Dans le domaine de l’adaptation d’œuvres littéraires pour adolescents, nous avons toujours droit à des mondes post-apocalyptiques ou bien des dystopies dans lesquels de jeunes héros se retrouvent malgré eux à combattre le régime mis en place (Hunger Games, Les Âmes Vagabondes, Divergente, Le Labyrinthe, The Giver), alors que d’autres flirtaie avec différents genres cinématographiques tels que la science-fiction (Numéro Quatre) ou encore le fantastique (Harry Potter, Le Monde de Narnia, Twilight, Sublimes Créatures, The Mortal Instruments). Voir débarquer dans nos salles une adaptation qui reflète la vie réelle sans passer par divers artifices se présente donc comme un rafraichissement certain dans le monde des teen movies. Non pas que la comédie romantique soit une nouveauté pour le public adolescent, mais que Nos étoiles contraires se présente comme une bouffée d’air bienvenue dans ce type de divertissement.
Pourtant, le pari n’était pas gagner d’avance, surtout à la vue du sujet de l’œuvre. Nos étoiles contraires raconte en effet l’idylle entre une jeune fille et un garçon atteints de cancer. Et sachant que le long-métrage ne vise qu’un public adolescent, il fallait donc s’attendre à de la niaiserie douteuse et un côté tire-larmes inévitable. En voyant le film, nous ne pouvons être surpris de passer par quelques clichés et moments prévisibles au possible et une seconde partie qui penche à nous émouvoir. Sans oublier une bande-originale qui ne peut compter que sur l’utilisation de chansons pop (comme par exemple Boom Clap de Charli XCX). Mais Nos étoiles contraires est loin d’être une comédie romantique basique, arrivant là où d’autres longs-métrages du genre se vautrait lamentablement, sans pour autant réinventer le genre.
Au lieu de tirer sur la corde émotive à 100%, Nos étoiles contraires ne s’attarde pas sur le statut « à part » de ses protagonistes et les traite comme des personnes tout ce qu’il y a de plus normal. De simples adolescents qui vont connaître une formidable histoire d’amour ainsi que le goût de vivre, ni plus ni moins. De ce fait, le film aborde tout cela avec justesse et légèreté au lieu de passer par la case lourdingue et émotion excessive, tout en proposant un second degré vraiment bienvenu qui permet d’aborder l’ensemble avec facilité. Du coup, on s’attache sans problème aux protagonistes et aux événements qu’ils vivent, comme leur périple à Amsterdam et leur rencontre avec un écrivain véritablement insupportable. Nous nous sentons proches d’eux, et cela offre un peu de fraîcheur en cette époque où le cinéma hollywoodien ne jure que par les blockbusters ou les longs-métrages à la noirceur indiscutable.
Sa qualité, Nos étoiles contraires le doit également à son casting. Qui, pour l’occasion, réunit deux comédiens de Divergente qui, jusque là, s’étaient contentés de jouer les frères et sœurs. Je veux bien entendu parler de Shailene Woodley et Ansel Elgort, deux acteurs qui s’étaient perdus dans la machinerie typique du blockbuster (leur interprétation respective dans Divergente laissait vraiment à désirer) et qui montrent ici qu’ils ont véritablement du talent. Du moins suffisamment de justesse et de savoir-faire pour livrer des personnages attachants et auxquels nous pouvons nous identifier tout en croyant à leur idylle. À tel point qu’ils piquent la vedette à des comédiens de renommée (Willem Dafoe, exécrable) ou bien qui cherche à refaire un come-back marquant (Laura Dern, que nous connaissons plus précisément comme le Dr. Sattler de Jurassic Park). Rien qu’avec ce constat, Nos étoiles contraires ne pourra que vous séduire un minimum !
Loin des films à effets spéciaux sans queue ni tête ou bien des romcoms à l’eau de rose comme Hollywood nous livre si souvent, Nos étoiles contraires parvient à ensoleiller le temps de son visionnage, et ce en dépit de son histoire de base. Bien sûr, le film n’arrive pas à éviter les clichés et autres émotions forcées, mais il parvient néanmoins à passer un agréablement moment grâce à sa justesse et sa générosité. Une bien bonne surprise !