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brunetol
188 abonnés
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0,5
Publiée le 28 octobre 2013
Il y en a qui ont de la chance. Voilà un film qui s'est retrouvé à Cannes, sélectionné à la Semaine de la Critique, et on aimerait bien savoir ce qui lui a valu cet honneur. Au début, ça sent le travail appliqué du brave artisan collé à un scénario brodé aux petits oignons, mais en quelques plans on découvre vite que tout est mort là dedans. Millefeuille de clichés psychologiques, l'intrigue fait du surplace, on n'échappe à aucune afféterie stérile : voix off ampoulée, ralentis et mouvements de caméra de pub pour parfum chic, jusqu'à la goutte de sueur qui perle du masque de cuir. Le film enchaîne les tunnels de champ/contrechamp appliqués pour que les pauvres acteurs puissent débiter leurs 300 pages de dialogue rance et rapidement insupportable... Perrault voudraient bien flirter avec Audiard (Michel) mais reste collé au tapis de sol. C'est l'horrible "Renard Jaune" de Mocky version meilleur ouvrier de France. Au moins, il y a chez Mocky un bâclage assumé... Le réalisateur multiplie ses moulinets de bras pour se faire remarquer de ses modèles ("Hé, m'sieur Scorcese, regardez ce que je sais faire ! Vous avez vu le noir et blanc, et le mouvement de caméra, hein, hein ?? Et Arvo Pärt, vous avez entendu ? J'ai mis du Arvo Pärt !") lorgne vers "Raging Bull", ou même Michael Curtiz (le final délirant qui mélange le joker de Batman et "Masques de cire") mais ne fait pas mieux qu'un pauvre téléfilm indigne et absolument vain. De toute façon, le réalisateur a tué lui-même son film en 30 secondes dès le premier quart en incluant une séquence d'archives désopilante et tellement vraie et vivante, au milieu de toute cette naphtaline. Redoutable ennui partout, cinéma nulle part.
Pour son premier long-métrage, David Perrault nous plonge dans le Paris des années 60 au cœur d'une atmosphère qui n'est pas sans rappeler le cinéma français des années 50. Et pour cause, Perrault assume pleinement ses références et va même jusqu'à pousser l'esthétisme de son film à l'extrême en utilisant un superbe noir et blanc et de nombreux ralentis sublimés par une partition musicale énigmatique. "Nos héros sont morts ce soir" est bien un film qui a un univers bien à lui, tantôt nostalgique, tantôt énigmatique et qui ne peut laisser indifférent. En effet, le traitement de l'histoire est particulier notamment parce que le personnage incarné par Denis Ménochet est loin de nous être sympathique et qu'on ne comprend pas sa psychologie. Mais il faut avouer que la mise en scène fascine et que cette histoire de catcheurs qui échangent leurs rôles lors d'un combat se révèle beaucoup moins convenue qu'elle n'aurait pu l'être. On est proches d'une certaine forme de poésie même si on ne comprend pas tous les délires du cinéaste qui s'autorise quelques effets de mise en scène un peu lourds et qui se moque un peu de trop nous expliquer les personnages. Si Denis Ménochet nous devient vite extérieur, Jean-Pierre Martins impose sa carrure et son timbre de voix dans le rôle du Spectre, bien entouré par Philippe Nahon et par Constance Dollé. Mais celui qui surprend, c'est Pascal Demolon qui, en une scène, fait basculer le film un peu plus dans son délire en composant un personnage que l'on se prend à aimer détester.
Un film réalisé en 2012, situé au début des années soixante et ayant une esthétique de vidéoclip comme on en voyait il y a plus de vingt ans : voilà à quoi ressemble visuellement « Nos Héros sont Morts ce Soir ». Des images lisses, proprettes et une mise en scène au formol. Aucun rythme, aucun dynamisme, et des acteurs comme Ménochet ou Martins, des gueules, des physiques, habituellement plus convaincants, qui semblent s’ennuyer autant que le spectateur. Quant à l’histoire : simpliste, ridicule, pas crédible pour un sou. L’univers du catch méritait meilleur représentant. Si, à juste titre, on peut parfois être choqués de l’exploitation en salle minimaliste de certaines productions cinématographiques, on peut fondamentalement se demander comment un film comme celui-ci a pu trouver un distributeur.
Filmé en noir et blanc avec une ambiance comment dire…spéciale ! Je n’ai pas aimé, même si ce n’est pas mal filmé, ni même mal joué, c’est rapidement ennuyeux et j’ai très vite décroché. Pourtant au départ c’est intéressant, le monde du catch ressenti par les catcheurs, mais très vite le scénario est sabordé par des dialogues et des rebondissements sans queue ni tête. Dehors,c’était le déluge, alors je suis restée dans la salle ! Le seul plaisir que j’y ai trouvé, c’est de voir la beauté virile de Jean-Pierre Martins que j’avais déjà pu voir dans d’autres films, surtout dans des seconds rôles et qui a chaque fois, avait été un plaisir pour mes yeux, tant il est physiquement séduisant.
Les années soixante. Le catch. Les masques. Du noir et blanc pour un film hautement stylisė à visées mythologiques. Une première œuvre qui ne manque pas d'ambition graphique sans avoir les épaules pour l'assumer à cause d'une écriture diffuse au service d'un récit un peu court. Les catcheurs masqués sont ici considérés comme des super héros d'une totale fragilité. Nos héros sont morts ce soir est un hommage distancié au film noir et sans doute à Melville. Trop de références, un climat passéiste mais aussi un manque de personnalité et de regard, si ce n'est nostalgique, sur une époque révolue. On ne peut lui dénier des qualités pour créer une atmosphère, mais sans la satisfaction d'une œuvre aboutie.
Depuis que Darren Aronofsky a traité du sujet dans The Wrestler, on a appris que l’on pouvait évoquer le catch avec finesse. Le premier long-métrage de David Perrault (après un court remarqué à Clermont en 2012) se situe dans sa droite lignée. Les cinq premières minutes posent parfaitement les bases avec un rappel historique du contexte des guerres d’Indochine et d’Algérie. Car c’est aussi, et peut-être même avant tout, à la description d’une époque dans laquelle nous entraine le récit : les années 1960 et toute la magie qui va avec. Une belle photographie, des mouvements d’une fluidité virtuose, des interprétations irréprochables, voilà une œuvre techniquement superbe. Hélas on peut pointer ce qu’il convient d’appeler les défauts de ses qualités. Le réalisateur semble avoir appliqué à la lettre le bon petit guide du film indépendant américain : choix du noir et blanc épuré, musique lancinante, utilisation abondante des ralentis, profusion des références culturelles. Un peu trop propret pour être personnelle, d’autant que le scénario n’est hélas pas à la hauteur. Une fois passée la scène du combat incluant le fameux échange de masques, la tension dramatique retombe à plat. Tous les ingrédients étaient là pour nous offrir un Million Dollar Baby à la française, mais la recette a été sabordée en chemin. À titre personnel je déplore également que le catch soit à nouveau une simple toile de fond pour un autre sujet. À quand un scénario qui exploiterait de A à Z tous les tenants et aboutissants d’une discipline et un milieu bien plus complexes qu’on ne l’imagine ?
...Nos héros sont morts ce soir s'avère être bien singulier de prime abord. Un noir et blanc magnifique pour une reconstitution discrète mais réussie des années 60. L’histoire est intrigante aussi. Il y a une certaine poésie, mélangée à un côté onirique très présent et une certaine mélancolie. Malheureusement, cela ne...
Son diplôme de la FEMIS en poche, section scénario, et après quelques court-métrages, le trentenaire David Perrault réalise son premier long métrage avec "Nos héros sont morts ce soir", présenté à la Semaine de la Critique de Cannes 2013. Un film en Noir et Blanc, sans grande vedette, un film à la fois nostalgique et moderne. En cherchant bien, on peut trouver des défauts au film de David Perrault, le plus évident étant la conséquence presque inévitable du choix consistant à embrasser plusieurs genres cinématographiques : un peu d'éparpillement, des idées insuffisamment exploitées. Toutefois, face à ce scénario très original, cette mise en scène et cette direction d'acteurs déjà très maîtrisées et cette qualité indéniable de la photo, force est de reconnaître que David Perrault fait partie, dès son premier long métrage, des réalisateurs prometteurs de sa génération.
Si le catch était une discipline très prisée dans les années 50 et 60 en France, il a totalement perdu cette attraction aujourd'hui. Le catch français est en effet maintenant ridiculisé par son confrère américain de la WWE et relégué dans de minables salles de fêtes de province profonde. Depuis peu il est aussi moqué au cinéma avec les comédies Denis et Les Reines Du Ring. C'est avec beaucoup plus de respect que David Perrault rend hommage à cette discipline mais aussi aux films de l'époque avec Nos Héros Sont Morts Ce Soir.
Grand cinéphile dans l'âme, David Perrault a choisi de se replonger de la manière la plus fidèle à la fin des années 50 pour son premier film. Avec le choix de tourner en noir et blanc, ses acteurs et sa reconstitution de l'époque on se croirait dans un film René Château prêt à voir débarquer sur l'écran Jean Gabin ou Lino Ventura. Seul soucis, la caméra numérique rend l'image du film trop lisse et trop moderne pour nous faire croire qu'il s'agit d'un film d'époque. Cela manque de grain par rapport aux nombreuses images d'archives qu'il a inclus à son film au final même un vieux caméscope aurait permis un meilleur rendu.
A la vue de la bande annonce, on s'attendait vraiment à se retrouver dans les coulisses des matchs de catch des années 60 comme dans une sorte de The Wrestler à la française qui virait au polar sombre. La vérité est malheureusement tout autres car le catch n'est que la toile de fond d'interrogations psychologiques de ces deux héros. Ne supportant pas de devoir jouer le méchant, Vincent fait le même cauchemar toutes les nuits faisant dériver le film vers un ofni arty loin de ce qu'on s'attendait à voir.
David Perrault a vraiment bien choisi ses deux interprètes principaux, Denis Ménochet vu dans Inglourious Basterds et Eyjafjallajökull ainsi que Jean-Pierre Martins l'ex-chanteur de Silmarils qui jouait déjà Marcel Cerdan dans La Môme. Avec leurs imposantes carrures et leur véritables gueules, ils ont tout pour nous rappeller vraiment Lino Ventura et Jean Gabin. Le réalisateur aurait eu plus de chance il y a encore quelques années pour trouver des acteurs de cette époque encore en activité mais désormais cela est devenu plus difficile. Quoi qu'il en soit l'inquiétant Philippe Nahon et Yann Collette colle eux aussi très bien à cette histoire. Sorti de nul part Ferdinand Pascal Demolon étonne dans le rôle du Finlandais avec deux des meilleures scènes du film.
A la manière de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez dans leur projet Grindhouse, David Perrault s'est vraiment fait plaisir en rendant hommage au cinéma qu'il aime. Seul soucis, les films français dont le réalisateur s'inspire ne parlent plus énormément au jeune public. La télévision refusant désormais de rediffuser ces classiques en noir et blanc, il y a maintenant moins de possibilité de les découvrir. Du coup c'est avant tout aux nostalgiques de cette époque que s'adresse Nos Héros Sont Morts Ce Soir. Un film de cinéphiles pour cinéphiles donc qui aurait peut être mérité un budget supérieur pour convaincre totalement.
Dans les années 60, le catch est un sport et un divertissement qui reçoit les faveurs (et les paris) d’un public braillard et bon enfant, nullement dupe des trucages et des combats spectaculaires auxquels il assiste dans des salles surchauffée, avant que ceux-ci soient diffusés à la télévision. Le premier long-métrage de l’angevin David Perrault prend donc racine dans cette période révolue : la discipline est aujourd’hui considérée en France comme ringarde. Nos héros sont morts ce soir, un titre mystérieux et sibyllin qui colle à merveille à ce rêve éveillé, filmé en noir et blanc, dans des ambiances obscures et des atmosphères délétères, qui bascule peu à peu dans une réalité brutale. Simon et Victor sont deux potes liés par leur métier de catcheur, mais aussi par une histoire plus ancienne et enfouie, quelque chose qui a peut-être à voir avec la guerre d’Algérie à peine terminée. L’un et l’autre se camouflent derrière des masques : blanc pour Simon, incarnant Le Spectre, héros positif et sympathique recevant les faveurs de la foule et noir pour Victor, rebaptisé L’Équarrisseur de Belleville, figure du parfait salaud sur laquelle tombent les invectives et les injures des spectateurs. Garçon fragile et impulsif, Victor supporte mal d’endosser l’uniforme du perdant et d’essuyer combat après combat les quolibets et les affronts. En acceptant d’inverser les rôles, ils mettent en branle une mécanique implacable. Les aficionados des films noirs des années 50, et plus particulièrement du cinéma de Jean-Pierre Melville, mais aussi les amateurs des climats fantastiques à la Franju, à la limite du réel, dans des décors irréels peuplés de fantômes recouverts de draps blancs , trouveront aisément leurs marques en découvrant cet objet singulier et captivant. Avec leurs faux airs de Gabin et de Ventura, les deux comédiens principaux, Denis Ménochet et Jean-Pierre Martins, à la forte présence physique et à l’allure presque anachronique, contribuent à créer le mirage du film ancien que l’usage du noir et blanc souligne d’évidence. Un milieu essentiellement masculin où gravitent les entraineurs manipulateurs et les hommes d’affaires véreux, entourés de sous-fifres encore plus vicieux et féroces que leurs employeurs. Cependant, David Perrault n’oublie pas d’adjoindre à cette galerie de grandes gueules fracassées deux personnages féminins : Jeanne la serveuse et Anna, la petite amie de Simon, toutes les deux personnifiant, au-delà des qualités propres à leur statut, la culture et l’ouverture vers un autre monde. Plus qu’un simple polar ou une variation sur le catch, le film prend la dimension plus singulière de la parabole sur la place du héros et du mythe qu’il est censé matérialiser, en débordant parfois le périmètre restreint de l’exercice de son art, comme en témoigne ce catcheur incroyable surnommé « L’Étrangleur juif ». David Perrault nous promène ainsi entre rêve et réalité, érigeant des ponts entre Melville et Franju. Nous partons à sa suite avec un grand bonheur pour cette union réussie entre œuvre métaphysique (les discussions et les réflexions entre les deux potes) et film de pure action. On attend avec impatience le prochain film de ce nouveau venu prometteur.
Il était une fois deux catcheurs. L'un au masque blanc nommé le Spectre. L'autre au masque noir appelé l'Équarrisseur de Belleville. Mais si les deux jouent un rôle sur le ring en incarnant le Bien d'un côté et le Mal de l'autre, cela était bien plus compliqué dans la réalité. Pour son premier film, Perrault (heureux hasard de s'appeler comme l'écrivain de contes cultes) fait un bond en arrière et va à contre-courant du cinéma contemporain français en signant Nos héros sont morts ce soir.
On l'avait déjà vu avec l'excellent Wrestler d'Aronofsky, mais la figure du catcheur est, étonnamment, très cinématographique, tant dans son fond que dans sa forme. Le réalisateur réfléchit sur plusieurs parallèles intéressants. Le catcheur se rapporte d'abord au comédien. Comme ce dernier, il joue un rôle et se cache derrière un masque pour accomplir son travail d'acteur sur le ring. Mais le catcheur est aussi un super-héros. Son masque n'a qu'un but : celui de garder ses failles secrètes en ne montrant à personne son vrai visage. Car derrière ces protections, on découvre deux hommes fragiles et un peu perdus. Finalement, tout le contraire de ce qu'ils dégagent au combat. La force de cette œuvre vient justement de ce rapport à l'autre et de l'image qu'on se renvoie, captivant.
Perrault signe une très belle ambiance avec une magnifique photographie, où l'idée de tourner cette œuvre en noir et blanc est l'une des meilleures du film. Elle laisse s'épanouir des contrastes très esthétiques, répondant parfaitement bien aux caractères acérés de nos héros et à l'atmosphère électrique. Mais si ces personnages sont travaillés, ils auraient gagné à être encore plus approfondis par des dialogues parfois moins obscures ou plus pertinents. Il faut cependant avouer que les rôles vont comme des gants à ces deux acteurs. Ménochet confirme définitivement sa qualité d'interprète, tandis que Martins mélange subtilité, douceur et bestialité.
Nos héros sont morts ce soir est un premier film, certes, qui comporte des défauts (peut-être pas assez de moments de combats, scènes parfois trop étirées), mais qui reste dans l'ensemble réussi. Tout comme ce titre, le film s'annonce tragique, et même nostalgique. Ce qu'il est par essence en représentant un bel hommage au cinéma français, comme on n'en fait plus.
Vu à Cannes. Un film courageux et maîtrisé, d'une tenue formelle étonnante - qui prend l'exact contre-pied de la nouvelle nouvelle vague défendue par les Cahiers du cinéma depuis un an (le Vincent Macaigne movie, un genre en soi)... En cela, le film est une forme d'OVNI et va à mon avis détonner dans le paysage à sa sortie.
Il faut rentrer dans ce pur fantasme cinéphile - qui convoque à sa table rien moins que Gainbourg, de Nerval, William Wellman, James Cagney, Jacques Becker, Andrew Dominik (magnifique épilogue), Jean-Luc Godard et compagnie. Le film pour autant ne tombe jamais dans les pièges de la citation ironique, du clin d'oeil naphtaliné, mais il trace sa voie, jamais passéiste.
Visuellement c'est à tomber par terre (magnifique 2.35 en N&B, un chef-op est né), le travail sur le son est phénoménal, je redécouvre Ménochet...
Un film ayant pour thème le catch c’est déjà assez rare pour être souligné mais en plus de ça le réalisateur David Perrault opte pour le noir et blanc pour mieux nous replonger à la fin des années 1960. Nos héros sont morts ce soir montre alors 2 visages avec d’abord une première partie pas très rythmée et qui tente même une certaine réflexion presque philosophique autour du masque de catcheur. Par la suite, l’arrivée remarquée de l’excellent finlandais (Ferdinand Pascal Demolon) marque une orientation vers le thriller un peu plus passionnant pour le spectateur. Drôle de film donc où vous risquez d’être vite décroché et ce même si vous aimez le catch !