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Ce qui est formidable dans ce film c’est qu’on ne tombe pas dans le pathos. On n’est pas dans des scènes où on vise la larme à chaque fois ou dans celles où on appuie sur l’aspect mélo dramatique du scénario (plan lent, musiques dramatique, etc.). Non ici on filme leur quotidien et ce qu’elles y vivent comme un « simple » constat. Et cette simplicité justement appuie sur l’absurdité des choseset pas besoin d’en rajouter quand on voit la connerie, si vous me passez l’expression de chacun à l’époque. Katherine qui doit courir sur toute la base pour aller aux toilettes réservés aux gens de couleur, Dorothy qui ne peut prétendre à une promotion parce qu’elle est noire (même si elle a le même boulot qu’une responsable de service) et Mary à qui l’on refuse des études d’ingénieur parce que c’est une femme, et noire en plus!!!
Et sans tomber dans la revendication frontale, chacune va à son niveau faire avancer l’Histoire et montrer l’hypocrisie du système. [...]
i la force de ce film réside dans le scénario et la réalisation, on la doit également aux trois actrices. Taraji P. Henson, qu’on a vue dans Person of Interest et, plus récemment dans Empire, incarne parfaitement la femme noire des années 60 qui, grâce à son intelligence hors norme, va pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Sans être dans le combat durant tout le film, elle a une scène où elle lâche enfin ce qui brûle les lèvres du spectateur à un Kevin Costner ébahi qui va, du coup, prendre le taureau par les cornes.
En seconds rôles, Octavia Spencer (qu’on ne peut qu’adorer après avoir vu La Couleur des Sentiments) et Janelle Monae sont justes parfaites. On les accompagne dans leurs combats la peur au ventre, en s’étonnant toujours de ce qu’elles ont pu vivre à l’époque, et en se demandant si elles ne vont pas être foutues dehors en moins de temps qu’il faut pour le dire juste parce qu’elles ont osé pointer du doigts un système défaillant.
Pour le reste du casting, je parlais de Kevin Costner (qui a toujours des rôles au top, enfin je trouve, et qui a réussi à me tirer une larme de par sa réaction), mais il y a aussi Kirsten Dunst. Alors si on ne l’a vue que très peu ces dernières années, elle revient ici avec un rôle qui lui sied à merveille: la quadra blanche un peu pimbêche qui se voit confronter aux velléités des femmes noires de la Nasa. [...]
Bref la combinaison de l’histoire, qui s’avère vraie en plus, du jeu d’acteur et de la réalisation vous donne un film de 2h qui passe tout seul et qui vous entraîne dans un mélange de suspens (vont-ils réussir leur projet?), de colère (nan mais vous êtes sérieux, elle peut pas prendre votre café parce qu’elle est noire?) et d’émotions(là il va falloir me croire sinon je vais spoiler tout le film).
[...] Note: 16/20