Un film qui cherche à faire pleurer dans les chaumières. Oui, traiter du cancer est courageux. Oui, l'histoire de deux ados malades est triste. Mais qu'apporte le film en plus de cela ? Il surfe sur la vague de la compassion et n'apporte rien de plus, et même ruine totalement l'émotion en ajoutant du gnan gnan à tous les étages. Il n'y a rien à sauver : l'actrice est totalement nulle. L'histoire est remplie de clichés, depuis les parents super patients, super compréhensifs et super gentils, sans jamais un mouvement d'impatience ni de fatigue, toujours à dire oui à tout : des figurants, en bref. Le copain est évidemment plein d'humour devant la mort, mais je ne crois pas qu'il prenne quoi que ce soit au sérieux. Tout est bon à la rigolade, la mort n'étant finalement jamais réellement évoquée, sinon comme un truc stupide. Le reste c'est du mélo à tout va. L'antagoniste est représenté comme un écrivain ayant écrit un seul livre (ce qui semble lui suffire pour vivre en pacha au centre d'Amsterdam tout le reste de sa vie. En réalité, je ne pense pas que son livre dont le lectorat reste restreint lui ait apporté grand chose, mais visiblement le film considère qu'il suffit d'écrire un livre pour pouvoir vivre en poète maudit dans une superbe baraque avec une secrétaire pour le reste de ses jours). Cet écrivain ne comprend rien aux braves adolescents, il n'est pas dans leur trip. Il incarne le connard, le gars qui ne comprend rien à la vie. Il dit des méchancetés sur les handicapés, en bref il ne comprend rien au super amour des deux ados. C'est la caricature, qui vise à faire comprendre aux imbéciles ahuris que nous sommes que l'amour sauve tout, que chacun peut trouver le bonheur dans sa vie, aussi courte soit elle... Du préchi précha à tous les étages, tandis que l'on enfonce des tas de portes ouvertes avec un vacarme assourdissant. Que dire sinon du reste du film : des clichés, des clichés, des clichés. Le méchant écrivain (cf caricature ci dessus) est hollandais. Il s'appelle donc Van Houten, comme la marque du chocolat que prend l'écrivain chaque matin. A Amsterdam, les ados se promènent dans des rues très propres et ensoleillées, dans tous les endroits hyper connus retracés dans les guides touristiques pour Américain paumé. En bref, ils ont acheté la smartbox spéciale "Trip aux Pays Bas". Evidemment, ils vont visiter la maison d'Anne Franck ce qui constitue le prétexte à un épisode semi sacrificiel semi extatique dans laquelle l'adolescente comprend que son malheur n'est pas si grand... C'est le seul instant spirituel du film, dans une parodie de montée au calvaire avec les messages les plus mélos balancés à chaque marche péniblement escaladée. Au sommet, bisou avec le chéri et applaudissements de la foule, qui visiblement n'a d'yeux que pour eux et oublie totalement le caractère présenté comme sacré de l'endroit. Ce que l'on sacrifie ainsi, c'est l'originalité, au profit d'une compilation spéciale émotions tristes qui efface toute trace de sincérité dans le propos. La bande son semble de même tirée d'une vidéo sur youtube intitulée : "musiques pour quand tu te sens tellement triste que tu as envie de mourir d'une mort pathétique et plainte par le monde entier". Nul, nul, nul... C'est une infamie que de prétendre que cela représente la vie d'adolescents malades, ou alors c'est une tentative odieuse de tuer en eux tout élan sincère et vrai dans leur chemin vers la mort. Car la grande absente de ce navet, c'est la mort. Or, c'est vers celle ci que vont irrémédiablement, plus rapidement que les autres, ces jeunes fauchés dans la fleur de l'âge. Il ne s'agit pas de rester comme abruti devant cette réalité, mais bien d'y réfléchir réellement, de se pencher sur ce qui est vraiment important. Il n'est pas nécessaire, pour tenter de l'oublier, de se rendre ivre des émotions les plus diverses, en allant chialer sur la tombe de je ne sais qui, en faisant des blagues plates et prétendument cyniques sur les autres, en jouant les irrévérencieux qui se moquent de la vie tout en faisant semblant d'ignorer qu'ils vont bientôt mourir. La sincérité se trouve dans la simplicité, pas dans les voyages vendus par les tours opérateurs spécialité Amsterdam, les gamineries etc. En réalité, la maladie et la mort sont teintées de tristesse, se passent dans des milieux extrêmement médicalisés dont on sort peu (Amsterdam ? FOUTAISES !!!), et c'est la douceur de l'entourage, le réconfort spirituel et la gentillesse du milieu médical qui nous accompagnent vers la belle mort. Nos étoiles contraires n'est qu'une énième fable sur la mort, qui tente de nous faire oublier cette réalité. Le chemin vers la mort n'a rien de sensationnel, c'est un processus long, douloureux, fait de peines, mais entouré de l'amour sincère de ses proches et des amis. Pas de nouvelles amourettes, pas de voyage à l'autre bout du monde : est-ce plus triste pour autant ? Regarder la réalité en face, ou faire semblant de ne pas savoir ? Fièvre consommatrice et émotionnelle avant l'extinction des feux, ou bien mort paisible et douce dans l'amour des siens ?