"Rosalie Blum" ou trois personnages en quête de lumière et de liberté. Ou encore trois regards sur une même histoire. Vincent, coiffeur de son état, célibataire, et sous la coupe de sa mère folle et acariâtre. Aude, chômeuse et fainéante, comme elle le dit. Et enfin Rosalie, une commerçante, étrange et solitaire. L'histoire se passe en province, une province attendrissante, où les rues sont joliment dessinées, il pleut parfois et le ciel est immense. Voilà un film qui ne paye pas de mine, et qui raconte pourtant bien plus de choses que cette apparente romance à la française. Julien Rappeneau, dont naturellement l'ombre des parents rôde, s'attaque ici à une sorte de conte humaniste et universel qui retrace les tourments du malentendu amoureux. C'est un film qui ne cherche pas l'éclat. Le réalisateur au contraire, refuse l'orgueil. Il regarde ses personnages avec pudeur et respect. Il ne force pas les traits, même si ses héros sont très théâtraux. Car, avant d'être un film, "Rosa Blum" est une œuvre pour les planches, où les coups de théâtre, les dénouements, et les nœuds tragico-comiques habitent le propos tout entier. Ce long-métrage respire la douceur, la simplicité en même temps la tragédie des relations humaines, la légèreté de nos existences qu'un rien peut faire basculer. On passe un moment de doux bonheur, tant le réalisateur a la maîtrise de son scénario. Il suggère les rires, les larmes, sans jamais en rajouter. Bref, "Rosalie Blum" est un film réjouissant et attachant, certes pas l'œuvre de l'année, mais en tous les cas, un film honnête et généreux.