Au départ, j'étais assez réticent à l'idée de voir States of Grace, tout semblait croire que la déception allait être la même que celle de The Spectacular Now, les deux avaient reçu un accueil triomphal dans de tas de festivals (notamment à Deauville pour States of Grace), l'histoire semblait approfondir les mêmes thématiques familiales, on retrouvait même Brie Larson dans les deux films. Mais parce qu'il faut le voir pour le croire (et aussi parce que je suis toujours optimiste concernant un film), j'ai donc regardé le film de Destin Cretton, et en-effet, je n'ai pas cru ce que je venais de voir, j'étais en face du meilleur film de 2014 ! Bon c'est peut-être un peu rapide pour le mettre sur le haut du podium tant cette année s'annonce riche en films mais nul doute qu'il fera parti de mes gros coups de coeur.
Il est assez difficile de critiquer un film indépendant, ou plutôt de dire ce qui va avec un film (States of Grace) et ce qui ne va pas avec un autre (The Spectacular Now) alors que les deux sont assez similaires à commencer par leurs thématiques principales (un peu plus secondaire pour le film de Ponsoldt), la famille ou plutôt l'absence de vrai famille et de ce point de vue là, States of Grace atteint des sommets dans la sincérité et dans la sensibilité, même si le misérabilisme va un peu loin parfois (tout le monde a une famille de m*rde même les encadrants du foyer d'adolescent) le fait que l'aspect dramatique soit associé constamment à l'aspect Feel Good Movie rend le film frais, touchant sans pour autant être pathos (pas comme tout ses films qui te donnent envie de te pendre que peuvent nous pondre le cinéma indé français).
La mise en scène est, quant à elle, à l'image de l'histoire, très humaine, on ne compte plus les nombreux gros plans se focalisant sur une partie de visage, sur le regard des personnages, incarnés avec brio par une pléiade d'acteurs ultra-talentueux (la base de tout bons films indépendants après tout mais il est toujours nécéssaire de le rappeler) sur qui il faudra, à l'avenir, garder un oeil.
Pas grand-chose à dire bizarrement sur ce film, qui est pourtant une perle indépendante un peu dans la veine de (500) Jours Ensemble par son côté "c'est triste mais restons positif", à aucun moment States of Grace ne nous fait pleurer comme une madeleine (expression dont je ne comprends toujours pas l'origine), ça nous touche, ça nous noue parfois la gorge mais à aucun moment les violons sont de sortis pour nous faire à tout prix verser une petite larme.
Après tout c'est peut-être ça en dire peu pour en dire long, aucun reproche à faire, tout ce que le film fait, il le fait magnifiquement bien, surtout lorsqu'il s'agit d'évoquer la famille (et la peur de ne pas être un bon parent), tout ces aspects les plus négatifs et parfois clichés (c'est amusant de voir à que le film en a conscience et le fait bien savoir au spectateur, preuve de sa lucidité et sincérité), seul instant de bonheur familial : quand Mason fête avec sa famille les 30 ans de mariage de ses parents... adoptifs, oui car même lorsque la famille semble heureuse, ce n'est pas la sienne scientifiquement parlant, preuve que les parents biologiques d'un enfant ne font pas forcement les meilleurs pères et mères (hein Christine Boutin, les couples gays peuvent être de bien meilleurs parents que toi et tes extrêmistes religieux à la c*n).
(C'est en écrivant ses lignes que je viens de me rendre compte que ma conclusion était aussi longue que mon léger développement, pas très commun tout ça...)
Magnifique, donc, juste magnifique (et c'est déjà très bien).
Le cinéma indépendant en état de grâce.