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    Miele
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    19 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 octobre 2013
    Miele nous embarque pendant 3/4 d'heure dans une histoire au thème très fort, celui du choix de sa fin de vie, avec Irène ("Miele" de son surnom) dont on ne cesse d'admirer la plastique. Et puis au milieu du film on se met à espérer qu'on nous servira autre chose que des plans sur le très beau visage de Jasmine Trinca, qu'on justifiera des choix scénaristiques comme sa passion pour la nage en mer, que sa relation avec ce beau vieil homme (Carlo Cecchi) saura rebondir... c'est hélas peine perdue! Le film sombre même dans la vulgarité avec cette scène appuyée sur la fin de vie d'un jeune homme malade, ce panoramique sur les belles formes du postérieur de l'actrice à vélo ou la relation injustifiée dans une voiture sur un terrain vague qui ne colle pas avec le personnage... Au final on se met à regretter d'avoir fait confiance à cette réalisatrice sans réel propos. Valeria Golino gagnerait à l'avenir à travailler sérieusement une intention: "Mielleux" ne méritait pas d'être produit.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 septembre 2013
    Avec "Miele", on tient assurément un des films de l'année. Et c'est un premier film, qui plus est. Certes, Valeria Golino est une habituée des plateaux en tant qu'actrice avec un CV long comme le bras mais pour son coup d'essai en tant que metteur en scène, elle réalise un coup de maître. Son passé (et présent) de comédienne n'est d'ailleurs sans doute pas étranger à sa façon de filmer presque amoureusement son actrice principale (gros plans, jeux de lumière...), l'excellente Jasmine Trinca, sublimissime du début à la fin et qui porte littéralement "Miele" sur ses épaules. Après une première partie consacrée à l'étude quasi clinique du suicide assisté (trafic des produits, mise en relation avec les clients, procédure de l'opération, précautions d'usage...), pratique clandestine car illégale en Italie, "Miele" s'éloigne peu à peu de ce sujet difficile (et pour lequel il est très difficile d'avoir un avis tranché à moins d'être enfermé dans le carcan d'un dogme religieux... ou non religieux, d'ailleurs) pour offrir une réflexion assez bien fichue sur la mort et son appréhension (sa propre mort, comme celle des autres) et pour surtout proposer un portrait de femme exceptionnel. Ce qui est très intéressant dans la première partie du film -outre les exemples de candidats au suicide assisté assez bien choisis et plutôt représentatifs (la vieille dame en fin de vie, le malade en phase terminale, le jeune accidenté réduit à une vie quasi végétative)-, c'est de voir comment la mort désacralisée (après tout, le suicide est le seul moment de sa vie où l'Homme a réellement et totalement prise sur la conduite de celle-ci) s'accompagne malgré tout de tout un rituel : absorption du produit létal, musique d'ambiance, présence des proches comme dans une pieta... Comme si le seul évènement de la vie d'un être humain absolument indubitable et fermement établi devait à tout prix se parer d'une aura mystique. Puis, les souffrances de la vie pouvant parfois s'avérer plus douloureuses que celles de la maladie, l'ange de la mort Miele/Trinca va se retrouver ébranlée dans ses convictions par sa rencontre avec un vieux misanthrope las (et qui, lui même, malgré toute son expérience, tirera des enseignements de cette rencontre) et s'éloigner peu à peu d'une activité ayant des répercussions non négligeables sur sa propre existence (mensonges quasi compulsifs, psycho-somatisation, confusion des sentiments...). Faux film de société, "Miele" est une belle tranche de vie. Et de mort.
    guifed
    guifed

    64 abonnés 286 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 octobre 2013
    Une jeune fille mène une double vie: pour sa famille et son compagnon, c'est une thésarde en médecine. En réalité, elle a abandonné depuis longtemps son cursus, et se consacre désormais à l'accompagnement de mourants en phase terminale. Sujet brûlant, relativement peu abordé par le cinéma tout comme par la littérature, le "suicide assisté" est ici traité avec maestria par Valéria Golino. Pourtant novice en la matière, Golino montre ici qu'il faudra compter sur elle dans les années à venir. Une virtuose de la réalisation vient de naître. Consacrant la première partie du film à la peinture du quotidien de Miele, et la deuxième à toutes les retombées d'une péripétie bien trouvée(Irène finit par tomber sur un client qui lui ment et qui est en réalité en parfaite santé), Golino choisit une trame narrative classique et linéaire. A raison. Le spectateur est roué de plans magnifiquement filmés. Presque toutes les scènes sont travaillées. Sur chacune d'entre elles, la lumière, tantôt tamisée, tantôt aveuglante, est en parfaite harmonie avec l'atmosphère. J'irai même jusqu'à dire que je n'ai jamais vu autant de variété et d'originalité dans le cadrage et dans la mise en scène depuis un bon moment. Peut-être même est-ce la première fois. Une variété qui n'enlève rien à la qualité, bien au contraire. Prenons par exemple la première scène de "mise à mort". Le silence est clinique pendant la routine préparative de Miele. La luminosité est idéalement tamisée sur l'ensemble de la pièce, hormis sur la "patiente", qui reçoit en plein visage un rayon de soleil aveuglant. Toute l'attention est ainsi focalisée sur elle, et quand la musique d'accompagnement retentit, l'émotion est à son comble. Elle demande alors à Miele combien de temps il lui reste. "2 minutes". "C'est tout?". La musique s'emballe. La lumière vacille. Tout simplement magistral.
    Le casting, quant à lui, regorge de talents. L'actrice principale, Jasmine Trinca, qui avait déjà fait ses preuves dans La Chambre du Fils , palme d'or 2001, trouve là son plus beau rôle à mes yeux. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec Carlo Cecchi et Libero de Rienzo, tous les deux justes dans leur interprétation de personnages pourtant pas si évidents à jouer.
    Le cinéma transalpin a déjà fait fort cette année, avec notamment La Grande Bellazza, Moi et Toi, et maintenant Miele, tous les trois primés à Cannes. Mais c'est sans aucun doute le dernier qui restera le plus longtemps dans les annales: ce sera le premier film de la grande Valeria Golino. On prend les paris?
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2013
    Pour la réalisation de son premier long-métrage, Valeria Golino s'attaque à un sujet très sensible et douloureux.
    De plus en plus traité au cinéma et c'est tant mieux, celui-ci apporte un regard différent sur l'accompagnement de fin de vie pour celles et ceux qui choisissent d'en finir dans la dignité.

    Miele est un film intelligent et dur qui ne tombe jamais dans la facilité. Le scénario ne s'alourdit d'aucun détail inutile. Il définit à peine la raison de l'engagement d'Irène, jeune femme par qui la libération attendue doit arriver.
    Est-ce le seul appât du gain qui la motive ?
    On n'en sait pas davantage sur sa vie privée qui semble se résumer à quelques relations sexuelles mal vécues dans des endroits improbables.
    Il en est de même pour son enfance visiblement brisée dès l'âge de 10 ans.

    Seuls, restent bien appuyés, les embûches à franchir pour se procurer le produit fatal, nécessitant des allers et retours entre l'Italie et le Mexique.
    Du coût aussi, puisque cette dernière liberté n'est réservée qu'à une classe privilégiée.

    Présente de bout en bout, Jasmine Trunca, d'une exceptionnelle justesse dans ce rôle difficile est d'une grande beauté adoubée d'un magnétisme certain. Elle participe grandement à la réussite du film.

    La photographie est très belle. Parfois trop. Là, encore, se posent des questions.
    Est-ce pour atténuer la lourdeur du sujet ?
    Il y a aussi l'obsession des avions bien présente. Doit-on y voir une envie de fuite ou un départ sans retour ?

    La seule véritable et grande liberté de l'existence se résume-t-elle à choisir sa mort, quand celle-ci devient inévitable lorsque la vie devient inutile ou trop douloureuse ?

    Le film ne juge pas mais démontre avec beaucoup de finesse les derniers désirs de chacun devant lesquels s'incline celle par qui la fin arrivera. Pour certains, s'accompagner d'une musique qui semble interminable, pour d'autre regarder une dernière fois par l'extérieur d'une fenêtre, ou encore tenter de se mettre à son avantage quand la maladie vous a défiguré. Autant d'actes de courage ultimes avant de faire le grand saut.

    Miele est là. Elle attend, assume tout jusqu'au moment où ses propres convictions se trouvent ébranlées.

    Miele est un très beau moment de cinéma qui m'a profondément ému.
    islander29
    islander29

    861 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2013
    Le film de Valéria Golina rappelle celui avec Isabelle Carré , un film sur l'assistance thérapeutique, l'accompagnement en fin de vie....(rendez vous avec un ange (2011

    Autant le dire, le sujet est dramatique et terriblement sensible....
    Valéria Golina, reprend ce sujet difficile au travers d'une jeune femme (Jasmina Trinca) absolument fantastique dans son interprétation.....
    La jeune femme voyage au Mexique pour rapporter des produits,et soulager des malades mais contrairement au film avec Isabelle Carré et Sergo Lopez, elle est presque insouciante et accomplit sa tache pour des raisons plutôt "pratiques".....
    On notera un travail sur la lumière qui parfois illumine les plans (à deux reprises).....
    Evidemment ce film est à la fois délicat et sensible, étonnant même par son souci de n'infliger ni morale, ni leçon.......
    Le thème de la rencontre extraordinaire avec un homme non malade est le nœud du film, et offre une très belle peinture relationnelle entre un homme et une femme.....
    L'émotion sans drame est une des forces du film.....
    Je reprendrais donc un avis, un film à ne pas rater....
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    92 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 septembre 2013
    Pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, la comédienne italienne Valeria Golino, qu’on a pu voir notamment dans Respiro, Actrices ou Les Beaux Gosses, n’a pas choisi la facilité – au moins, accordons-lui cette ambition. En effet, elle dresse le portrait d’Irène, une jeune fille plutôt solitaire, que son entourage imagine étudiante, alors que, sous un nom d’emprunt, Miele, elle aide des personnes en phase terminale à mourir dans la dignité à l’aide de produits vétérinaires qu’elle se procure sans ordonnances lors de ses séjours réguliers au Mexique. Au sein d’une organisation clandestine, au sujet de laquelle la réalisatrice reste dans le flou, Miele assure avec tact et distance ses missions jusqu’au jour où son nouveau ‘client’, un certain Monsieur Grimaldi, a recours à ses services, non pour motif de maladie incurable ou dégradante, mais parce qu’il est à ce point dégoûté de l’existence qu’il préfère mettre fin à ses jours mais ne trouve pas lui-même le courage de se suicider.
    Paradoxalement, Miele souffre de l’évolution volontariste du scénario qui conduit d’une part à la prise de conscience de la jeune fille sur son étrange activité (pas tant son bien-fondé que son rejaillissement sur sa propre vie) et d’autre part à l’ébranlement de l’homme désireux d’en finir dans ses certitudes, les deux se rapprochant dans une amitié intime, sinon équivoque et paternaliste. On préfère davantage le film lorsqu’il montre Miele dans l’accomplissement de ses missions, l’organisation de ses voyages et la complexité de ses rapports aux autres (père, amant, rares amis) biaisés par la falsification. Habitant une petite maison au bord de la mer, Miele éprouve le besoin viscéral de s’y plonger dans une intention de purification et, peut-être, d’oubli. Le film ne porte aucun jugement sur la pratique illégale (et très controversée en Italie, comme le montrait en avril dernier La Belle Endormie de Marco Bellocchio) de l’euthanasie, mais s’intéresse aux répercussions psychologiques sur Miele. Le ton est souvent inattendu, privilégie les ruptures à l’aune d’une héroïne fragmentée et perdue à laquelle la jolie Jasmine Trinca prête ses traits anguleux et androgynes. Le film n’évite cependant pas quelques afféteries (utilisation de la musique, flous artistiques et images très léchées) et fonctionne sur la répétition (les déplacements outre-Atlantique et les ‘opérations’ toujours captées avec justesse, sans apitoiement lacrymal ni détachement cynique), c e qui, au final, circonscrit l’ensemble à un tableau qui, dans une dénaturation dommageable, perd sa singularité pour gagner en convention et normalisation. Comme si, en définitive, Valeria Golino avait craint d’aller jusqu’au bout de son sujet inhabituel et (faussement ?) dérangeant.
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 septembre 2013
    Présenté à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard, "Miele" est le premier film de Valeria Golino, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas choisi la facilité en s'attaquant au thème de l'euthanasie, qui plus est dans un pays où s'exerce encore autant l'influence du Vatican. Le scénario ne se rapporte pas comme de nombreux premiers films à une histoire personnelle portée depuis des années ; il s'agit de l'adaptation d'un roman intitulé "Vi Perdono" d'Angela del Fabbro, qui comme Miele, s'avéra être un pseudonyme dissimulant un auteur connu en Italie, Mauro Covacich.

    Ce thème de l'euthanasie a été traité récemment dans deux films français : "Rendez-vous avec un Ange", de Sophie De Daruvar et Yves Thomas, et " Quelques Heures de Printemps", de Stéphane Brizé. Dans le premier, ce thème se diluait derrière l'histoire du délitement du couple d'Isabelle Carré et de Sergi Lopez ; dans le second, il était abordé du point de vue de l'entourage d'une personne malade qui décide de faire le voyage en Suisse où cette pratique est réglementée. La force du film de Valeria Golino, c'est de traiter ce sujet du point de vue de celle qui administre le produit létal.

    Point de vue est d'ailleurs un terme inapproprié, puisqu'on ne sait rien des motivations d'Irène, alias Miele, à exercer cette "activité", comme la nomme faute de mieux Monsieur Grimaldi. Le film débute par un plan fixe sur une porte vitrée au verre dépoli, derrière laquelle on devine une calme agitation. Puis la porte s'ouvre, et apparaît Miele qui enlève des gants chirurgicaux, et qui, suivie par un traveling arrière, marche d'un pas d'automate dans le long couloir de cet appartement avant de sortir un MP3 et de s'effondrer sur une chaise. Par la suite, on assistera au rituel qu'exerce cet ange de la mort programmée, et on comprendra en la voyant mettre des gants en latex qu'elle vient d'administrer le barbiturique vétérinaire à un de ses patients, à moins qu'on ne doive dire client ?

    La suite sur Les Critiques Clunysiennes
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 octobre 2013
    Irène et Miele sont une même personne. Irène, pour sa famille et son amant, est étudiante. Miele, pour ses clients, est la personne qui permet à leurs proches de mourir dans la dignité. Un jour, elle rencontre M. Grimaldi ; et ce client va faire vaciller ses convictions et l’amener à se poser des questions sur sa pratique illégale de l’euthanasie.
    Valeria Golino, actrice dans des films importants, réalise ici son premier long métrage sur le sujet délicat du suicide assisté. Jamais caricatural dans le traitement, le trajet intellectuel que va faire la jeune fille est le même que le notre. Elle se posera les mêmes questions que nous. Car en fait elle n’est pas une militante de l’euthanasie, juste une fille perdue ayant trouvé un job lucratif, « une pute des temps moderne ». Jasmine Trinca campe avec beaucoup de force ce personnage ambivalent ; garçon manqué mais aussi femme fatale (ah ah !!), donnant la mort mais bouillonnante de vie. Les 2 premières minutes du film plante le décor : elle nage jusqu’à épuisement, elle fait l’amour goulument, elle est calme posée en chemise après avoir honoré un contrat. On comprend donc qu’Irène par ses activités physiques et sexuelles compulsives vérifie son énergie et s’éloigne de la morbidité malsaine dans laquelle elle vit. Sur le reste du film on n’en apprendra pas beaucoup plus sur le personnage. Un client atypique va petit à petit la faire vaciller, et l’heure trente de film qui suit se concentre sur l’effet de la porosité à la douleur d’autrui. On prend son temps, filmé très proche de l’actrice ; mais le contenu reste léger et la tension scénaristique légère. La réalisatrice n’apporte que très peu de chair à son sujet : le film tourne en rond autour de Miele et le dénouement est sans surprise.
    Plein de bonnes choses et surtout du courage, faudra voir son deuxième film.
    Craoux
    Craoux

    29 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 octobre 2013
    J'ai accompagné, hier, Miele dans son questionnement sur la vie. Sans déplaisir, je le dis, mais sans enthousiasme puisque la réalisatrice a fait le choix de ne pas nous donner de clé pour comprendre les motivations de son héroïne. Donc, je l'ai suivie dans ses activités d'assistante "active" de la Grande Faucheuse avec le sentiment que la réalisatrice n'avait pas forcément fait le choix d'articuler son film autour de la question de fond qu'est l'euthanasie. Le film prend d'ailleurs une autre direction au 2/3 du film -avec une histoire d'amitié un poil bavarde (un vieil homme, las de la vie mais en parfaite santé, est candidat à la mort). Comment et pourquoi est-elle entrée dans le réseau qui répond aux attentes [moyennant finances ... autre point éludé dans le film] des candidats à l'au-delà ? On ne saura pas. Pas plus qu'on ne saura comment elle peut vivre sa double vie sans éveiller les soupçons de quiconque (sauf chez l'un de ses 3 partenaires sexuels ... scène de rupture peu crédible vers la fin du film). La dernière scène du film est très belle et pleine de poésie (l'âme - matérialisée par un papier voletant - de Mr Grimaldi s'élève vers le ciel).
    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 février 2014
    Miele est un drame psychologique italien sous une trame romanesque. Miele est aussi le pseudo de l'actrice principale, Jasmine Trinca, dont la performance est à signaler. Un consensus entre la pitié, le désespoir d'un côté, et la compassion (sincère?) d'un individu qui reste au final très énigmatique. Je sais pas si Valeria Golino à chercher cette quête d'impersonnalité de ses acteurs, mais c'est réussit. Une réalisation fraîche et ambitieuse qui fait plaisir à contempler.
    Septième Sens
    Septième Sens

    84 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2013
    Une porte vitrée nous empêche de voir ce qui se passe. Des petits bruits ici et là se discernent difficilement. Une femme sort de la pièce et la caméra la suit sans s'arrêter dans un grand couloir. Cette personne s'arrête ensuite pour s'asseoir mais l'objectif continue de s'éloigner alors que nous ne l'apercevons presque plus. Nous sommes à la fois proches d'elle et nous avons l'impression de pouvoir sentir ce qu'elle éprouve. Mais nous sommes également à des années-lumière de ce qu'elle ressent, et s'approcher d'elle est impossible. Son nom est Miele et son travail consiste à assister illégalement les gens dans la mort.

    Par son thème, difficile à traiter car par essence pathétique, Miele s'en tire très bien en ne nous tirant les larmes à aucun moment. L'euthanasie au cinéma est plutôt rare même s'il a déjà été traité, comme le brillant Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé. À l'image de ce dernier, l'œuvre italienne possède la même pudeur à dépeindre des scènes déchirantes de passage à l'acte. Cette sobriété est la bienvenue dans le premier film d'une cinéaste qui naît sous nos yeux, en tenant un véritable propos.

    Grâce à sa volonté d'être modérée, Valeria Golino dresse le très bon portrait d'une jeune femme s'interrogeant sur ses choix et ses actes. Jasmine Trinca joue toute en nuance et participe grandement à la réussite de Miele. Tandis qu'elle se fera invisible dans son travail comme le veut le protocole, nous perçons un visage révélant une grande tristesse. Voir des gens mourir au quotidien la bouleverse mais elle ne le montre pas, et seule ses expressions la trahissent. Sa rencontre avec Mr Grimaldi va alors changer la donne et cette question qui restait en suspend va enfin devenir concrète : doit-elle continuer ou non ?

    Ce genre de sujet entraîne forcément des questions que tout le monde est en droit de se poser. Et si j'étais à sa place, qu'est ce que je ferais ? C'est par l'écriture précise de la réalisatrice et une BO percutante que nous rentrons pleinement dans Miele en abordant ses thèmes avec gravité et non désespoir. Pour que nous puissions entrer dans une sorte d'empathie avec ce personnage, Golino transforme son œuvre en récit contemplatif et c'est dans cette sphère que réside une certaine puissance émotionnelle. La suivre dans les rues italiennes, au Mexique, ou encore l'observer à regarder la mer en solitaire nous procure une sensation agréable, un apaisement. Ce ressenti ne prouve qu'une chose : la vie est partout et la saisir est une chance.
    Flore A.
    Flore A.

    34 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 octobre 2013
    Un sujet délicat : le suicide assisté, traité avec intelligence et sans manichéisme par Valeria Golino. On suit avec fascination l'évolution de cet ange de la mort magnifiquement interprété par Jasmine Trinca : ses déplacements, son attachement à cet architecte dépressif, sa solitude, ses remises en question ... Un premier film juste et maitrisé. A voir.
    Myene
    Myene

    18 abonnés 373 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 octobre 2013
    J'ai toujours trouvé Jasmine Trinca touchante , ici elle incarne un ange de la mort en voie d'humanisation...son accès à la remise en cause de ses pratiques létales .Jusque la elles étaient fondées sur une idéologie du Bien , peu a peu elles apparaissent plutôt comme une armure psychorigide à ses propres angoisses Elle ne trouvera une relation vraie que quand quelqu'un mettra à bas ses procédures comme habillages de sa toute puissance. La réalisatrice nous fait suivre son évolution intelligemment par ses déplacements( à vélo,en transports en communs et avions ) comme autant de temps réflexifs partagés . La scène finale à Istanbul est d'anthologie !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 septembre 2013
    A voir absolument, un film d'une grande beauté aussi bien cinématographique qu'émotionnelle, mon coup de cœur de l'année à Cannes. Pour les amateurs de l'Italie et ceux qui aiment que les sujets difficiles soient mis en avant - je vous laisse admirer.
    tixou0
    tixou0

    698 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 octobre 2013
    Un premier "long" de grande qualité (production italo-française) pour Valeria Golino, par ailleurs actrice de valeur, qui méritait d'être récompensé à Cannes cette année (concourrait dans la section "Un certain Regard"), et ne l'a pas été, injustement (sauf par une "Mention Spéciale" au "Prix du Jury Oecuménique").
    "Miele" (c'est-à-dire "Miel", en français) est officiellement thésarde, alors qu'elle a abandonné tout cursus universitaire (médecine) depuis longtemps. Sous ce pseudo se cache Irene (Jasmine Trinca), qui gagne sa vie d'une façon aussi originale que risquée, car illicite. C'est une sorte de psychopompe contemporain - elle accompagne vers l'au-delà des personnes en grande souffrance (handicap insurmontable, cancer ou Sida en phase terminale...), en leur procurant le barbiturique ad hoc (à usage vétérinaire et rapporté à chaque fois du Mexique) ou la dose mortelle d'hélium - mais en les entourant aussi, ainsi que leurs proches (conjoint, mère, soeur...). "Suicide assisté" (légal par exemple en Suisse - mais pas en Italie). Elle a de bonnes raisons personnelles pour accomplir ce qu'elle estime oeuvre pie. Mais ses certitudes sont bousculées quand elle donne à un vieil homme, "l'ingegnere" Carlo Grimaldi (Carlo Cecchi), la potion létale, hors procédure - l'intéressé prétendant vouloir s'en servir à sa convenance.
    Petit clin d'oeil, la remarquable Jasmine Trinca s'appelle "Irene" (qui vient du grec "eirenè", la paix), comme dans "La Chambre du Fils", Palme d'Or à Cannes en 2001, où elle débutait avec éclat. Chez Valeria Golino, le sujet est également difficile, parlant douleur et mort, et traité avec une grande intelligence, et une maîtrise cinématographique totale - j'y ai trouvé une filiation certaine avec Moretti.
    Ai hésité à mettre un "5 étoiles", qui aurait complété le triptyque commencé cette année pour un toujours très dynamique cinéma transalpin avec "La belle Endormie" (Bellochio) - traitant d'un sujet voisin (l'euthanasie), et "La Grande Bellezza" (Sorrentino). Ces 2 films-là étaient plus "travaillés" sans doute - d'où le demi-point d'écart !
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