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Un visiteur
4,0
Publiée le 27 juillet 2015
Étonnant qu'il n'y ait pas de critique pour ce film. Après deux documentaires sur le génocide cambodgien, l'auteur a trouvé un moyen très sobre et touchant d'évoquer sa propre histoire dans un camp : des figurines de glaise, de cette terre qui a eu en charge tant et tant de morts. J'avais cru, au vu d'images, qu'il s'agissait d'un film d'animation et je redoutais le pire mais pas du tout, l'animation n'est que pour la caméra ; et ça marche, très bien, même. C'est un film très touchant, aussi en cela qu'il refuse les gros effets. Pour finir, j'ai pensé à un ami qui me disait que la solution face au monde actuel résidait sans doute dans le retour aux sociétés primitives : c'est exactement ce qu'ont voulu faire les Khmers rouges ; Rousseau Marx = Pol Pot !
L’Image manquante est un film d’1h30 qui se démarque de tous les films documentaires que j’ai pu voir jusqu’ici (sur le Cambodge comme sur d’autres sujets) car il réussit le prodige de réunir à mon avis 4 points d’intérêts en 1: 1) Le réalisateur parle (enfin) de LUI ! On apprend que derrière le réalisateur qui travaille au devoir de mémoire et qui filme le Cambodge, se cache un survivant du régime de Pol Pot, subissant lui-même ce qu’on peut nommer « la douleur du survivant ». (...) 2) Rithy Panh avait 13 ans lorsque Phnom Penh a été pris par les Khmers Rouges. Il a vécu le régime de Pol Pot en tant qu’enfant. Les souvenirs qu’il a de cette époque sont donc des souvenirs d’enfant. Ainsi, pour la première fois, le public a la possibilité de découvrir le témoignage d’un enfant qui a vécu ce régime. 3) Un recul sur l’idéologie Khmer Rouge et ses contradictions : Pour ceux qui ne savent pas vraiment ce qu’est l’idéologie Khmer Rouge, ce film documentaire s’avère être une présentation très intéressante de l’idéologie. 4) Rithy Panh signe probablement son plus beau documentaire de création. Cliquez sur le lien pour lire l'intégralité de la critique.
J'ai vu un film... qui est un véritable chef d'oeuvre !!! Tant la forme que le fond... Quelle originalité pour faire connaître la tragédie du peuple Khmers... Le traité graphique, la voix off, les images d'archives sont dosés avec une maestria incroyable... pour que non seulement l'émotion naisse, mais que la connaissance se diffuse pour faire ressentir la force de l'histoire... J'ai été soulevé par la force de ce documentaire. A voir absolument.
Un documentaire édifiant. On a le sentiment que ces figurines sculptées dans l'argile, reconstituant des scènes des camps de travaux forcés du régime khmer rouge, forment le dernier rempart de la mémoire contre l'oubli, de la création contre la destruction.
"L'Image manquante" fait partie, avec "Duch, le maître des forges de l'enfer", d'une série de travaux cinématographiques de Rithy Panh visant à exposer les atrocités commises par les Khmers Rouges, relativement peu connues du grand public. Mais la principale difficulté rencontrée par le réalisateur cambodgien consiste à illustrer ces événements, qu'aucun journaliste n'a pu filmer, et alors que le régime Khmer Rouge s'est efforcé de ne laisser aucune trace derrière lui. De là part l'idée de "L'Image manquante" : recréer une image à tout jamais perdue. Et surtout, une image destinée à illustrer des événements qui, par leur atrocité, dépassent totalement notre imaginaire. Pour cela, Rithy Panh filme des scènes constituées à partir de matériaux divers, tandis que défilent dans nos oreilles un discours qui décrit avec minutie et sans fioriture l'enfer vécu par le réalisateur au cours de ces années noires.
L'ensemble est absolument saisissant. Mais est-il saisissant parce qu'il est bien maîtrisé ou bien parce que le thème du film de Rithy Panh dépasse complètement l'imaginaire occidental et ne peut, de fait, que laisser sans voix un Européen ? J'aurais tendance à opter pour la première réponse. Les scènes reconstituées sont figées, et sont filmées en travelling pendant plusieurs minutes. Et le discours, pourtant le plus souvent éblouissant, faiblit sur certains points spoiler: . Ainsi, le spectateur est incité à comparer la vie paisible et artistique d'un socle restreint de riches cambodgiens jouissant des inégalités sociales avant la révolution avec celle de l'ensemble de la population forcée à travailler pendant le régime Khmer Rouge .
Si bien que celui qui connait (même très peu) l'histoire cambodgienne finira par s'ennuyer.
À l’instar de "Shoah", "L’Image manquante" apparaît comme un documentaire majeur et nécessaire sur un génocide. Nécessité de raconter sans posséder d’illustration, de faire prendre conscience de la cruauté de la dictature et de la beauté d’une période d’avant-guerre ne subsistant que dans les rêves en l’absence de document filmé. Rithy Panh raconte donc son enfance tragique en remplaçant les prises de vue réelle par des maquettes mettant en scène des figurines en glaise. Extrêmement touchant, ce procédé associé au commentaire déchirant provoque la même émotion que le feraient de vraies images, créant même l’illusion du mouvement jusque dans les moments les plus statiques. On ressort de ce film secoué, terrassé par la cruauté à laquelle certains hommes peuvent se livrer. "L’Image manquante" a beau être pessimiste, il participe néanmoins à la prise de conscience de l’humanité et contient quelques séquences oniriques célébrant avec adoration la période de la petite enfance, précédant l’arrivée des Khmers Rouges.
Le titre de ce documentaire de Rithy Panh marque précisément le point faible principal de ce film. En effet, l'absence de nombreuses images pousse le réalisateur à les remplacer par des reconstitutions en pâte à modeler assez figées et à combler le vide sonore par une voix off continue qui devient monotone à force de vouloir être solennelle. C'est effectivement dommage car dès que les images d'archives apparaissent le film gagne en intérêt. Mais Rithy Panh se trouve devant un problème quasi insoluble : comment faire un documentaire sans reconstitution sur un sujet à propos duquel les images se font rares ? La solution du réalisateur n'est peut-être pas la meilleure mais elle permet au moins de ne pas faire tomber dans l'oubli un des pires génocides de l'histoire de l'humanité (près d'un tiers de la population du Kampuchéa démocratique a été massacrée par les Khmers rouges) qui est pourtant rarement évoqué dans les médias. Un documentaire peut-être un peu ennuyeux mais nécessaire d'un point de vuie historique.
Rithy Panh, grand cinéaste cambodgien et survivant du régime des Khmers Rouges, a concentré l'essentiel carrière cinématographique à son pays natal et surtout sur la pèriode du Kampuchéa démocratique (1975 - 1979) dirigé par Pol Pot. "L'image manquante" ne fait pas exception mais se distingue par son approche personnel, intime et introspective puisque le réalisateur choisit de se livrer totalement et de nous faire partager son dur passé dans les camps de travail. C'est donc un témoignage dur que nous délivre Rithy Panh à travers de rares documents d'archives mais principalement en emttant en scène des personnages fabriqués en terre cuite. Cela permet, à défaut de visuels d'époque, une reconstitution matèrielle des souvenirs du cinéaste khmer. L'ensemble est survolé par une narration faite à la première personne. Ce documentaire, profondément émouvant, constitue un parfait témoignage autant pour les générations cambodgienne futures que pour les autres afin de comprendre et de ne pas oublier.
Un film poignant et remarquable d'un point de vue pédagogique. Basé sur l'absence même d'images qui pourraient révéler l'horreur du massacre des khmers rouges, Rithy Panh opte pour un dispositif qui fonctionne à merveille. L'utilisation de figurines et de décors de maquette pour compenser l'image manquante permet de faire passer son message avec beaucoup de puissance. L'histoire, bien sûr est poignante et malheureusement si banale dans ce pays dont la cicatrice est béante. Le propos est juste et le rythme sied parfaitement à la lourdeur du propos. Un film magnifique d'utilité publique et à montrer dans toutes les écoles.
Grave, profond et émouvant le témoignage de Rithy Panh ! Voici des hommes qui asservissent et tuent par idéal ! Voici un peuple, enfants, femmes et hommes soumis au génocide au nom d’une idéologie « barbelé » ! Faut il craindre tous ces idéalistes qui confondent uniformité décérébrée et égalité dans la différence ??? Méfions nous de tous ces slogans que nous imposent les idéologues de tous bords !
Le réalisateur cambodgien Panh nous offre avec « L’image manquante » rien moins qu’un véritable CHEF D’ŒUVRE…
Utilisant des petits personnages de terre sculptée et peinte en les superposant sur un fond d’images animées le plus souvent noir et blanc empruntées aux fils de propagande khmers, ou en couleurs pour évoquer le Cambodge d’avant Pol Pot, Panh nous offre une œuvre « mixte » tout à fait originale… Une sorte de mélopée tragique et tourmentée en quête du deuil, d’un deuil impossible !
Ici tout fait sens : les images de la mer en ouverture et en fermeture du film qui suggèrent l’éternel ressac du temps… Les images de l’alunissage et des premiers pas de l’homme sur la lune… Et surtout, surtout les terribles images du régime dément de khmers rouges ! Les images filmées parlent de l’histoire collective… Les petits personnages, sculptures fixes (il ne s’agit pas d’animation), reflètent le récit dramatique et personnel de l’auteur. La forme même, le choix des techniques est simplement remarquable et judicieuse.
Magnifique documentaire qui dénonce les crimes commis en nous mettant en garde contre les démons qui se cachent en chacun de nous… Démons qui se nourrissent des belles phrases des philosophes traduites sous forme de slogans…. Démons qui surgissent ici et là, encore et encore, au travers des tyrannies meurtrières…
Le génocide cambodgien: Au total, entre 1,7 et 2 millions de personnes ont trouvé la mort sous le régime par exécution, torture, suite à une surcharge de travail forcé, par le fait de maladies non traitées, ou bien encore de famine. Sous le régime malade des khmers rouge, sous la folie furieuse de Pol Pot !
Il faudra au réalisateur choisir entre la littérature - en ce cas-là, ce sera nul - et le seul cinéma - ce serait mieux ! Du coup, ce film qui hésite entre le blablatage et le visuel est médiocre, malgré une réalisation talentueuse.