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alain-92
318 abonnés
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4,0
Publiée le 1 septembre 2015
Magical girl, le titre original, de ce deuxième long-métrage de Carlos Vermut sort sur les écrans sous le titre La Niña de fuego, chanson éponyme d'un ancien chanteur de flamenco, Manolo Caracol. Pour le réalisateur l'idée est venue avec "Une découverte d'une version moderne de Pony Bravo". Le titre original faisait référence aux personnages de mangas et correspondait parfaitement au thème du film. Tout au long ce long métrage le réalisateur ne cache pas son attrait pour le cinéma japonais.
Si la construction du scénario reste très inventive, sans être toutefois d'une extrême complexité, elle n'en demande pas moins une attention particulière pour tenter de trouver, ou pas, les liens qui unissent les principaux protagonistes. Jusqu'à la dernière pièce manquante d'un puzzle géant.
Il est question de la crise en Espagne, avec entre autres, la vente de livres dont le poids fait la valeur au détriment du contenu. L'anéantissement de tout un système éducatif.
La photographie blafarde et les décors minimalistes accentuent une impression de froideur implacable. La caméra s'attarde à peine sur des lieux de vie impersonnels. La réalisation de Carlos Vermut, récompensée aux derniers Goya, ne manque pas d'effets, avec entre autres de nombreuses ellipses particulièrement réussies. "Un sens hors du commun" selon Pedro Almodóvar.
Dans l'une des dernières scènes, l'un des principaux protagonistes enfilera chemise, cravate, et costume de ville avec la méticulosité d'un toréador. "L’Espagne est un pays où le conflit entre le rationnel et l’émotif n’est pas encore complètement résolu, d’où la fascination pour le portrait de la lutte entre l’instinct et la raison qui a lieu dans les arènes" a déclaré le réalisateur.
Dans un casting restreint, Luis Bermejo, Israel Elejalde et José Sacristán sont tous trois excellents. La très belle et convaincante Bárbara Lennie a, quant à elle, reçu le Goya de la meilleure actrice. Une autre récompense et non des moindres pour ce film, le prix du Jury Jeune au Festival du Cinéma Espagnol de Nantes.
La première sensation ressentie à la sortie de la salle est d'avoir vu un film d'un genre tout nouveau, à nul autre pareil. Je reste à la fois fasciné, asphyxié et tout a fait convaincu. Un film qu'il est difficile de conseiller, mais un très grand moment de cinéma en ce qui me concerne.
ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une oeuvre espagnole aussi puissante ! aussi forte qu’émotionnellement parlante !
la dernière fois qu'un film espagnole m'a autant bouleversé ... c'était il y a au moins 6,7 ans ...
devant Lucía y el sexo...
cette mise en scène délicate et envoutante qui vous porte comme un nouveau né .. impossible de regarder ailleurs j'étais complètement hypnotisée ... l'immersion est juste dantesque ! Totale !
ce scénario troublant, ensorcelant, m'a captivé durant les 2h ! chaque plan sont de véritables moments présents de délices où les sensations s'intensifient de plus en plus ! chaque secondes est posées avec tant de minutie... avec tant de douceur... c'est tellement soigné, tellement propre ... bref un véritable travail de chirurgien !
une histoire complètement folle ! imprévisible ! impossible ... j'ai bien dit IMPOSSIBLE de deviner le moindre mots, le moindre faits et gestes des protagonistes ... et on reste bouche bée devant la maestria ...........
la force de cette oeuvre se vautre dans la complexité très fluide des scènes "multi-couches" ou scènes interconnectées.... c'est juste brillant !
Carlos Vermut est un véritable génie qui capte la moindre parcelle d'émotions ! il jongle avec comme une simplicité innée ! je vais suivre son travail de très près dorénavant ! j'adore la façon dont il moindre une violence violente... sans pour autant que ce soit graphique !
Étrange film.....étrange et dérangeant. L'histoire de trois personnages qui finissent par converger. En gros, Barbara, la protagoniste, se fait chanter par le père d'une fillette très malade à laquelle veut offrir un cadeau qui ne pouvant pas se permettre pour être au chômage et connaissant par hasard Barbara, couche avec elle et lui menace de raconter tout à son mari. Le troisième personnage, l'ancien enseignant de Barbara, sort d'un séjour en prison et retrouve Barbara tabassée dans sa cage d'escalier. Barbara, qui a une spécial emprise sur son ancien prof, lui demande de se venger.... Je ne raconte pas la suite pour garder la mystérieuse atmosphère de ce film où les étranges personnages, un peu sado-masochistes, sont froids et déterminés dans les actions qu'entreprennent. J'ai trouvé justement ce film, hormis un peu trop long, d'une froideur machiavélique mais aussi que les hasards ne font pas toujours bien les choses... Trop tirés par les cheveux....Film original et intéressant, à voir.
"La révélation espagnole de ce siècle", dixit Almodovar. Et la Concha de oro obtenue au très prestigieux festival de San Sebastian. Néanmoins, La niña de fuego (Magical Girl en V.O espagnole, si, si !) n'a pas fait le poids face à La isla minima aux derniers "Goya". Le fait est que le deuxième film de Carlos Vermut peut facilement laisser sur le bas côté tant il peine à démarrer et irriter aussi par ses incongruités et coïncidences narratives. Oui, mais voilà, La niña de fuego a effectivement quelque chose de magique dans sa chimie interne, si l'on accepte l'aspect cruel et pychanalytique des contes de fées, et fascine par sa construction biseautée et machiavélique qui obéit à sa propre logique. Une allégorie du combat entre la raison et l'émotion (propre au caractère ibère, selon le film) qui se nourrit de silences, d'ellipses et de mystères. Au spectateur d'imaginer les pièces manquantes de ce puzzle autour d'une femme vénéneuse dont l'aura incandescente brûle ceux qui l'approchent (mention très bien à l'ensemble de l'interprétation). S'il est plus cérébral que charnel, le film n'en est pas moins la révélation d'un réalisateur qui, sans être celle du siècle, sera sans nul doute une des plus marquantes de l'année.
Attention cet avis contient des spoilers tel que : spoiler: j'ai un peu dormi mais j'ai tout bien compris. La bande-annonce semblait promettre un polar dans un style « Almodovar », haut en couleur, fascinant d'étrangeté et merveilleusement malsain. Chantage, trahison, manipulation, mystère...tous les ingrédients étaient là. Pas de chance, ce n'est encore pas pour cette fois. La faute à une mise en scène terne, apathique, complexifiée sans raison qui dilue les passions et les tensions dans la contemplation de la vie banale là où des dialogues mieux sentis nous auraient épargné bien des plans insignifiants et densifié le récit. Ou comment ce que ne devrait pas excéder 1h40 dure 2h07. Moralité : parfois la bande-annonce suffit.
La Niña de Fuego n’est pas un film limpide et linéaire pour le spectateur. Le rythme lent et elliptique nous invite à décoder, à nous imprégner du monde qui entoure les personnages pour mieux les comprendre.
Le film garde farouchement le mystère tant dans sa narration que dans sa forme, faite de vignettes et d’un rythme lent. Ce côté cryptique peut dérouter certains spectateurs et les désengager de l’histoire, mais nul ne se sentira indifférent à la douleur des personnages et au jeu brillant des acteurs qui les incarnent avec beaucoup de profondeur et d’émotion. La performance distante de Bárbara Lennie lui a valu le Goya d’interprétation féminine, mais celles de José Sacristán et Luis Bermejo sont tout aussi magistrales.
Que l'on apprécie ou non, une chose est sûre, "La Nina de Fuego" marque. Son unicité surprend le spectateur et ne le laisse pas indifférent à la sortie de la séance.
En effet, le film nous happe dès le départ : des personnages loufoques dans des décors froids et épurés, plusieurs histoires sans liens apparents, une bande-son des plus variée... Tous ces éléments intriguent et nous questionnent.
Alors que les liens se tissent au fur et à mesure, on découvre l'histoire de trois individus complexes et très construits : le premier, Luis, désire à tout prix offrir un cadeau à sa fille, atteinte de leucémie, avant ses derniers jours. La somme étant faramineuse, il fait alors chanter Barbara, femme espiègle mais psychologiquement instable, afin que cette dernière lui procure cet argent. Damian, ancien professeur de mathématiques de Barbara, sortant de 10 ans de prison pour l'avoir justement aidée, va tenter de la venger au péril de sa vie.
Les trois personnages, voire la mise en scène complète de tous les autres, apparaît alors comme un jeu de marionnettes que le réalisateur disposerait ça et là. Et il ne s'agit pas non plus que des personnages, puisque Carlos Vermut prend un malin plaisir à ponctuer l'histoire par des indices, agissant comme des fils rouges (exemple : les espagnols et leur rapport à l'arène), qui poussent le spectateur à compléter un puzzle dont il manquerait une pièce.
Le tout prend alors une apparence glaciale, glauque mais surtout cynique, qui nous tient en halène durant les deux heures.
C’est encore un film à tiroirs, qu’il nous faudra voir et revoir pour en apprécier toute la finesse et les ramifications. Carlos Vermut qui pour moi n’est pas une connaissance a l’air d’un gros balourd qui déballe sa marchandise parfaitement calibrée pour un thriller dont vous me direz des nouvelles. Et effectivement, il nous en donne en soignant sans excès ni effet une mise en scène qui nous égare du sujet, mais conduit le récit avec beaucoup d’intelligence. On va s’y perdre avec plaisir car au bout de l’énigme, du secret, du silence, il y aura la récompense d’un dénouement sans fioriture, là encore, d’une constante logique. Il n’est pas question de biaiser avec la vie, mais de jouer avec son destin. Ce que font remarquablement bien tous les comédiens. Pour en savoir plus
La mise en scène est faussement banale, le rythme volontairement poussif (avec beaucoup de silences), mais ce film a toutes les raisons de prendre son temps. Présenté cette semaine à l'occasion de la visite en France du réalisateur Carlos Vermut et son équipe, La niña de fuego (Magical Girl) restera l'une des claques ciné de l'année 2015 !
Un film à la fois très lent, angoissant, bizarre, perturbant, curieux, long mais très intéressant. On se pose beaucoup de questions, il y a du suspens. J'ai bien aimé dans l'ensemble mais il faut quand même reconnaître que cette histoirespoiler: est complètement perturbante et assez folle.
Carlos Vermut met en scène un récit dérangeant et fascinant avec l'histoire d'un trio embarqué dans un cercle vicieux. La Nina de Fuego ne laisse pas indifférent avec une morale sombre et sociale. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète sur :
Un professeur au chômage souhaitant faire plaisir à sa fille atteinte de leucémie va croiser le chemin d’une femme, mentalement instable, qui vient de se faire quitter par son mari. Cela va grandement influencer leur avenir. Entre la comédie et le thriller, ce film est assez décalé. J’ai trouvé certaines scènes et plusieurs dialogues teintés d’humour noir vraiment très drôles. D’autres séquences surviennent de manière plus brutale et choquante, spoiler: notamment vers la fin . Les révélations concernant les personnages sont souvent judicieusement amenées. D’autres éléments restent plus flous, plutôt sous-entendus que clairement expliqués. Tout cela constitue un cocktail hypnotique, l’histoire m’ayant captivé jusqu’à la fin.
Totalement déroutant! Si on rit beaucoup au départ, ça devient de plus en plus grinçant, au fur et à mesure que l'on est pris, comme les personnages principaux, dans la spirale du film. Des acteurs au top, avec une mention spéciale pour la très belle Barbara Lennie. On ne ressort pas indemne de cette rencontre avec cette Nina de Fuego!
Après La Isla de Minima, l'été espagnol 2015 nous envoie un deuxième film rempli de ces qualités qui manquent un peu de ce côté-ci des Pyrénées. Un scénario construit et intelligent, une mise en scène soignée, un peu de suspense et des comédiens choisis avec soin. Tout en s'inscrivant dans le contexte espagnol de son époque, de chômage et de débrouille, ce film est également intemporel par l'histoire buñuelesque qu'il nous raconte, entre les rêves d'une petite fille et les cauchemars d'une jeune femme aux portes de la folie et que l'on a toutes deux envie d'embrasser et de consoler. Les hommes ne sont que des pantins grotesques ou cruels, incapables de répondre aux désirs de celles-ci. Les ellipses du scénario nous font cogiter, nous perdent un peu en chemin mais finalement, tout finit par d'emboîter, à une pièce de puzzle près. Quelques scènes d'anthologie (cigarette et gin fizz, par exemple!), un film qui marque un retour du cinéma espagnol vers un classicisme que nous aimons bien.
Un film à la mise en scène magnifique, des personnages atypiques et une intrigue fascinante. Cette Barbara est captivante et on aimerait la suivre et l'observer pendant des heures... Du cinéma brillant, intelligent et différent. Un réalisateur à suivre !