Avis sur La Chair de ma chair

Nous sommes plongés dans l'esprit tourmenté d'une mère prête à tout pour nourrir sa fille. Esthétiquement, un point optique très particulier et une combinaison longue focale/caméra épaule nous déboussole et bouscule nos acquis. Le film met un peu de temps à démarrer, on met peut-être aussi un peu de temps à s'habituer à ces images si particulières et au rythme assez lent et très saccadé des dialogues. Néanmoins nous sommes tenus en haleine par des séquences relativement gores traitées avec une sobriété malsaine et captivante. spoiler: Puis un twist final nous rappelle singulièrement le scénario de Babycall qui souffraient de nombreuses incohérences, sauf qu'ici tout est limpide.
En définitive ce film n'est pas un chef-d'œuvre, mais il est bon et mérite d'être vu. Dommage que pour l'instant il se fasse si discret sur les écrans...

Si tous les cinéastes munis d'une petite HD pouvait faire des films de cette qualité... Ce film est un tour de force qui rappele les grands moments de Festen, ou des films de Lars Van Trier et des autres realisateurs du DOGMA. Tour de force visuel, ce film nous interroge sur notre rapport au monde, à la cruauté, sans morale, tout en observation. Une introspection en nous-mêmes, par le biais de ce personnage étrange, une mère, son enfant, le canibalisme qui apparaît comme une névrose salvatrice. Un film obscur et lumineux tout à la fois, ou le pouvoir des images nous apporte à chaque séquences des pistes nouvelles et encore inexplorées. Aussi bien d'un point de vue cinématographique que phylosophique... A deguster un après-midi d'été, dans la moiteure tendre des salles parisiennes.

Un bon scenario , mais dommage , car je trouve que c'est mal traité . Des longs silences et des longueurs en répétitions. La fin spoiler:
est bonne.

Avec une économie de moyens, Denis Dercourt nous dresse le portrait d’une jeune mère de famille, Anna, visiblement atteinte d’une névrose inquiétante, laquelle témoigne de comportements qui ne le sont pas moins. Ce personnage présente bien des similitudes avec une certaine tourneuse de pages, créature/création antérieure du réalisateur, ange blond à la détermination bien affirmée et jusqu’au-boutiste, mais ici l’auteur privilégie la distanciation mâtinée d’effets gore pour illustrer son scénario et les troubles psychologiques de son héroïne. Le résultat, si intéressant soit-il, donne néanmoins l’impression d’un film à l’état d’ébauche mais il a le mérite de nous révéler une jeune actrice belle et mystérieuse à souhait, Anna Juliana Jaenner.

Un film intense, on est tout de suite transporté dans le délire macabre d'Anna. J'au eu la chair de poule tout le long du film, grâce à une actrice remarquable. Mention spéciale pour le second rôle joué par le Mathieu Charrière qui a réussi a su appitoyer l'héroïne et survivre!

Avec un budget limité, Denis Dercout réalise un film étrange et frappant, autour de sujets toujours troubles. Au coeur de l'inconscient d'une jeune femme, Anna, indifférente au monde, si blanche et "fragile". Vous n'en sortirez pas indifférent.

Sur le plan technique, le film impressionne : par sa maîtrise du "flou", qui dirige nos regards et redouble le jeu d'acteurs. La caméra suit Anna avec pudeur et discrétion, interrogeant son visage impassible par de longs plans fixes, se perdant dans ses cheveux, sa peau, dans les séquences en mouvement.

Sur le plan dramaturgique, le film nous prend dans son étau à la première scène de "cuisine", avec un bruit qu'on ne peut oublier. On le sait, à partir de cette scène, tout est possible. La tension s'installe dans chaque séquence du film, portée par une musique à la fois aérienne et subtile.

On plane avec l'actrice (impressionnante), on tremble avec la caméra, on s'interroge avec le psychiatre. Et on reste tendus, accrochés au film, comme si tout pouvait basculer à chaque instant.

Une belle réussite, avec peu de moyens (techniques notamment), portée par un réalisateur aux sujets toujours détonnant, et une actrice exceptionnelle.