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gemini-hell
26 abonnés
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4,0
Publiée le 25 juillet 2011
Les situations sont drôles, iconoclastes, insolites. Le rêve s’incruste souvent dans la description de cette bourgeoisie soudainement ébranlée dans ses habitudes. Et l’on suit avec délectation les pérégrinations de cette petite troupe sans se perdre grâce à une limpidité exemplaire du scénario auquel le grand talent de Jean-Claude Carrière n’y est certainement pas pour rien. Casting exemplaire et au diapason. Un des meilleurs films de Luis Buñuel remarquablement réalisé par ailleurs. Chez quel cinéaste trouver aujourd’hui cette liberté de ton et cet imaginaire si riche et inventif ?
Une critique très féroce et acerbe de la bourgeoisie comme seul Luis Bunuel pouvait les réaliser. La galerie de personnages bourgeois est interpretée par des acteurs épatants de justesse. La charge est très virulente mais toujours juste. Parfois on est ecoeuré mais souvent on rigole au dépend de ces personnages pas du tout attachants. Un des meilleurs et un des plus originaux films de Luis Bunuel.
Incompréhensible, très décousu. Pas réellement d'histoire. Une succession de sketchs intéressants mais mal articulés. On comprend la satyre de la bourgeoisie. Bons acteurs.
toute la force de Bunuel est de se moquer de TOUT , y compris des spectateurs incapables de saisir le ton exact et les symboles de son Cinéma effectivement surréaliste . Corrosif , volontairement traité sur un fond désuet , mais avec des effets de caméra d'une élégance et d'une volupté incomparables . Combien d'auteurs , depuis ( Almodovar le premier) ont été imprégnés des audaces de Bunuel . Comique absurde qui déroute , intelligence du texte , et bien sur un casting incroyable . Quelle élégance dans le verbe et quelle intelligence dans le regard sur le monde !
Bunuel, en fin de carrière, signe une œuvre mystérieuse qui a pour fonction première de critiquer la bourgeoisie, la religion et les militaires. Le scénario est spécial et assez complexe. On arrive pas à cerner le sens de l'oeuvre tellement, on oscille entre rêve et réalité. On a même une introduction de fantastique à certains moments (rêve du militaire, boucher, etc). Le thème principal est bien sûr celui du repas. A chaque fois, ils essaient de diner mais n'arrive pas à finir ce dernier. Des fois de manières spectaculaires : l'entrée des tueurs, la mort dans le restaurants. On est assez perdu mais c'est assez jubilatoires par ces mystérieux personnages : l'évêque qui veut être jardinier, des trafiquants de drogues, etc. Les acteurs sont globalement bons. Ainsi, on assiste stupéfait à un déroule de scènes en tout genre, tout cela est assez divertissant mais manque affreusement de rythme. On apprécie principalement, la portée du film.
... avec Le Charme Discret de La Bourgeoisie Buñuel nous rappelle, sur la forme, ses amours surréalistes : un cadavre exquis que n'aurait jamais renié Tristan Tzara. Une forme forcément alambiquée donc, et dont peut être seul Buñuel comprenait le sens mais qui reste malgré tout d'une maîtrise absolue puisque jamais on ne s'ennuie dans ce film sans épilogue. Il y plane un onirisme permanent qui regarde clairement du coté de Salvador Dali et Paul Éluard voire d'Alfred Hitchcock. Le film est également une condamnation acerbe du totalitarisme (la scènes des cafards est assez claire) au travers d'une critique indolente de la bourgeoisie française (pour laquelle on sent toute fois une forme de tendresse de la part du réalisateur). Même si il est toujours plus difficile de s'enthousiasmer pour une oeuvre qui ne comporte aucun lyrisme - le vecteur émotionnel le plus direct - ce film est néanmoins, autant esthétiquement que fondamentalement, d'une grande beauté... et puis Stéphane Audran y est toujours plus magique. Notons que le film est oscarisé... détail ;-)
En 2021 cela n'a pas trop vieilli. Mais comme l'effet de surprise est largement atténué, on trouve ça un peu longuet. Ce qui m'a frappé cette fois-ci c'est la balourdise des bourgeois français quand ils parlent du Miranda à Fernando Rey. Ce ne sont que clichés éculés, droits de l'hommistes et stéréotypés. Comme si tout était merveilleux en France, même en 1972. Même chose pour la géographie, digne du lycée Papillon. Et Rey, ambassadeur du Miranda, répond courtoisement, posément, jusqu'à son algarade avec le colonel. On sent, dans ces échanges, tout le vécu de Bunuel dans les salons parisiens. J'ai retrouvé avec plaisir ce merveilleux acteur de la Comédie Française qui joue ici l'évêque-jardinier. La scène de la confession est parfaite. On y voit que Bunuel, comme Hitchcock, était un ancien élève des jésuites.
Un film surprenant. Beaucoup de bonnes idées de mise en scène. Un peu insolite. Je pense qu'une deuxième vision de ce film est à conseiller pour en prendre la pleine mesure! (notamment mieux comprendre les rêves de chacun). Voici donc le style Bunuel...
1. Le pouvoir des rêves. Fascinant. Au début, on roule dans la nuit. Métaphore de l’homme qui cherche un sens dans l’obscurité. Les inserts de marche sur la route de campagne poursuivent ce thème.
2. En termes de mise en scène, c'est très riche. Vers le début, à chaque fois que le groupe arrive en voiture chez les Sénéchal, deux plans identiques: un plan panoramique vertical vers le bas en partant du haut des arbres pour arriver sur la voiture qui arrive dans l’allée, figurant une menace naturelle et inquiétante.
3. Le film déploie un humour absurde et deadpan. Pas de gags, juste un léger sourire permanent. Bunuel: "Ce n’est pas une satire, et encore moins féroce. Je crois que c’est le film où il y a le plus d’humour tendre.” “Je ne peux pas séparer les personnages en bons absolus et mauvais absolus.” (Conversations avec Luis Bunuel p.215)
4. Festival de délicieuses performances d’acteurs. Julien Bertheau dans le rôle de Monseigneur Dufour est génial. Sa politesse à la limite de l'obséquiosité est fascinante.
Humour, amour, surrealisme, realisme et fantastique sont mêlés dans ce film autour d'un diner sans cesse perturbé ou remis au lendemain. Ah! On n'oublira jamais ces scènes repetitives et ces situations cocasses et incongrues ! Oscar du meilleur film étranger bien mérité !
Il dégage une certaine classe de ce film, un réel charme ( sans jeu de mot). Les acteurs sont merveilleux, et l'histoire bien que simple est totalement loufoque. Que du bonheur !
En bon vagabond, Bunuel s'amuse avec le trafic de la bourgeoisie. Aucun acteur n'a une identité propre (certainement pour dévaluer les valeurs de cette haute société où les problèmes s'implantent à chaque instant). Sauf pour le gangster, symbole de la pagaille absolue. Fernando Rey me régale avec ses mimiques hilarantes. Pas un moment de répit pour déjeuner tranquillement. Des cauchemars en guise de regret, d'esprit fautif. Une envie sexuelle débordante, et un repas en moins ! La moquerie n'est que plus belle. L'ensemble convainc.
La charge antibourgeoise est convenue mais pas plus que dans les autres films de Buñuel. On pourra en rire ou s'en agacer, les qualités du film sont comme toujours ailleurs, c'est-à-dire dans le jeu avec les conventions narratives (les pastiches, les hommages multiples, l'emboîtement des récits, bref le jeu constant sur les artifices de la fiction ). Salutaire, comme tous les films de Buñuel.
Cette critique surréaliste et symbolique de la bourgoisie est menée grâce à un humour décalé qui la rende accessible au plus grand nombre. Le spectateur en vient à s’amuser des jeux de l’auteur qui pétrit à loisir une matière certes desctructurée mais qui renvoit de manière subtile à une réalité finement obervée. Cette observation poussée d’un univers par un auteur étranger et l’absurdité des situtations en fait un classique du genre. La critique est en effet aserbe : un mileu clos et replié sur lui-même, des individus autosatisafaits qui croient tout connaître et passent leur temps à se donner rendez-vous pour manger, un repas n’a jamais lieu à cause de l’égoïsme ambiant dans une bonhommomie et une vacuité déconcertante. Les cauchemards des convives à la fin du film permettent à l’auteur de réglér définitivement leur compte à tous ces nigauds de manière lofoque et jouissive à la fois, même si l’auteur ne se prive pas de trainer parfois en longueur et d’être répétitif à foison.