L'Etrange petit chat est le premier long-métrage du réalisateur suisse Ramon Zürcher. Il a été présenté en 2013 au Forum de la Berlinale et dans la sélection de l’ACID à Cannes.
En 2006, Ramon Zürcher quitte sa suisse natale et intègre l’Académie allemande du film et de la télévision allemande (DFFB) pour y apprendre le métier de réalisateur. Alors étudiant, il participe à un séminaire d’écriture dans un atelier dirigé par le réalisateur hongrois Béla Tarr où le travail consistait à
proposer un projet cinématographique s'appuyant sur une œuvre de Franz Kafka. Le réalisateur en herbe a choisi "Les Métamorphoses", point de départ de L'étrange petit chat : "Dans le film fini, le texte de Kafka n’est qu’accessoirement perceptible, dans l’idée de la cuisine comme un lieu de rendez-vous et d’interaction sociale, à la différence des chambres, dans lequel les personnages peuvent se retirer pour isoler et être antisocial."
Pour son premier passage derrière la caméra, le réalisateur suisse a opté pour un décor unique puisque la quasi intégralité du film se déroule dans un appartement berlinois : "Je voulais que le monde cinématographique créé par le film reste compact, que le spectateur y navigue avec un sentiment grandissant de claustrophobie qui l’enveloppe peu à peu un comme une robe." Une unité de lieu sobre pour une mise en scène que le réalisateur qualifie de "rythmée", ce dernier ayant fait le choix de laisser sa caméra statique face à une famille en ébullition qui s'affaire dans un logement un brin fantastique.
Le film a failli changer de titre pour s’appeler "The moth", signifiant littéralement "papillon de nuit". En effet, une fois le film monté, un ami du réalisateur s’est fait la réflexion sur le personnage du chat, en argumentant qu'il était peu présent à l'image et que l'adjectif "inquiétant" ne convenait pas vraiment au caractère du chat. Mais le réalisateur s’est justifié en disant qu’il ne voulait pas centrer le titre de son film sur un protagoniste en particulier, puisqu’il n’y en a pas réellement, préférant mettre l’accent sur un élément périphérique.
Le réalisateur Ramon Zürcher et le directeur de la photographie Alexander Hasskerl ont déjà collaboré ensemble en 2010 sur le court-métrage "Yesterday my friend bought a bike" : "Nous sommes très similaires, dans la mesure où nous prenons des décisions sur une scéne le plus en amont possible. A cet égard, Alex est très précis et se focalise sur les détails."