Dead mine, est un film pas si mauvais, mais qui malheureusement, trop hésitant, trop timoré, n’arrive pas vraiment à convaincre.
L’interprétation pour commencer n’est pas enthousiasmante. Les personnages sont déjà bien stéréotypés et clichés, mais les acteurs ne font pas grand-chose pour nous le faire oublier. Si certains parviennent à peu près à tenir (Ario Bayu, Miki Mizuno notamment mais dotés comme les autres acteurs de personnages sans intérêt), le reste est assez fadasse. Ils ne jouent pas mal, mais ne donnent pas de punch, pas d’élan, et du coup sont ternes.
L’histoire de son coté est médiocre. Bien peu d’originalité en fait, malgré un aspect qui se veut délirant sur la fin. On a l’impression d’une transposition asiatique d’Outpost. Le début est convaincant, puis le film s’enlise. Il part sur des sentiers archi-battus, mêle un peu tout et n’importe quoi. Par ailleurs le déroulement est assez molasse, avec des séquences qui tirent en longueurs, beaucoup de dialogues dont on aurait pu se passer tant ils sont inutiles (d’ailleurs le scénariste aurait du virer le soldat japonais qui ne sert strictement à rien, si ce n’est à remplir des minutes en bavardages). Heureusement la fin rattrape un peu le coup, mais bon, le sentiment d’un boulot pas fignolé reste en bouche.
Sur la forme, c’est mieux. La mise en scène d’abord est efficace. Belle fluidité, bons cadrages, la caméra bouge bien sans à coup. C’est du beau travail. La photographie est très élégante, échappant au problème du trop sombre. Elle part sur des teintes bleutées raffinées bien qu’un peu constantes et lassantes par moments. Les décors de leur coté sont réussis. D’abord la première partie tire clairement profit de la jungle indonésienne, donnant dès le début un cachet exotique bienvenu au film. Ensuite l’impression d’un grand bunker, avec ses multiples recoins, ses couloirs, ses pièces abandonnées est fort bien rendue. La reconstitution est convaincante, et on plonge sans problème dans l’ambiance qui est restituée. C’est surement le meilleur point de Dead Mine. En matière de scènes d’action, ce n’est pas terrible. Clairement Dead Mine fait le choix de s’éloigner de l’horreur pour l’action, mais ce n’est pas une grande réussite. Manque d’ampleur, manque d’intensité, elles sont courtes, répétitives, et si elles sont plutôt bien filmées, ce n’est pas suffisant pour les mettre en valeur. Elles sont par ailleurs généralement mal amenées, les victimes étant d’une bêtise crasse, et se plaçant presque sous le sabre de leurs ennemis. Ayant fait le choix de l’action Dead Mine s’est désintéressé du coté horreur. Du coup une atmosphère qui manque de poisseux, de glauque, et une forte absence d’effets sanglants. De ce coté là il ne faut surtout pas avoir d’attentes particulières, seuls les plus sensibles pouvant avoir quelques frissons devant ce qui est proposé. C’est un choix qui se respecte, mais comme l’action ne suit pas vraiment, du coup Dead Mine apparait timoré voir édulcoré. Niveau musique c’est passable, mais la bande son contribue fort peu à l’installation de l’atmosphère.
Pour conclure, Dead Mine est franchement moyen. Doté de personnages stéréotypés et joués sans grande conviction, doté d’un scénario pot-pourri hésitant sérieusement à jouer la carte du gros délire (surtout dans sa deuxième partie), il peine aussi à divertir vraiment. Cela du fait de scènes d’action trop moyennes et d’une absence flagrante de patine horrifique. Si la mise en scène, la photographie, les décors, et une ambiance pas désagréable qui arrive à happer le spectateur fontt de Dead Mine un métrage regardable, c’est quand même juste pour la moyenne.