Batman V Superman : à l’aube de la « féminisation ».
La meilleure promotion pour un film, c’est lorsque celui-ci divise. On ne sait jamais à quoi s’attendre. Le film de Zack Snyder est de cette trempe. Certains l’aiment, d’autres le trouvent affreux. Et j’ai peut-être une théorie sur ce partage. Ceux qui le trouvent affreux connaissent, -à mon avis- mille fois mieux l’univers de ces supers héros, que ceux, -qui comme moi - n’y connaissent pas grand chose.
Ceci dit, il y a un avantage à ne pas être passionné par les super-héros, c’est que l’on voit le film différemment. À mes yeux, ce film est une œuvre politique qui prend parti du côté de la féminisation.
Car en réalité, les vrais héros ne sont pas Bruce « Batman » Wayne ou Clark « Superman » Kent, non, ce sont leurs mères, Loîs Lane, la sénatrice et Diana Prince. Les hommes ne sont qu’une façade. Ils sont là, pour montrer l’acharnement qu’ils ont à se détruire à travers leurs gros biscoteaux, leurs virilités et les pouvoirs qui vont avec…
Le combat de Batman contre Superman, est seulement une histoire d’égo. Ni plus. Ni moins..
Même si je trouve Batman, en soi plus intéressant que Superman, (que j’ai toujours trouvé lisse) il faut se rendre à l’évidence : dans ce film, Batman est le double de ce bon Donald Trump. Un millionnaire mégalomane, raciste, orgueilleux et patriotique refusant l’arrivée de l’étranger, en l’accusant des évènements tragiques du début du film (grosse métaphore, par ailleurs du 11 Septembre 2001). Ici, l’étranger c’est Superman. Qui tente, tant bien que mal, a montré à Batman qu’il n’est pas là en ennemi, mais en ami. Qu’importe, Batman ne veut rien savoir. À tel point, qu’il ne perçoit pas la vraie menace qui vient de l’intérieur. Lex Luthor. Qui lui souhaite l’anéantissement des héros, pour être le seul maitre à bord.
Alors oui, vous allez me dire maintenant, ou est cette féminisation ?
Dans le film, Luthor tente de persuader une sénatrice (l’excellente Holly Hunter) de condamner Superman pour les dégâts collatéraux qu’il a fait au Etats-Unis . Elle le veut bien, mais pas de la manière que Luthor veut. Qui lui cherche absolument à l’éliminer. La sénatrice cherche la paix dans le sens démocratique (c’est –à-dire par le dialogue et l’opinion publique) que par le sens républicain (violence et brutalité). Ensuite, vient l’histoire d’amour entre Clark et Lois.
Dans le film, Loïs se fait kidnapper par des terroristes en voulant faire un article. Et qui lui vient en aide, pour sauver sa belle ? Superman, bien sûr. Sauf que, par son héroïsme, Superman fait encore parler de lui. En la sauvant, il fait encore du dégats le « Super » et ça fait peur les gens… Par la suite, Lane tentera de rétablir la vérité en montrant que tout ceci était une manipulation. Au cours du film, c’est elle, qui réunira les deux héros en leur parlant de leur maman.
Et l’union fait la force grâce à Martha. Le prénom des mères aux deux héros. Les deux mères ont donné naissance directement et indirectement à deux hommes, plutôt bon au fond, mais tiraillés. L’un assiste à l ‘assassinat de ces parents, l’autre est un enfant adopté. Et qui est la première femme de tout homme ? Maman. Les mamans ont toujours raison. Ont toujours des bons conseils a donné. Alors lorsque cette dernière se fait enlever par le super vilain, on s’unit pour qu’elle reste en vie… ( L’amour d’un fils pour sa mère, alalah…
Enfin, terminons par cette femme mystérieuse, indépendante qui refuse les avances de Bruce Wayne : Diana Prince
Pendant tout le film Snyder nous la présente comme une femme froide, plutôt autoritaire dominante, avec des répliques qui claquent… Jusqu’à cette fin (en venant en aide à Batman et Superman en très mauvaise posture) où l’on apprend qu’elle est une « super » aussi ….
Bref, chez Snyder, les femmes sont des guerrières, elles jouent un rôle majeur et sont plus intelligentes. Pour un comic, avoir ce point de vue, c’est plutôt osé, et original et c’est pas déplaisant de ce dire que l’avenir appartient aux femmes (Bon, ça dépend lesquelles).
Loin du blockbuster d’action traditionnel, sans réflexion, ce film est un hymne et un hommage aux femmes. Et c’est déjà pas mal.