleur, mais, pour peu qu'on se laisse surprendre par certains plans, comme celui de cet oeil horrible aperçu par la voisine de Dan à travers son plafond (le plus beau plan du film selon moi), on trouvera un autre fil, qui nous conduira à l'intérieur du regard d'un homme. Celui de Dan vaut pour tous les autres personnages masculins (l'inspecteur, le propriétaire de l'immeuble), qui sont visiblement des doubles de Dan. C'est donc le regard de Dan qui est hanté, comme celui de Bill Pullman dans la première partie de Lost Highway. Cette référence dit à quel niveau veut se situer le film d'Hélène Cattet et Bruno Forzani; il n'est pas dit qu'ils se tiennent à cette hauteur-là, mais le chemin qu'ils ont tracé, depuis Amer, est beau, prometteur.
L’étrange couleur des larmes de ton corps...Ils sont deux à avoir commis cet horrib...pardon, cette incongruité cinématographique. Je ne voulais pas y aller, mais finalement j’ai craqué, en me disant que ce film ne resterait pas longtemps sur les écrans (à mon avis demain il dégage), qu’il fallait «aider» les jeunes cinéastes audacieux, et parce que mon pote Grégory Marouzé en avait dit du bien, mais Grégory est facétieux...il aime bien jouer des tours parfois. Le pitch ? J’en sais rien ! J’ai rien compris. Un mec rentre chez lui, sa femme a disparu, tous les appartements de l’immeuble communiquent, un flic mène l’enquête... La forme ? Plutôt bien. Le film est beau. Anxiogène, claustro, tout se passe dans un immeuble, genre art nouveau, il y a de très beaux plans et de jolies trouvailles, également un bon travail sur le son, mais au bout d’un quart d’heure on a fait le tour et ça devient chiant, long, et inintéressant. Que dire d’autre ? Ah si...l’essentiel : tout est pompé sur les films de Dario Argento !L’étrange couleur...est un giallo dans toute sa splendeur. Un plagiat réalisé en toute impunité, avec les idées des autres, franchement ça craint ! J’ai même fait un petit somme en attendant que ça passe ! Vingt personnes dans la salle au départ, dix à l’arrivée...50% de perte en une heure quarante. Je ne recommande pas !