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    Les Poings dans les poches
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    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2016
    Le vieil adage d'André Gide "Familles je vous hais !" rôde dans ce trésor cinématographique. Aux allures de polar social, cette œuvre, récemment retrouvée et réhabilitée, est un récit intimiste et dérangeant, coupé au scalpel, où il est question d'une famille étrange, étouffante, dont la mère est aveugle, et dont le frère aîné tente de survivre, tout en surveillant le frère cadet qu'on soupçonne très vite souffrant de folie. En plus de cette histoire parfaitement incroyable dans une Italie conservatrice et religieuse, le réalisateur s'attache à dérouler un huis-clos obsédant, où chacun couvre chacun, un peu comme l'omerta mafieuse. La mise en scène constitue une mine d'apprentissage pour tout cinéphile qui se respecte, tant le montage, la disposition de la caméra, les éclairages, la musique, sont orchestrés avec une minutie d'orfèvre. Tout se joue dans l'art du détail : une main qui tente d'attraper un couteau, un regard noir plongé dans le vide, un tremblement de doigt. Le génie cinématographique se cache derrière cette œuvre qui annonce des Stanley Kubrick ou des Werner Herzog en puissance. On redécouvre le cinéma avec cette œuvre qui parvient à fabriquer une histoire absolument terrorisante, juste grâce à la magie des décors, de la photographie, des plans et du montage. Vraiment, la sortie de ce "Les poings dans les poches" est un cadeau fait aux spectateurs.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 668 abonnés 12 406 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 juillet 2012
    Marco Bellocchio, l'unique cinèaste qui, peu après la dècennie 60, semblait devoir imposer de manière absolue [...] a fait surgir le doute que l'impètueuse iconoclastie de son premier long-mètrage, l'impressionnant "I Pugni in Tasca", allait rester sans suite! Ainsi le critique italien Lino Miccichè (les puristes apprècieront) rèsumait-il pour "Cinemato" le fulgurant dèpart et le piètinement de Bellocchio! Rien n'est venu depuis lever le doute et le dèmentiel "familles (bourgeoises) je vous hais" qu'il poussait ici avec une sauvagerie mesurant savamment ses effets dans ce terrifiant premier film, s'est muè semble t-il, en un scepticisme proprement dèsespèrè! Lancè par ce mètrage où il dètruisait sa famille avant de se dètruire lui-même, Lou Castel livre une prestation èpoustouflante en imposant un personnage de jeune anarchiste! Du très grand Bellocchio pour un film qui annonçait dèjà "Mai 68"...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2012
    Bellochio nous plonge sans ménagement et sans plus de préambule au sein d'une fratrie malade regroupée autour d'une mère aveugle (on ne saura jamais rien du père) . L'inceste qui unit le grand frère à sa sœur est peut-être la clef de toute la haine qui ronge le cadet épileptique qui choisit d'éliminer tous ceux de sa famille. Mais après avoir tué sa mère et son jeune frère attardé, il meurt lors dune ultime crise d'épilepsie. Pour son premier film comme réalisateur, Bellochio choisit de choquer son public avec un film sans concession qui à partir de l'exposition des tares d'une famille bourgeoise dénonce l'emprise conjointe de 'église et de son meilleur vecteur, la cellule familiale. Selon Bellochio, c'est l'asservissement de l'individu emmuré dans ses deux institutions ancestrales de l'Italie qui l'empêche de se développer pour accéder à sa véritable personnalité. C'est le message brutal que veut nous transmettre le héro joué par un Lou Castel habité tout à la fois séducteur, lâche et manipulateur. Un film coup de poing qui laisse pantois juste après sa vision.
    btravis1
    btravis1

    108 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 août 2016
    Très beau noir et blanc pour cette histoire de famille italienne déroutante. Les acteurs sont très bons notamment Lou Castel. L'histoire est bien amenée et se durcit en intensité au fil des minutes. Certaines scènes restent en mémoire. A redécouvrir.
    cylon86
    cylon86

    2 504 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juillet 2016
    Pour son premier film, Marco Bellocchio n'a pas fait pas dans la dentelle et livre une œuvre d'une noirceur absolue en nous plongeant au sein d'une famille dysfonctionnelle et étouffante. Une famille qui vit à l'écart de la ville dans une maison de campagne et privée de père. C'est donc Augusto, le fils aîné qui fait office de figure paternelle, en particulier pour sa mère aveugle et son jeune frère Leone, malade et légèrement attardé. C'est au sein de ce carcan qu'évoluent également la sœur, Giulia, jalouse de la fiancée d'Augusto ainsi que le frère prêt à imploser : Alessandro. Celui-ci, souffrant d'épilepsie, semble vouer une grande admiration pour son frère aîné tandis qu'il semble vivement désirer sa sœur. Désirant s'affirmer au sein de cette famille de fous, Alessandro entreprend alors de détruire le carcan familial pour se rapprocher de Giulia, quitte à éliminer ceux qu'ils considèrent comme des ''tares'' : sa mère et son frère Leone. Difficile de rester insensible à ce véritable coup de poing que Bellocchio nous assène. Pour sa première réalisation, le réalisateur sait ce qu'il veut et filme sans concessions le personnage d'Alessandro prendre peu à peu le contrôle sur sa famille. C'est noir, parfois grinçant et souvent glaçant. ''Les Poings dans les poches'' n'est d'ailleurs pas seulement troublant dans la manière dont il dépeint ses personnages mais aussi dans sa réalisation. Cadrages parfois très travaillés, ellipses brutales, montage tendu : tout est fait pour que le spectateur ne se sente pas à son aise et regarde cette famille sans d'autre choix que de la voir se détruire, privée d'une figure paternelle forte et imposante (Augusto veut se marier et quitter la maison, Alessandro envisage même de se tuer avec le reste de sa famille). Encore vivace aujourd'hui, l'effet que produit le film doit beaucoup à la réalisation tendue de Bellocchio et à sa façon de nous conter cette histoire en nous montrant des personnages aux motivations troubles. Si l'on peut comprendre ce qui passe par la tête d'Alessandro (la révélation Lou Castel), on peut difficilement saisir les pensées complexes qui envahissent la belle et désirable Giulia (Paola Pitagora, à tomber). Celle-ci, d'abord prête à tout pour briser le couple d'Augusto, méprise Alessandro avant de grandement se lier à lui à partir du moment où il lui confie avoir tué leur mère. Difficile de vraiment saisir ce qui relie ce frère et sa sœur mais l'inceste est dans le coin, accompagnant les meurtres et la folie. Si le grand trouble qui règne autour des personnages fait une des forces du film, elle en est également une des faiblesses, nous empêchant de vraiment saisir toute la complexité des personnages aux relations changeantes. Il faut également relever quelques longueurs venant saper le rythme de l'ensemble mais le doute n'est pas permis une seconde : ''Les Poings dans les poches'' est l’œuvre d'un cinéaste qui n'a pas froid aux yeux et qui n'hésitera jamais à secouer le spectateur quand bon lui semble. Même si on l'avoue, il ne fera pas mieux que ce choc dont on ne s'est toujours pas remis.
     Kurosawa
    Kurosawa

    581 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juin 2018
    On ne peut pas dire que le premier long-métrage de Marco Bellocchio soit une entrée en matière tranquille dans le cinéma; son film est au contraire une proposition radicale et dérangeante sur une famille bourgeoise malade (les handicaps sont autant physiques que mentaux) dans une Italie embrumée. S'il est certain que le film peine parfois à faire évoluer ses personnages, à les nuancer, et qu'il peut susciter l'ennui du fait de son austérité, il n'en reste pas moins malaisant par sa mise en scène provocatrice qui prend le point de vue d'Alessandro, son personnage épileptique. En adoptant le ressenti de l'adolescent, le spectateur baigne alors dans une atmosphère inconfortable oscillant entre terreur et torpeur, qui dévoile une vision du monde pessimiste où l'avenir ne promet aucune perspective. Le mal-être d'Alessandro, interprété par le saisissant Lou Castel, passe autant par la manière de mouvoir un corps complexé que par les rapports ambigus entretenus avec les membres de sa famille, notamment avec sa sœur où la tendresse excessive sous-entend l'inceste. Déstabilisant, "Les poings dans les poches" frappe par sa capacité à mêler un réalisme cru à une dimension mentale qui penche vers l'abstraction, impressionne par sa froideur avant d'émouvoir dans un final opératique puissant.
    Rémi P.
    Rémi P.

    27 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 mai 2024
    La représentation de la violence au cinéma a toujours été une question qui a jalonné les débats cinématographiques de tout temps, liés notamment aux polémiques qu’ont pu susciter la sortie de certains films, qui bien qu’ayant tous une manière différente de présenter cette violence, la filmait de manière très crue devant la caméra. C’est le cas avec « Les poings dans les poches », premier film de Marco Bellocchio, qui avait fait scandale en Italie à sa sortie en 1965, pour avoir représenté le parcours d’un jeune homme pétri d’idées noires, qui songe au meurtre et à l’inceste, au sein même de sa propre famille. Pour ma part, et en prologue à cette critique, j’aimerais dire que je n’ai rien contre la représentation de la violence au cinéma, au contraire, je la trouve justifiée sous toutes ses formes (psychologiques et physiques) quand elle sous-tend les relations dramatiques et qu’elle accompagne ses dernières jusqu’au point de rupture, et qu’elle permet de comprendre les personnages. Sauf que dans « Les poings dans les poches », elle est utilisée de manière totalement gratuite et c’est ce qui me dérange dans le film. Alors que l’on traite d’une haine et de rancœurs refoulées au sein d’une famille, les personnages ne sont jamais développés, aucun contexte ne nous est donné pour les comprendre et on est plongé in medias res dans cette violence, sans que jamais on ne nous explique quelles sont les causes qui l’ont précédé. Le film se réduit donc à un simple empilement de scènes de violence, et passe totalement à côté de son propos car, s’il aurait été intéressant de voir comment la colère grandit chez un personnage qui aurait été brimé dans sa famille, jusqu’à ce que sa violence explose, il n’en est rien ici et les motivations d’Alessandro resteront obscures tant on ne connaît rien de lui et des autres personnages. Pour tout vous dire, j’ai même dû lire le synopsis en début de visionnage pour comprendre le contexte un tant soit peu et pour savoir que les personnages étaient frères et sœurs, ce qui n’est pas normal. On reste donc passif devant cette violence, qui n’est donc justifiée par rien dans le scénario, et qui semble plus être montrée pour choquer le bourgeois que pour faire du cinéma. Si on ajoute à ça que le récit comporte des incohérences absolument ridicules ( spoiler: Personne ne se doute qu’Alessandro a tué sa mère ? Alors qu’il était seul avec elle, qu’elle est tombée d’une falaise et qu’il avait fait part de ses pulsions de meurtres dans une lettre connue de tous quelques jours plus tôt ? A ce stade-là, si ce n’est pas prendre le spectateur pour un imbécile, je ne vois pas ce qui l’est…
    ), on est en droit d’être très déçu par ce premier film de Bellocchio. Il y a malgré tout des atouts incontestables au film qui redressent un peu la barque, comme les excellentes interprétations des acteurs, et notamment Lou Castel, habité par son rôle, et la magnifique Paola Pitagora, qui apporte plus d’intérêt tout de même au personnage de Giulia. On a aussi une belle musique du jeune Ennio Morricone et un noir et blanc plastiquement très réussi, et une mise en scène simple, quoiqu’un peu maladroite parfois, de Bellocchio. Mais cela ne suffit clairement pas pour faire un bon film, et bien que chacun ait le droit d’aimer le film, je trouve que 5 étoiles de la part de la presse c’est un peu beaucoup tout de même, à croire qu’il suffit parfois de faire un film en noir et blanc, et de montrer un peu de violence choc, pour les obtenir.
    vittoriodesica
    vittoriodesica

    82 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2010
    Une oeuvre tout aussi singulière que majeure, Marco Bellochio parvenant à nous faire toucher la complexité de l'adolescence dans ce qu'elle a de plus effroyable et violent.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    73 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 décembre 2018
    En fait, c'est un thriller, et ça n'a rien à voir avec un film politique ou même social. Un psychopathe, fils d'une famille riche, tue mère, frère, essaie de tuer sa soeur avec qui il entretient une relation incestueuse, spoiler: pour finir dans une crise d'épilepsie.

    Vu, il y a 50 ans, souvenirs très mitigés, malaise dans l'atmosphère générale du film, qualité des images, de la réalisation, du noir et blanc. Aujourd'hui, le malaise subsiste, un esprit de déconstruction baigne le film, et la maladie mentale du héros empêche toute empathie, pour ce personnage égocentrique : violence sans raison, un film sans âme, sans joie, qui décrit assez bien le nihilisme de la jeunesse de l'époque. Faiblesse dans le scénario, incohérence voulue, une idéologie mortifère baigne le film, la réalisation a des qualités surtout dues à la photographie et au rythme nerveux de certaines séquences, mais un style cinématographique original ne s'en dégage pas. Film assez surfait, très surestimé par la critique.
    ferdinand75
    ferdinand75

    546 abonnés 3 856 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 mai 2024
    Un film qui a beaucoup vieillit et surtout on se demande comment il a pu être vu à l’époque comme un film « culte » de la haine de la bourgeoisie et de sa destruction par un être maléfique qui « haït l’ordre bourgeois ». Car au final il s’agit surtout d’une famille de désaxés, voir dégénérés pour deux d’entre eux, où il y des rivalités, des tentations d’inceste, des dérives suicidaires, de la folie meurtrière, le frère désaxé et proche de la paranoïa est obsédé par commettre des meurtres. On est bien loin de Buñuel qui critique de vrais bons bourgeois, bien sous tous rapports et qui du coup nous touche, nous parle, nous amuse par sa férocité, ou même de Pasolini dans « Théorème » qui introduit un ange diablotin, pour perturber une famille « normale » bien classique , coucher avec tout le monde, puis les amène à se libérer de leur carcans, un régal. Ici aucune allégorie, on ne croit pas à ces personnages tordus. Les acteurs sont tous plutôt bons, investit par leur personnage et font de leur mieux. Quelques jolis effets de mise en scène et surtout de montage, assez moderne pour l’époque, avec des plans coupés courts et décadrés.
    Parkko
    Parkko

    159 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 mai 2012
    Il y a une jolie virtuosité dans la mise en scène et la photographie est, je trouve, magnifique. Visuellement parlant c'est vraiment excellent. Le noir est blanc est vraiment très très beau. Le réalisateur a parfois du mal à complètement installé l'ambiance vénéneuse qu'il voudrait mettre, mais ça reste tout de même vraiment bon. C'est un film vraiment intriguant et intéressant, je peux pas dire que j'ai adoré car en soi ça ne m/a pas spécialement parlé, mais j'ai trouvé ça vraiment de bonne qualité et en ce sens là j'ai bien aimé.
    Noistillon
    Noistillon

    80 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 mai 2012
    Le film s'ouvre sur une musique inquiétante et lugubre, préambule de ce film extraordinairement cruel qui dépeint les moeurs d'une famille de tarés en se focalisant sur le personnage de Sandro, adolescent qui aime sa sœur et qui tuera sa mère et son frère. L'ensemble, avec un sujet pareil aurait pu me fasciner mais malgré les qualités évidentes du film, l'ensemble est un peu trop froid et austère.
    Marc  Régis
    Marc Régis

    38 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 mars 2010
    On est très loin des grands films classiques italiens.
    Hotinhere
    Hotinhere

    547 abonnés 4 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 septembre 2022
    Tableau acide d’une famille italienne névrosée en pleine dégénérescence, à l’atmosphère sombre et étouffante. Un film plus déstabilisant que passionnant.
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 592 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 mai 2022
    Le style du film correspond aux caractéristiques du personnage central, névrosé et épileptique : nerveux, tourmenté, excessif, agressif. Une forme de révolte contre un cinéma « académique » accompagne la révolte dudit personnage contre la famille et la société. Il y a là une certaine logique, mais ce parti pris, conjugué au regard froid et sans pitié porté par Bellochio sur les personnages, nuit à l’empathie que l’on pourrait éprouver pour tous les membres de cette famille qui cumule les handicaps et les tares. En même temps le film est trop viscéral pour produire une vraie réflexion. Il en reste un témoignage exacerbé, répétitif et parfois pénible, d’un état d’esprit et du ton d’une époque, celle qui prépare les mouvements de contestation antiautoritaire et de libération culturelle de la fin des années soixante dans le monde occidental.
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