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    L'Image manquante
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    26 critiques spectateurs

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    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 août 2024
    Des bobines de film, entassées dans un local quelconque, vomissent des kilomètres de pellicule abîmée, rongée par le temps. Un homme en déroule un morceau qui a visiblement été épargné. Il semble y chercher quelque chose de précis. Les photogrammes défilent un à un. On croit percevoir la présence d’une danseuse. Soudain, les images prennent vie et la danseuse apparaît à l’écran. Sa beauté est saisissante. En tenue traditionnelle, il s’agit vraisemblablement d’une cambodgienne. Le ralenti sur ses gestes accentue la grâce de cette image éthérée.

    C’est ainsi que débute ce documentaire bouleversant. On le comprendra plus tard mais cette image de danseuse fait partie des souvenirs auxquels Rithy Panh s’est accroché lorsque, enfant puis adolescent, il a vécu l’enfer dans les camps de travail khmers entre 1975 et 1979. A l’image, on pourrait presque ajouter, comme dans La Jetée (Chris Marker, 1962) : « Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance ». Mais comme le montre le plan suivant, dans lequel une succession de vagues donne l’impression d’une noyade, cette image d’enfance semble plutôt avoir rattrapé Rithy Panh, 50 ans au moment du tournage du film.

    Pourquoi cette image ? Rithy Panh le raconte. Avant la prise de pouvoir des Khmers rouges, il a grandi à Phnom Penh. Il avait alors un voisin réalisateur qu’il accompagnait sur les plateaux de tournage. Cet univers le fascinait. Il s’amusait à récupérer des morceaux de pellicule qu’il se repassait dans des boîtes avec une petite lumière. Il lui semblait alors que ces belles actrices « dansaient pour lui ». Puis c’est l’évacuation des villes. Des citadins qu’il fallait « rééduquer » par le travail forcé dans les rizières. Les conditions de vie sont inhumaines, la faim hante les esprits, les maladies prolifèrent, la mort est partout.
    Après avoir survécu aux traitements d’un « hôpital » khmer (à base de jus de coco, les médicaments « capitalistes » ayant tous été détruits), dans lequel il aura perdu sa mère et ses sœurs, Rithy Panh se voit contraint d’y rester quelques temps pour laver les malades, et surtout transporter les morts jusqu’à la fosse :
    « Parfois, je suis au bord du vide. Il y a des sons creux, des os qui tapent, des mains qui cherchent et qui trouvent celle d’un enfant. Cet enfant qui se dit vivant et qui raconte : c’est moi. »

    On l’a dit plus haut : en 2013, Rithy Panh a 50 ans et son enfance le rattrape. Les souvenirs lui reviennent et l’interrogent dans sa vie d’homme. Il repense à son père qui s’est laissé mourir car il ne souhaitait pas être nourri comme un animal.
    Il se rappelle n’avoir pas compris et lui en avoir voulu. Dans un dilemme final bouleversant, il se demande s’il est encore autorisé à vivre, lui qui se sent rongé par la culpabilité de ne pas avoir su (pu) aider ses prochains. Et c’est finalement le cinéma, évoqué au travers de ce souvenir salvateur, qui lui donnera la possibilité de le résoudre :
    « Bien sûr je n’ai pas trouvé l’image manquante. Je l’ai cherchée, en vain. Un film politique doit découvrir ce qu’il a inventé. Alors je fabrique cette image. Je la regarde, je la chéris, je la tiens dans la main comme un visage aimé. Cette image manquante, maintenant je vous la donne, pour qu’elle ne cesse pas de vous chercher. »

    Il y a des images qui ne manquent pas, qui ne manquent jamais : celles de la propagande. En tant que témoin, il y a ceux qui choisissent, pour des raisons diverses, d’oublier. Et puis il y a ceux, afin de combler les vides toujours béants laissés par les idéologies criminelles, qui choisissent de replonger dans le passé, les remous d’une mémoire hantée par les morts et la souffrance ; qui choisissent de ne pas y sombrer, qui sortent la tête de l’eau et qui racontent. Au nom de tous les peuples ayant subi le joug intolérable de l’idéologie, au nom de toutes les images qui manquent pour rétablir la vérité (on pense ici à La Zone d’intérêt (Jonathan Glazer, 2023) qui propose une manière différente de combler ce manque) : merci d’avoir eu la force et le courage de témoigner.
    Bertrand Erwan
    Bertrand Erwan

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mai 2023
    Je vais pas vous mytho je vais ce film avec le lycée certes j'ai passé une bonne sieste mais c'est tous le film est à chier le budget est pauvre (Fréro À un moment il y'a eu une incrustation de slcupture j'en parle même pas ) je déconseille
    Noah Depagne
    Noah Depagne

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mai 2023
    Honnêtement, le film aurait dû potentiel avec plus de budget. La voix est trop monotone ce qui fait que ça devient vite ennuyant. Les reconstitution ne sont pas captivante. Le seul point positif que je peut trouver c'est le choix des musiques.
    Boris Yohann
    Boris Yohann

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 mars 2023
    je vous propose ici une critique non construite ni subjective. étant donner que je sus aller voir ce film dans un cadre scolaire je le définirais avec un mot qui est "vide".
    Passer une agréable journée / soirée
    AugusteMars
    AugusteMars

    32 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mars 2023
    Un film poignant et physiquement douloureux sur le génocide cambodgien et les Khmers rouges. Les images manquent, alors il faut les recréer ; les individus ont été détruits alors il faut leur rendre leurs couleurs ; leurs visages ont été oubliés, il faut les remodeler : voilà la démarche du film, une œuvre de mémoire et sur la mémoire, un hommage sincère aux victimes, une réflexion subtile sur l'acte même de se souvenir et de raconter, une œuvre politique universelle. Inoubliable.
    Santu2b
    Santu2b

    252 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2019
    Comment rendre la folie meurtière des hommes de manière à la fois fidèle et ludique ? C'est le pari que semble s'être donné le réalisateur Rithy Panh à propos du massacre des Khmers rouges, qui n'a cessé d'être exploré ces dernières années sous l'angle de l'animation. Sorti en 2013, "L'image manquante" est modeste par sa durée mais grand par son style. Plutôt qu'un film d'animation, le long-métrage se présente davantage comme un documentaire animé, destiné à rendre compte des atrocités commises. Le cinéaste utilise de magnifiques figurines d'argile, filmées judicieusement en plan fixe. Il rajoute par la suite un mélange astucieux d'images d'archives qui donnent le ton de la véracité. C'est cet entre deux entre le parti pris esthétique et le regard de l'histoire qui livre à "L'image manquante" toute sa puissance et son émotion. Cette production franco-cambodgienne est à découvrir.
    gak1976
    gak1976

    11 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2019
    Un film, un récit, un documentaire, une transposition, une mise en abîme, une reconstitution et un deuil sensible et vibrant d'amour pour les êtres aimés et disparus. Ce film est un peu tout cela à la fois. Une mise en images, en partie impossible au départ, et qui laisse place au témoignage le plus édifiant, le plus poignant, le plus implacable aussi sur ce qui fut l'enfer du régime des Khmers rouges. Le mélange d'images d'archives et cette idée de les mêler à des figurines sculptées et peintes ne doit surtout pas rebuter le spectateur car le récit est si limpide et si fluide que la plongée dans ces années terribles est passionnante dès la première minute. Un film exigeant et incontournable qui vient se placer directement au panthéon des films retraçant l'histoire de la folie des hommes du dernier siècle.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    88 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2018
    Documentaire sur la période sombre des khmers rouges au Cambodge. L'idée de génie du film est d'avoir utilisé des maquettes et des bonhommes en terre cuite pour illustrer ce génocide quand les images manquent faute d'avoir été détruites ou volontairement effacées. Ça rend du coup le récit d'avantage plus poignant et émouvant. Un très beau documentaire !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 avril 2017
    Même si on remarque quelques longueurs qui rendent le film plus lourd qu'il ne l'est déjà (vu son sujet), on retiendra le dispositif à base de statuettes en argile qui permet d'impacter le spectateur sans le choquer et ainsi lui ouvrir les yeux sur le génocide Cambodgien, page de l'Histoire assez méconnue. Un film intelligent qui souffre malheureusement de quelques longueurs sans toutefois sombrer dans le pathos
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 31 janvier 2016
    ingénieux d'avoir évité d'utiliser les seules images d'archives existantes venant des bourreaux kmers rouge.Les commentaires sont poignants: on sort avec une profonde tristesse et une interrogation sur l'omerta qui a pesé et pèse encore sur ce génocide
    ferdinand
    ferdinand

    14 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2015
    Dans l'admirable livre L'élimination" Rithy Panh avait raconté (avec la collaboration de de C. Bataille) sa survie pendant le règne effroyable des khmers rouges. Dans ce film, toujours avec C. Bataille , il imagine une solution au problème de l'image manquante, à dire vrai de toutes les images manquantes de la vie sous les Khmers rouges, en filmant des scènes fixes reconstituées avec des personnages comme des santons. Sont intercalées les images de propagande du régime, tandis qu'une voix off dit le texte de C. Bataille et rithy Pahn. Il se dégage de tout cela quelque chose d'unique et de bouleversant.
    Ufuk K
    Ufuk K

    520 abonnés 1 478 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2015
    ce documentaire n est diffusé que dans une salle parisienne c est très peu contenu des nombreuses nominations et récompenses lors par exemple des oscars et festival De cannes 2014 ainsi que des excellentes critiques de la presse. l auteur de ce film nous raconte les atrocités commis par les khmers rouge dans les années 1970, je ne connaissais que très peu cette page de l histoire, il est vrai que "l image manquante" est un doc instructif, poignant et intéressant mais le point négatif de celui-ci c'est le fait que l'auteur n'utilise que des figurines afin de retracer son histoire ce qui selon moi fait perdre la force de ce documentaire.
    Fabien D
    Fabien D

    180 abonnés 1 138 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 octobre 2015
    L'image manquante, deux ans après son passage sur ARTE, sort enfin au cinéma et ce documentaire méritait réellement cette sortie tant son parti-pris particulier (l'incarnation du drame du génocide cambodgien par des figurines en terre cuite) en fait un objet cinématographique aussi déconcertant que fascinant. La force du propos réside dans cette mise en scène de l'indicible et dans cette envie de faire ressentir l'horreur sans la montrer (le fait qu'il n'y ait pas d'images du drame renforce l'aspect métaphysique de l'expérience). L'histoire individuelle de l'auteur renvoie à celle du peuple cambodgien et ces passerelles se font sans encombres avec une fluidité que le dispositif particulier du cinéaste permet. Alors certes, il y a des longueurs, l'émotion a tendance à être un peu étouffé par le concept même du film mais la beauté radicale du projet, son refus du pathos et sa description poétique et mélancolique de l'horreur en font une œuvre des plus intéressantes. A découvrir sans aucun doute.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 octobre 2015
    Implacable. bouleversant. un cinéma intelligent et très personnel.
    chef d'oeuvre
    pierre72
    pierre72

    138 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 octobre 2015
    Quelques vagues furieuses viennent cogner inlassablement l'écran. Symbole des souvenirs qui continuent quarante ans après à revenir en mémoire, cette scène d'ouverture de "L'image marquante" nous secoue,. Chaque spectateur a ce réflexe instinctif de lever la tête, comme pour essayer de ne pas se noyer et s'installe tout de suite dans l'état douloureux où se trouve le réalisateur lorsque les souvenirs affluent.
    Rithy Panh a vécu son adolescence dans les camps infâmes des khmers rouges. De cette époque il ne reste rien que les images de la propagande et bien sûr l'atroce souvenir des souffrances endurées et de la perte de tous les siens, père, mère, soeurs, victimes de la folie de ce régime. Pour repousser et maîtriser ces vagues mémorielles et surtout lutter contre l'oubli, le réalisateur, plutôt que de reconstituer avec caméras et comédiens l'enfer de sa jeunesse, va faire revivre ce passé avec des installations fixes peuplées de personnages d'argile.
    Ce procédé que l'on peut trouver radical et dérouter, surprend très vite par sa beauté plastique, mise en valeur par une caméra inspirée qui slalome doucement au milieu de ces décors en bois, feuilles et terre. Accompagnées par un texte simple et clair et une voix parfaite ( celle de Randal Douc qu'il faut signaler car il y est aussi pour beaucoup dans la réussite du projet, permettant à la fois empathie et projection personnelle), le film raconte ces quatre années de travaux forcés où la mort, la faim, le désespoir sont toujours présents. Au travers de cette histoire personnelle, c'est le sort de toute une jeunesse cambodgienne dont les souffrances ont été longtemps ignorées qui nous est proposé. Entrelacées parmi les images du régime khmer, souvent des adolescents se traînant en file indienne sur des terres arides, petites fourmis prisonnières d'un régime dictatorial, les personnages en argile témoignent de l'envers de ce décor pourtant pas glorieux. Ils parlent des humiliations, des espoirs envolées, de vies volées, de désintégration de la personnalité, de l'irrémédiable chaos intérieur que ce régime impitoyable a laissé dans les têtes. Et dans la tragédie, par la magie d'une réalisation inspirée, se glisse une poésie presque enfantine, surement celle qui n'a pu être vécu en son temps et emporte le film très haut.
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