S’il divertit un tant soit peu, ce troisième opus des Vistieurs, arrivant sur le tard, se démarque surtout de part une hystérie collective, chez les comédiens comme dans le scénario. On reprend les mêmes et on recommence, faisant fi des courants comiques, remettant sur le tables les mêmes vieilles rengaines en espérant attirer les foules, démarche on ne peut plus opportuniste qui semble avant toute chose destinée à satisfaire quelques égos, ceux de Christian Clavier, d’abord, puis de Jean-Marie Poiré. Ça beugle, ça grimace, comme jadis mais sans cette grâce comique lourdaude et culte des années 90, le tout figurant presque comme un remake d’avantage que comme une suite. On apprécie, de prime abord, le retour de ces personnages cultes, mais les boursouflures sont nombreuses et le manque d’innovation s’impose rapidement comme le lourd handicap de cette entreprise purement commerciale qui n’aura pas rempli ses objectifs financiers.
L’hystérie, donc, dans le scénario, les dialogues, là où tout part à gauche, à droite, dans un élan comique bien trop souvent poussif, bâti uniquement sur les fondations des opus précédents. Clavier et Reno enchaîne les mimiques d’alors, les répliques de jadis, sans grâce aucune. Mais ils ne sont pas les pires dans tout ça, la jeunesse engagée pour renouveler le stock étant passablement à la rue. Une nouvelle génération de comique, s’il on peut en parler ainsi, tente tant bien que mal de s’incruster dans le créneau, entre un Jean Reno relativement passif et un Christian Clavier euphorique, trop, sans parvenir à nous faire rire, ni même esquisser le moindre sourire. D’un Franck Dubosc complétement transparent, on en serait presque soulagé, à une Karin Viard de toute petite facture, en passant par un Alex Lutz timide et un Ary Abittan poussif, tout tient ici du coup dans l’eau. Sans doute qu’il ne s’agira pas d’erreurs de casting mais simplement d’un coup de promo qui n’aura pas fonctionné, de loin s’en faut.
Mais ce qui boîte le plus, dans cette entreprise, c’est bel et bien l’écriture. Le scénario surfe sur les tendances, s’engage par-là pour mieux revenir par ici, sans réelle cohérence, sans réelle ambitions autres que de faire s’aligner à la chaîne les possibles séquences hilarantes, des séquences qui peineront sincèrement à venir. Ne parlons pas non plus du montage, style bande-annonce expresse, empilement de séquences en mode accéléré, inconfortable pour le public qui ne sait pas trop si cela tient de la mascarade ou d’une réelle intention d’aller vite.
Bref, tout est passablement boursouflé, usé, voire même désuet dans ses Visiteurs : La Révolution. Tout tourne ici dans une forme de vide dérangeant, un grand terrain de jeu que les producteurs, accessoirement acteurs et metteur en scène, pensaient lucratif. Erreur. Le coup de pompe dans l’estomac, à l’heure de la lecture des chiffres de B.O. le démontre, il s’agit sans doute de l’opus de trop, d’une reprise parfaitement inutile. 05/20