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    Jodorowsky's Dune
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    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 328 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 novembre 2020
    De la joie.
    Ah ça je ne peux pas le renier : en sortant de ce « Jodorowsky’s Dune » j’étais jouasse.
    Et pour le coup c’était de la vraie joie de cinéphile. Cette vibration que je sentais me parcourir, c’était une vraie vibration de pur septième art.
    C’est à ce moment-là d’ailleurs que j’ai compris.
    J’ai compris l’étincelle dans le regard de chaque personne qui m’avait parlé de ce film.
    Je me suis souvenu de l’entrain de François Theurel lors de son épisode du « Fossoyeur » consacré à ce film.
    Et en cela, oui, je rejoins tous ceux qui recommandent de voir « Jodorowsky’s Dune »…
    …quand bien même est-il un film relativement quelconque.

    Parce que oui – ne nous y trompons pas non plus – dans la catégorie « documentaire », « Jodorowsky’s Dune » ce n’est vraiment pas un étalon. Loin de là.
    C’est propre certes, mais ça se contente simplement d’entremêler pendant une heure et demie les témoignages croisés en plan poitrine, le tout agrémenté régulièrement de photos ou d’artworks d’époque, rien de plus.
    Oui, à bien y regarder, ce documentaire est d’une banalité assez confondante.

    En fait toute l’émotion qui parvient à susciter « Jodorowsky’s Dune » chez son spectateur, il ne la génère que par un effet d’appel permanent.
    On ne cesse de nous mettre l’eau à la bouche en enchaînant les discours dithyrambiques.
    On n’hésite pas à dire du projet d’Alejandro Jodorowsky qu’il était voué à devenir la chapelle Sixtine du XXe siècle ; on nous cite des noms ronflants ; on nous montre des artworks qui font rêver…
    En d’autres mots ce documentaire passe son temps à nous faire « tout un film » de ce « Jodorowsky’s Dune ».
    Et c’est clairement ce film qui nous fait rêver : le film qu’on se fait dans la tête…
    …Pas « Jodorowsky’s Dune » en lui-même.

    Mais finalement, non seulement ce n’est pas grave, mais en plus je trouve ça en définitive très instructif et malin.
    Si tous ces gens parlent avec autant d’entrain de ce projet c’est aussi parce qu’il n’a pas pu arriver à son terme.
    Plus qu’une chapelle Sixtine, ce projet « Dune » est devenu un fantasme de chapelle Sixtine.
    Et c’est au fond ce qui rend ce film si magnétique.
    Il est resté à l’état de fantasme…

    Dès lors peut-on en vouloir au réalisateur Frank Pavich que d’avoir cherché avant tout à s’effacer au profit de ce fantasme là, afin qu’on puisse nous aussi le toucher du doigt ?
    (La réponse est évidemment dans la question…)
    Et c’est ce qui fait que, malgré son affligeante banalité formelle qui fera sûrement que j’aurais jamais envie de le revoir, « Jodorowsky’s Dune » n’en reste pas moins un film diablement pertinent.
    Car c’est justement ça, le « Dune » de Jodorowsky : une promesse de plaisir qui en vient à devenir un plaisir plus grand que celui qu’on aurait peut-être eu en voyant le film.
    De ce point de vue, Frank Pavich rend hommage à son sujet de la meilleure des manières. Mieux que ça, il en restitue l’essence avec exactitude.

    Au final, on se dit en sortant de ce film que c’est très bien que le « Dune » de Jodorowsky n’ait jamais vu le jour, car au fond c’est ainsi que ce film est (paradoxalement) le meilleur.
    Il fallait juste que quelqu’un sache nous présenter le projet comme Jodorowsky l’aurait fait afin que nous aussi on puisse profiter de ce film.
    Or c’est ce qu’a fait « Jodorowsky’s Dune ».

    Alors oui, quand bien même je ne chercherai sûrement pas à revoir ce documentaire (Quoi que… Qui sait de quoi est fait l’avenir ?) le fait est que j’ai pris plaisir à l’avoir vu.
    Et dans les faits, du plaisir, j’en prends encore maintenant, à me remémorer ce que j’y ai vu ; ce que j’y ai fantasmé…
    Or ça – on dira beau dire ce qu’on voudra – mais ça reste quand-même la marque des grands films…
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    395 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 août 2014
    Ce documentaire est l'histoire d'un rêve, un merveilleux rêve, mais comme tout rêve le réveil peut être brutal et parfois cruel pour à nouveau basculer vers la réalité ... Ce rêve est celui d'Alejandro Jodorowsky, cinéaste chilien à l'ambition démesurée, en 1974 il veut le réaliser, le matérialiser, en faire sa pièce maîtresse, cette œuvre c'est "Dune".

    Jodorowsky nous reçoit intimement dans son appartement, il sort un énorme bouquin et le pose sur la table, tout son projet est là, des milliers de croquis sous forme de storyboards détaillés, de peintures magistrales, de dessins minutieux, un véritable graal. Il se remémore cette entreprise folle, de son admiration pour le livre de Herbert, de son désir d'éveiller les consciences, de sacraliser le cinéma, "Dune" devait être littéralement son Dieu cinématographique.
    Jodo était connu au début des années 70 pour ses films extrêmement singuliers et avant-gardistes, il avait donné un ton hautement surréaliste au septième art, remplissant les salles pour les fameuses séances "Midnight Movies" aux États-Unis, résonant jusqu'en Europe où il connu un franc succès.
    Sa rencontre avec le producteur français Michel Seydoux a été le point de départ du projet, puis il commença à recruter ses "warriors" comme il les appelle pour débuter son périple, il engage les meilleurs de l'époque dans leur domaine comme les designers Moebius, Dan O'Bannon et H.G. Giger (les pères du futur Alien), ainsi que les musiciens Pink Floyd et Magma pour la bande son, rien que ça ... (bave).
    L'ambition de Jodorowsky est tout simplement dingue, il croit en son art et en son destin, n'hésitant pas à faire des choix tranchés si le courant ne passe pas et que les personnes ne sont pas en adéquation avec son processus créatif (genre larguer Douglas Trumbull, le concepteur des FX de "2001" sur un coup de tête fallait le faire ...), sa devise "d'abord l'art, ensuite la technique".
    Et plus le projet avance plus il grossit en terme de qualité, les idées pétillent comme du pop corn, l'esprit de Jodo part dans toutes les directions, tellement que ses collaborateurs commencent à se demander si un tel projet est réalisable, car passer de la théorie à la pratique c'est une autre paire de manche, mais il parait extrêmement confiant.
    Les infographies du documentaire sont justes fabuleuses, j'ai été émerveillé de voir ses croquis en animation, comme l'élaboration du plan séquence d'introduction, du pur génie. Les astuces typographiques suffisent pour entrer dans l'univers de son "Dune", on peut largement imaginer un film à la hauteur de "Star Wars", qui lui n'est toujours pas réalisé à l'époque, il aurait pu même le surpasser qui sait ...
    Ensuite niveau casting alors là c'est carrément jouissif au possible, entre Salvador Dali en empereur de la Galaxie, Orson Welles en baron Harkonnen en passant par Mick Jagger en Feyd-Rautha, on reste les yeux écarquillés en souriant frénétiquement, de plus les anecdotes sont justes géniales et savoureuses (notamment celle de Dali et ce petit jeu malicieux entre confrères surréalistes).
    Tout semble prêt et sur la bonne voie, mais tout paraît trop beau, et le rêve va malheureusement basculer à cause de la crainte des studios hollywoodiens envers le personnage de Jodorowsky, tellement aux antipodes de leur buisness, confier un si énorme projet à un tel excentrique les a définitivement rebutés, rien à faire, tout s'écroule, et c'est David Lynch qui récupérera les rênes pour en faire le résultat qu'on connait.
    Jodo restera profondément marqué par cet échec, d'autant plus cruel que tout son univers à enfanté bon nombre de superproductions du genre fantastique comme "Star Wars", "Alien", "Flash Gordon" ou encore récemment "Prometheus", Hollywood lui a volé ses "warriors" ...
    On prend conscience de la frontière entre l'art brut, libre et onirique de Jodorowsky avec la réalité des enjeux financiers des tout puissants studios, le choc est dur à encaisser et le réveil douloureux, un film qui aurait pu changer le destin du cinéma de science fiction, être un chef d'œuvre intemporel ... ou bien un navet on ne le saura jamais, de plus vu toutes les mésaventures de la pré-production qui sait ce que le tournage aurait donné ? C'était peut être même reculer pour mieux sauter, mais ça aurait sans aucun doute valu la peine d'être tenté, dommage.

    Ce "Jodorowsky's Dune" est un documentaire extraordinaire, très fourni, passionnant, rempli d'anecdotes, de témoignages et de réflexions passionnantes, les visuels sont merveilleux et cette personnalité décalée de Jodo est tout à fait attachante, drôle et émouvante, un grand moment inoubliable et immanquable pour tout les amateurs de SF !
    WardStradlater
    WardStradlater

    53 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 février 2015
    Magnifique documentaire sur le cinéma, très bien monté, avec une progression linéaire et une certaine authenticité de la part des interviewés. Connaissant Jodorowsky, ainsi que les autres artistes qui ont travaillé avec lui sur le projet, le documentaire réussit ce tour de force à nous faire voir et imaginer ce qu'aurait pu être ce Dune.

    L'autre tour de force de ce documentaire, c'est également d'ouvrir une fenêtre sur l'intimité et le "monde" dans lequel vivent ces gens. On peut y voir des "poètes", des "illustrateurs", des "musiciens", etc. vivant dans un confort et un monde complètement déconnecté des réalités. Jorodowsky s'affiche alors en tant que gourou, un Dieu, ayant le mépris et le culot de croire qu'il détient là un objet nécessaire - voire vital - à l'humanité!

    Voyageant sans cesse, virevoltant d'un hôtel de luxe vers un restaurant de luxe, coupé des réalités, tout un monde de nantis pensant apporter la lumière à l'Humanité.
    Yetcha
    Yetcha

    876 abonnés 4 398 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juillet 2016
    Extraordinaire film documentaire sur un film qui aurait dû être tourné dans le milieu des années 70, Le nombre impressionnant de génies qui étaient impliqués donne le vertige, Orson Welles, Salvador Dali, HG Giger, Moebius, Chris Foss, Dan O'Bannon, Pink Floyd, Mick Jagger, Amanda Lear... Ce livre complet avec l'ensemble des choses à faire pour réaliser le film, tout est là, les studios refusent pourtant tous, pas un ne voudra fournir les 5 millions de dollars nécessaires à la réalisation de ce qui aurait dû changer la face de la SF cinématographique. Et pourtant, pourtant, bien que jamais il ne fut tourné, son influence et le pillage du script pendant des dizaines d'années sautent aux yeux. Un grand grand non-film.
    Caine78
    Caine78

    6 693 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 août 2016
    Tout le monde (du moins les amateurs de cinéma) connaît le « Dune » de David Lynch, diversement (euphémisme) apprécié par les uns et les autres. En revanche, on connaît beaucoup moins (et pour cause) l'adaptation qu'avait prévu de réaliser Alejandro Jodorowsky, projet aussi fou que monumental qui ne verra, hélas, jamais le jour. Premier constat en découvrant de documentaire : Jodorowsky est fou. Un fou sympathique, débordant d'idées et de volonté, mais un fou quand même. Pour le reste, si ces 90 minutes apparaissent parfois un peu longues, elles retracent avec humour et même une certaine émotion le long processus créatif notamment mis en place par Michel Seydoux, producteur aussi patient que motivé. Pour le reste, si la frustration est inévitable lorsque l'on découvre les nombreux dessins ou encore les classiques de science-fiction plus fameux les uns que les autres que la genèse de l'œuvre aurait inspirée, sans oublier la présence des Pink Floyd à la bande-originale, le casting apparaît, lui, totalement délirant (David Carradine, Amanda Lear, Mick Jagger, Orson Welles et même Salvador Dali : si vous connaissez plus iconoclaste!!) et presque attirant au quinzième degré... En tout cas on apprend pas mal de choses sur un film qui, certes, nous aurait sans doute laissé perplexe à bien des égards, mais aurait été sans nulle doute follement originale, audacieuse et personnelle : pour cela, merci à Frank Pavich de nous avoir concocté ce docu vraiment intéressant et même assez rafraîchissant : en un mot, un film (doublement!) à découvrir.
    landofshit0
    landofshit0

    274 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 janvier 2015
    Comme tout bon doc qui s’attaque à un sujet dont il ne reste que des souvenirs ceux-ci risquent d’être idéalisés. Le dune de Jodorowsky a certainement une grosse part d’idéalisation, fait part les principaux concepteurs graphique ayants bossé sur le projet. Et quand on voit les dessins réalisés par Moebius pour le storyboard, on se demande tout de même si les costumes qui marchent très bien en bd n'auraient pas été tout de même un peu kitch sur des acteurs. On se le demande d'autant plus qu'à la fin du doc, un parallèle est fait entre le projet dune et les films qu'il inspira, parmi eux figure star wars, flash grodon et les maitres de l'univers. Même si on ne peut jurer de rien la question reste présente, elle l'est d'autant plus quand on voit le résultat du dune de Lynch, aux effets spéciaux limités. La version de dune de Jodorowsky était bien plus ambitieuse que celle de Lynch, c'était le titanic un truc colossal, qui lui aussi à finit par sombrer.
    LeCochon
    LeCochon

    37 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 août 2014
    Du vrai cinéma ! Quel bonheur de suivre le génie Jodorowsky dans sa quête du film universel. Comme il nous le confie, son Dune était conçu pour donner au public les mêmes sensations que le LSD. Et lorsque l'on découvre les personnes qu'il parvient à séduire pour participer au film (parfois avec des techniques hilarantes), on comprend que ce Dune aurait été d'une telle ampleur que le cinéma tout entier en aurait été bouleversé.
    Vous imaginez ?
    Moebius au dessin, Giger pour le design des méchants, Dan O'Bannon pour les effets spéciaux, Salvador Dali, Orson Welles, David Carradine pour les acteurs ! Pink Floyd à la musique ! Et j'en oublie...
    Quel plaisir de voir Jodorowsky former ce groupe de génies pour produire une œuvre d'art démente.
    Tout cela donna naissance à un livre immense, détaillant plan par plan le film qui fut ensuite malheureusement refusé par les studios hollywoodiens, trop frileux.
    Mais cet prodigieux travail préparatoire eut des répercussions partout : Star Wars, Terminator, Contact... Et bien sur Alien, dont O'Bannon écrivit l'histoire, dépité après l'échec de Dune. Et dans lequel Giger conçut la créature terrifiante.
    Et lorsque le pauvre David Lynch, en manque d'argent, sortit son Dune, récupéré par des producteurs idiots, le résultat fut bien entendu catastrophique, sans aucun rapport avec la vision de Jodorowsky.
    Au final, un documentaire passionnant, indispensable pour tous les amateurs et professionnels du 7eme art.
    "Un film a un cœur qui bat"
    Lecter_H
    Lecter_H

    194 abonnés 848 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 février 2019
    Ce reportage est une façon de se renflouer financièrement après un cuisant échec. Après réflexion, les producteurs américains ont eu bien raison de ne pas tenter l'aventure. Quant on voit ce que Jodorowsky à promis par exemple à ses acteurs (comme Wells ou Dali), c'est de la pure folie d'un point vue financier. Un projet qui aurait été certainement mal géré et trop ambitieux pour l'époque mais qui pourrait trouver une solution de nos jours grâce à l'animation ou la virtualisation et les images de synthèses. Impossible de dire ce que Jodorowsky aurait pu nous sortir à l'époque car il me semble assez perturbé quand même.
    mx13
    mx13

    242 abonnés 1 918 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 février 2018
    Un film qui fait littéralement rêver l'audience par ses sommes d'argent astronomiques et ses projets. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 3/5
    nikolazh
    nikolazh

    60 abonnés 1 060 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2016
    Une reconstruction passionnante (et forcément un peu romancée) du destin du Dune de Jodo, qui transporte littéralement le spectateur par sa passion et son énergie, même à 84 ans ! Un bel exercice, qui passe en revue toutes les étapes de la création et la plupart des participants, seulement gâché par une musique insupportable et omniprésente très mal employée et mixée (souvent trop forte). On pourra aussi regretter que le sujet soit abordé sous l'angle de l'admiration sans considération et qu'il manque un peu d'antagonistes, mais cela n’enlève rien au plaisir communicatif de cet aventurier du cinéma qu'est Jodo.
    cylon86
    cylon86

    2 509 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2016
    En 1984, le monde a vu débarquer sur ses écrans "Dune", adaptation du célèbre roman de Frank Herbert par David Lynch. Tout le monde s'en souvient désormais comme d'un échec. Un échec qui a bien fait plaisir à Alejandro Jodorowsky, cinéaste atypique qui avait entrepris en 1975 de porter le roman de Herbert à l'écran, épaulé par le producteur Michel Seydoux. Ce grand film qui ne s'est jamais fait a pourtant tout du chef-d’œuvre et a laissé derrière lui un héritage que "Star Wars", "Alien", "Blade Runner" et d'autres films de science-fiction ont récupéré au passage. Frank Pavich, avec "Jodorowsky's Dune", retrace le parcours de ce film annulé au dernier moment et qui avait tout pour plaire, si ce n'est sa trop grande ambition et sa durée potentielle, estimée entre 12 et 20 heures. Avec le concours de Jodorowsky et de Michel Seydoux, Pavich a un accès privilégié aux documents ayant servis à la conception du film. Les story-boards, les dessins préparatoires, le casting, tout y était. Mais les producteurs hollywoodiens, trop frileux de faire confiance à un cinéaste aussi barré que Jodorowsky, n'ont jamais donné les 5 millions manquants pour que ce rêve prenne vie. Son héritage, de par les travaux de Dan O'Bannon (scénariste d'"Alien"), de H.R. Giger (à qui l'on doit la terrifiante créature d'"Alien"), de Jean Giraud (alias Mœbius) ou de Chris Foss s'est néanmoins perçu dans le cinéma de science-fiction. Passionné de bout en bout par ce projet (il s'est déclaré avoir été prêt à se laisser couper les bras pour faire le film), Alejandro Jodorowsky nous fait part de sa vision, de sa folie et de son excentricité. Son ambition n'était rien d'autre que de faire un film qui allait changer le monde. Si l'on n'est pas obligés de partager le même point de vue que lui sur le cinéma, sa passion est communicatrice et sa façon de raconter les choses irrésistibles. Jodorowsky fait part d'un enthousiasme encore vivace aujourd'hui. Il faut dire qu'aux vues des dessins préparatoires et des story-boards, on ne peut s'empêcher de dire que l'on a certainement loupé une expérience unique de cinéma. Mais "Jodorowsky's Dune" n'est pas l'histoire d'un échec. C'est l'histoire d'un film qui, même sans s'être tourné, a marqué le cinéma de science-fiction. C'est l'histoire d'un réalisateur avec un rêve qu'il voulait partager. C'est l'histoire folle de tous ces gens entraînés par Jodorowsky dans une aventure passionnante et qui ont cru à son ambition. C'est aussi l'histoire du plus grand film de science-fiction que nous ne verrons jamais mais qui se dessine à merveille dans notre esprit. Ce qui est peut-être mieux ainsi...
    Redzing
    Redzing

    1 112 abonnés 4 468 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 décembre 2015
    Au milieu des années 1970, Alejandro Jodorowsky dirige un projet très ambitieux d'adaptation de "Dune". Appuyé par une équipe hors-normes (Moebius, Giger, Pink Floyd, Dali, Orson Welles...), le réalisateur souhaitait livrer un film révolutionnaire et psychédélique, qui a cependant avorté en pré-production. "Jodorowsky's Dune" est un documentaire qui revient sur la genèse et la construction de ce projet audacieux, ainsi que sur son échec douloureux. On y écoute des protagonistes de l'époque, dont un Jodorowsky un peu amer, mais toujours aussi passionné et sans langue de bois. On y découvre le story-board dantesque et les ébauches prometteuses, qui nous font miroiter un chef d’œuvre artistique et technique que l'on aurait voulu voir se faire. Enfin, dans sa dernière partie, le film aborde de manière parfois un peu abusive mais pertinente l'influence du projet sur la SF à partir de la fin des 70's (plusieurs membres de l'équipe de Jorodowsky ont été ensuite engagés sur des films devenus classiques). En somme, "Jodorowsky's Dune" est un documentaire très intéressant, qui parvient sans mal à nous faire regretter que ce projet n'ait pas vu le jour.
    this is my movies
    this is my movies

    699 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mars 2016
    Un docu hyper intéressant, passionnant et très bien illustré sur un film mythique qui n'a jamais vu le jour. Le réalisateur revient sur la genèse d'un film conçu par un artiste libre dans une époque débridée pour offrir une expérience visionnaire. Quand on se dit qu'il ne manquait que 5 M$ pour finaliser le tout, on se dit que c'est bien bête. Le docu arrive à donner vie à ce rêve inachevé par la grâce de quelques animations qui donnent du relief aux mondes, aux machines, aux personnages crées par les différents artistes ayant collaborés avec Jodorowsky. Par contre, on verse parfois dans la mégalomanie, l'égocentrisme et chaque intervenant essaie de tirer le couverture à lui (comme N. Winding Refn qui commence à révéler au monde entier qu'il est doté d'un melon assez volumineux) tandis que la remise en question peine un peu à faire jour. C'est toutefois un film magnifique, indispensable et parfois poignant qui nous offre quelques minutes de bonheur cinématographique assez rares et qui parvient presque à nous faire toucher du doigt le rêve et ses répercussions. D'autres critiques à lire sur
    Roub E.
    Roub E.

    948 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 février 2019
    Un documentaire très intéressant sur un projet fou qui n’a jamais vu le jour. Imaginez un film de Sf qui a la pré production s’attache les services de Moebius, de Dan O’Bannon et H R Giger (qui se vengeront avec Alien), avec au casting Mick Jager, Orson Welles, Salvador Dali et j’en passe le tout sur une bande originale composée par Pink Floyd ...s’en est presque trop. C’est un document intéressant sur la volonté artistique de crée quelque chose de jamais vu, qui va bouleverser son art et qui se heurte à des réalités économiques et terre à terre qui font mauvais ménage avec l’art. Et puis de se rendre compte à quel point il est difficile pour un film de voir le jour et qu’un chef d’œuvre de cinéma et à chaque fois un miracle semblant bénéficier d’un bon alignement de planètes. On ne verra jamais Dune par Jodorowski et cela n’est peut être pas plus mal cela lui permet d’être un des plus grand film jamais fait.
    Ricco92
    Ricco92

    223 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mars 2016
    Roman-fleuve mythique, Dune est connu notamment pour le film ridicule qui en a été adapté en 1984 par David Lynch. Toutefois, en 1975, Alejandro Jodorowsky avait tenté de monté sa propre version du roman de Frank Herbert. Jodorowsky’s Dune est le récit de cette tentative qui fit peur à Hollywood et qui termina donc par un échec. Frank Pavich nous raconte donc cette aventure en enchainant les interviews de différentes personnes ayant participé de près ou de loin à cette aventure (Michel Seydoux, H.R. Giger, Diane O’Bannon, Brontis Jodorowsky, Amanda Lear, Nicolas Winding Refn, qui a pu lire les dessins faits pour la préparation, et bien évidemment Alejandro Jodorowsky). Malgré une structure classique pour un documentaire, il arrive à nous intéresser par la qualité de ses interviews et par ses anecdotes qui laissent deviner l’aspect fou que représentait ce projet. En sortant de ce documentaire, on regrette de ne pas pouvoir assister à la version de Dune réalisé par Alejandro Jodorowsky : mission réussie.
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