On ne sait comment cette Grace-là, aussi fortement perturbée, a pu être engagée pour s’occuper de jeunes gens eux-mêmes perturbés, dans un établissement qui les accueille jusqu’à l’âge de dix-huit ans :
battue et violée par son père, qui l’avait engrossée, suicidaire, s’infligeant à elle-mêmes des scarifications,
elle perd pied le jour où
elle apprend que ledit père sort de prison et qu’elle risque de le rencontrer
. Son camarade de travail, Mason, qui l’aime et dont elle attend un enfant, lui demande de l’épouser, mais elle décide plutôt
d’avorter, ce qu’il prend très mal
.
Néanmoins, cette sombre histoire bourrée des clichés habituels s’arrange à merveille à la fin, de sorte qu’on n’y croit guère.
Ce n’est pas le seul grief qu’on doive adresser à ce film, car la réalisation aggrave tout : par quelle aberration le réalisateur croit-il filmer correctement quand tout est pris en gros plans, à la caméra que porte un cadreur épileptique ne pouvant capter que des images tremblotantes, même dans les scènes statiques ? Pourquoi n’a-t-on JAMAIS l’idée de poser la caméra sur quelque chose, table, chaise, étagère, armoire, voire par terre et sur la cuvette des WC ? Je souhaiterais vivement qu’à côté des avertissements récurrents du genre « Attention, ce film peut comporter des images déconseillées aux personnes sensibles », on ajoute celui-ci : « Attention, ce film est déconseillé aux spectateurs sujets au mal de mer » !
Il paraît, c’est lui qui le dit, que le réalisateur s’inspire de Lars (von ?) Trier. Je dirai que ça se voit...