Wim Wenders a toujours admiré le travail du photographe Sebastião Salgado : "Nous nous sommes rencontrés dans son atelier parisien. Il m’a montré son travail en cours, et j’ai pu ainsi jeter un premier regard sur "Genesis". Cela m’est aussitôt apparu comme un nouveau projet formidable et, à l’image de ses précédents engagements, un projet à très long terme ! J’ai tout de suite été fasciné par son implication et sa détermination. (...) Et puis, un jour, il m’a demandé si je pouvais envisager de me joindre à lui et à son fils Juliano pour une aventure dans laquelle tous deux étaient déjà engagés, et pour laquelle ils sentaient la nécessité d’un autre point de vue, d’un regard extérieur."
Le titre Le Sel de la terre fait référance à l'Evangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu (chapitre 5, verset 13) : "Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes."
Au départ, Wim Wenders, Sebastião Salgado et Juliano Ribeiro Salgado avaient une ligne directive pour leur projet Le Sel de la terre, mais finalement, comme tous les documentaires "il s’agissait surtout d’essayer de saisir le moment juste, de ne pas manquer ce qui était en train de se dérouler devant nous au nom d’une vision préconçue", déclare Wenders.
Wim Wenders touche lui-même à la photographie. Il fut adepte du Leica durant de longues années comme Sebastião Salgado. D'un point de vue esthétique, cela se ressent dans son cinéma et ses personnages en particulier, Philippe Winter dans Alice dans les villes et Tom Ripley dans L'Ami Américain ou encore Travis dans Paris, Texas.
En plus d'avoir Salgado père puis fils, Salgado grand-père apparaît dans Le Sel de la terre à l'âge de 96 ans. Ce sont des images tournées quelques années auparavant qui ont été intégrées dans le film.
En 1953, un film de Herbert J. Biberman traitant du conflit social chez les mineurs mexicano-américains s'intitula Le Sel de la terre.