« Okay, Okay » ou la magie de l’instant
Il ne faut pas être effrayé par le synopsis. L’amour et le cancer frappant simultanément une jeunesse pleine d’espoir, n’est certes pas une thématique aisée à aborder. Mais Nos étoiles contraires de Josh Boone [i], est une œuvre gracieuse et poétique, un hymne à l’amour et à la vie, une ode à la ténacité de l’espoir, avec une touche d’humour parfaitement dosée. C’est le genre de film qui travaille l’esprit durablement. Une histoire universelle faite pour les amoureux du 7ème art, qui appréhendent avant tout le cinéma comme pure émotion.
Fidèlement adapté de la célèbre nouvelle éponyme de John Greene (The Fault in Our Stars, 2012), et réunissant à nouveau les deux talentueux scénaristes de (500) Days of Summer (2009) et The Spectacular Now (2013), Scott Neustadter et Michael H. Weber, Nos étoiles contraires est indéniablement une belle réussite. Josh Boone parvient ici parfaitement à s’affranchir des codes de la comédie romantique hollywoodienne classique, afin de donner à voir le vrai, de saisir la magie de l’instant. Nous croisons ces deux adolescents qui s’entraident et évoluent ensemble, malgré l’absurde de la maladie, et c’est bien plus romantique que des promesses universitaires d’amour éternel au soleil couchant !
Le réalisateur aborde cette merveilleuse romance, sans misérabilisme, sans mièvrerie, mais avec un profond réalisme, et une subtilité, une pudeur, dignes des plus grands. Les personnages ne sont jamais complètement des héros stoïques ou tragiques. Josh Boone met d’abord en lumière, leur profonde humanité : leurs espoirs, leurs craintes, leurs humiliations, leur colère, la façon dont ils vont apprendre à vivre tout en sachant qu’ils vont mourir. C’est ainsi que Nos étoiles contraires trouve le ton juste.