Derniers Avis : Batman v Superman : L’Aube de la Justice - Page 145

« Le plus grand combat de gladiateurs de l'histoire. Le fils de Krypton contre le Bat de Gotham ! » Basé sur les personnages de DC Comics Batman et Superman, ce Batman v Superman : Dawn of Justice s'avère une réelle déception... Malheureusement, les attentes étaient devenues trop hautes ! Le récit débute là où Man of Steel se termine spoiler: - durant le combat entre Superman et le général Zod dans un Métropolis tombant en miettes. On nous présente Bruce Wayne présent lors de l’événement voyant sa tour Wayne Industries détruite par les deux Kryptonniens -
cette introduction est bien au contraire, prometteuse et dynamique mais cela se gatte après les événements qui vont se produire. Le scénario est le suivant : le Chevalier noir décide d'affronter l'Homme d'acier pour cause de son abus de puissance. Le monde a-t-il d'avantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limites ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Et, une menace se profile entre les deux villes… L'histoire se montre confuse et rend le spectateur perplexe. Même pour les fans !! Le cinéaste emprunte des éléments des univers de plusieurs films de super-héros et n'affirme pas son propre style. spoiler: On nous plonge dans une esthétique à la Dark Knight avant de se retrouver avec les Avengers.
Le film de Zack Snyder devient rapidement un mélange peu digeste d'une foule d’œuvres que nous avons déjà vu. Sur une durée de 2h30, la super-production est remplie de questionnements non résolus, de scènes mal coupées et de séquences non terminées. Exemples simples : spoiler: les scènes entourant le personnage de Wonder Woman, Gal Gadot (Fast and Furious), qui reste flous du début à la fin sans nous laisser comprendre pourquoi elle est importante dans le film.
La construction est bâclée spoiler: - le cinéphile fait des retours en arrière, on nous présente des scènes de rêves, sans nous prévenir de l'aparté -.
Et puis, la séquence absurde dans ce blockbuster est celle spoiler: entre Batman et Superman quand ils apprennent que leur mère ont le même prénom : MARTHA.
Néanmoins, il y a une touche politique intéressante concernant la place du héros dans la société qui donne un ton réaliste. Côté casting, rien à dire là dessus : il est fabuleux ! Un Ben Affleck incarnant un Batman mature, charismatique qui remplace de façon admirable Christian Bale de chez Nolan et un Henry Cavill de retour dans la peau de cet alien qui commence à se poser des questions sur le bien fait de ses agissements. La rivalité des deux personnages est présente du début à la fin du film. La beauté de Gal Gadot fait le reste... Le personnage d'Alfred campé par Jeremy Irons s'avère convaincant, spoiler: même si normalement ce majordome doit être un peu plus âgé car cet Alfred a pratiquement le même âge que Batman...
Amy Adams toujours aussi, resplendissante dans sa tâche de journaliste et fidèle. Jesse Eiseinberg n'est pas assez angoissant. spoiler: Il semble avoir emprunté des traits de personnalités au Joker alors qu'il ressemble ici à un clown fou sur l'acide.
Puis, le clin d’œil, maladroit, aux personnages présents dans la suite du programme DC, spoiler: soit Flash, Cyborg et Aquaman, nous montre une prise au sérieux d’un projet immense pour Justice League.
Les effets spéciaux restent satisfaisants, malgré certaines scènes. Des scènes d'action maîtrisées spoiler: - celle dans l'entrepôt où Batman veut sauver la mère de son adversaire, Superman est excellente -
elle reste la scène la plus mémorable de l'oeuvre. La trame sonore, signé Hans Zimmer et Junkie XL, réussi à capter le public avec une atmosphère sombre de Batman v Superman. En somme, l'un des blockbusters tant attendu de cette année 2016 n’atteint pas les attentes de tous les fans de Batman et Superman, mais réussi à en toucher quelques-uns. Il reste un bon divertissement mais ne deviendra pas le chapitre culte de l’univers DC. Petit rappel pour l'année prochaine : en début juillet, Wonder Woman et Justice League : Partie 1 en mi-novembre. Attendons un autre affrontement de super-héros (enfin d'Avengers) entre Captain America et Iron Man dans Civil War prévu dans un mois dans nos salles, qui j'espère sera bien meilleur que celui-ci...

Sorti en 2016, Batman v Superman sortit avec une réception aussi décevante que le film fut attendu.

Et pour cause, après un très bon Man of Steel qui a propulsé Snyder en faiseur compétent et prometteur pour l'avenir du personnage, en pleine relecture christique d'un Superman dépoussiéré.

La confrontation des 2 personnages DC mythiques était donc attendue, et malheureusement avec une version cinéma tronquée et mal montée, la réception fut mauvaise (pour un film qualifié de pompeux, voire laborieux

Avec la Version Longue (la director's cut donc), BvS peut profiter d'un revisionnage intéressant de quoi pointer du doigt ce qui marche et ce qui ne marche pas dans le film final :

côté positif :

- la séquence d'introduction et d'ouverture, tout simplement parfaite tant dans la mise en scène que le montage

- la photographie de Larry Fong est toujours aussi efficace même si il ne s'agit pas de son meilleur boulot

- les costumes sont tops (Michael Wilkinson oblige

- l'inspiration TDK Returns fait plaisir jusque dans le look gritty et sombre du film

- Snyder sait tenir une caméra c'est une évidence et proposer des plans qui marchent et évocateurs (à défaut de filmer des dialogues

- la scène d'action de l'entrepot, meilleure scène d'action du film (avec le rêve onirique de l'apocalypse) qui fait honneur aux capacités martiales de Bruce Wayne

- une OST plutot bonne si on enlève les tics habituels de Junkie XL à coups d'electro pompeuses

- Ben Affleck vraiment bon en Batman aigri et vieillissant

- des bribes d'arcs narratifs intéressants (surtout au début en fait, sur l'opposition entre les 2 persos éponymes et la place de Superman dans le monde d'aujourd'hui

- Gal Gadot superbe en Wonder Woman (qui a instantanément charmé tout le monde, avant la confirmation de son film éponyme

- un Batman violent (oui,il a le droit de tuer et l'a déjà fait dans les comics, et pour moi c'est amené correctement, en plus d'être raccord avec la mort de Robin

- Jeremy Irons qui offre une autre interprétation de Alfred vraiment convaincante (comme un Mr Q

- le côté un peu violent de la version longue où tu ressens les coups et leurs dégats

côté négatif :

- un film assez mal narré qui ne sait pas ce qu'il veut être :

on part d'une suite de MoS avec introduction de Batman pour une possible confrontation, à une intro de Justice League avec teasing (via un email), pour ensuite aller vers l'arc Doomsday et la mort de Superman (et en plus on te tease déjà son retour

en résulte donc un film qui ne va jamais réellement au bout de ses thématiques et qui rushe pour aller vers le plus intéressant sans créer de réel build-up (le plus flagrant étant la confrontation Batman-Superman totalement délaissée

De plus des scènes de rêve totalement déconnectées en terme de narration (pourtant très bien faites) mais qui s'insèrent au forceps dans le récit dans le but de préparer les films suivants.

- des incohérences et facilités magiques à la pelle : la création de Doomsday (phénotype de Zod et Luthor), Loïs Lane qui sert de plot-device à se faire capturer ou être en demosielle en détresse (contraire au personnage et ce qui a été fait dans MoS

Batman qui est aussitôt ami avec Superman après leur confrontation de 5 min (et qui fait la blague à Martha Kent

Luthor emprisonné à la fin sans que qui que ce soit n'ait les preuves de ses agissements (en plus Batman et Superman sont présentés comme les parias numéros 1 tout au long du film

- de l'action assez peu impressionnante (décevant après MoS) qui ne fait pas honneur aux personnages (en plus de ne proposer aucun contraste entre les 2 persos éponymes àpart le fait de tuer ou non),que ce soit Doomsday en troll des cavernes qui est traité comme un ennemi lambda, ou le combat Batman-Superman pourtant central qui se finit sur une pirouette scénaristique sans réelle portée émotionnelle ou épique (malgré l'idée de lier les 2 personnages de la sorte qui est intéressante

- des persos globalement assez débiles qui ont lu le script : Batman censé être le plus grand détective du monde ne peut pas comprendre que Luthor est derrière tout ça. Superman pourtant un reporter de renom,qui n'utilise pas ses pouvoirs à bon escient pour démêler le vrai du faux (à la place il fait la moue en boudant tout au long du film comme une victime, chose que Superman n'est pas) ; et au final 2 persos mythiques qui ne prennent même pas la peine de discuter mais qui préfèrent se cogner dessus comme des boeufs (mattez The Dark Knight Returns, où là les 2 ont de vraies raisons de se battre, et ce n'estpas en se faisant manipuler

- Une absence totale d'antagonisme : à la place un Doomsday nerfé qui sert juste à faire changer l'avis de la population vis à vis de Superman (qui dujour au lendemain change tout au tout de mentalité) pour créer une Justice League pour les besoins du prochain film (et non du récit).

Un Lex Luthor interprêté comme un autiste superactif à la Nicolas Cage (certains aiment sans doute,mais c'est une aberration totale quand on connait le personnage de base), avec un plan intuliement long et inefficace, et unplan B qui sert de Deus Ex Machina sans savoir comment créer Doomsday où la moindre idée de ce que cela peut engendrer (en plus d'être contraire à ses soit-disant idéaux

- des dialogues surécrits crypto-intellos et pseudo-philosophiques , à l'image d'un Lex Luthor qui débite ses inepties pour le besoin du scénario plutot que pour caractériser les motivations de son personnage où son passé (si bien qu'on a là un méchant aux idéaux déconnectés

- Adieu le Superman héroïque, humaniste ou en pleins conflits intérieurs : ici on a juste des actes centrés sur lui, totalement déshumanisé, et sur ce que les gens peuvent penser de lui (en plus de ne rien faire pour gêrer la situation au plus vite (là où dans MoS il prenait de vraies décisions). Même dans le film il interrompt Batman qui était en train de choper des criminels russes, et les laisse partir parce que Batman "é 1 méchantt". Lors de l'attentat, Superman sort en boudant aulieu d'essayer de sécuriser le périmètre ou chercher des survivants.

- Batman est le seul personnage avec un arc narratif du film (Superman est délaissé, et utilisé pour mourir, avec Snyder qui fait même l'affront de te dire qu'en fait il ne meurt pas à la fin

- la population ne remet jamais en cause les actes de Superman, même la scène d'attentat (pourtant présenté comme un coup monté) sachant que Superman n'a pas besoin de bombes (en d'autre terme, le film ne met jamais l'accent sur un dialogue sur la place de Superman dans le monde en la questionnant

- la mort de Superman totalement rushée, avec un Clark qui n'a pas une seule autre idée à part foncer tête baissée avec de la kryptonite (ce n'est pas comme si le temps pressait

- des CGI baveux dans son climax, à base de brume marron cache-misère

En résumé, BvS reste un film regardable, avec des idées et de vrais moments d'incarnation, notamment dans ses plans directement empruntés à la BD, au service d'un récit malheureseument peu incarné et sabordé par des impératifs de studio pour créer un univers étendu, truffé d'incohérences et de facilités, délaissant globalement ses personnages et ses pistes narratives pourtant pertinentes.