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    Conversation animée avec Noam Chomsky
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    hpjvswzm5
    hpjvswzm5

    43 abonnés 459 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 avril 2014
    Imaginez ma surprise quand j’apprends que Gondry va venir à ma fac pour présenter et débattre de son nouveau film en avant-première ! Des surprises comme ça j’en veux tous les jours. Je trouve un peu dommage de ne pas avoir vu plus de films de lui, parce que finalement ça doit faire deux au total (oui c’est vraiment minable). Bon j’ai bien The We and the I qui traîne… Cela dit j’ai adoré les deux que j’ai vu, c’est vraiment un petit génie d’une créativité folle et qui sait créer des films d’une grande poésie, et à ce titre la science des rêves faisait fort.
    Ici c’est différent mais pas moins créatif. On a un documentaire, pas son premier (l’épine dans le cœur) sur un scientifique linguiste que je ne connaissais pas du tout, et si le langage est un sujet intéressant ça pourrait assez vite tourner au vinaigre si j’ai du mal à accrocher. L’idée du film ce serait celle-ci : comment rendre Chomsky « accessible » ? Non seulement pour les spectateurs mais pour Gondry lui-même. Comment parler de ses idées, les rendre moins abstraites ? Eh bien le film le fait à sa façon grâce à l’animation. Il aurait pu faire un « entretien » plus classique, filmer Chomsky en train de parler, ce qu’il fait mais très peu. L’intérêt ce n’est pas tant ce que dit Chomsky (même si ce n’est évidemment pas dénué d’intérêt) que ce qu’en pense Gondry, comment il peut le conceptualiser et se le représenter. Et il le fait par ses dessins, très inventifs.
    Le film a un côté très touchant en ce qu’il est extrêmement simple, ce qui pourra laisser certains sur la touche si on n’accroche pas à ce qui est dit et au sujet. Tout respire l’envie de bien faire et le vrai. C’est tellement touchant de voir le réalisateur s’impliquer dans ce projet farfelu, donner ses impressions sur les entretiens, se sentir bête parce qu’il n’a pas réussi à faire comprendre à Chomsky ce qu’il voulait lui demander. J’adore tout ce qui relève de ça dans le film, ces moments d’aparté où il se confie, comme le moment où il dit qu’il sait qu’il devrait se consacrer à L’Ecume des jours mais qu’il est trop obsédé par Chomsky et par ses dessins. Ces moments et cette phrase sonnent terriblement vrais. On voit Gondry tâtonner, tenter de comprendre ce que dit Chomsky, lui faire des suggestions, parfois maladroites (avec un anglais approximatif dont lui-même se moque).
    Je pense que si on s’intéresse à la langue et peut-être à Chomsky on sera passionné par le film, ç’a été mon cas alors que je connaissais rien du bonhomme. Il est dit pas mal de choses vraies dans le film, et essayer de penser soi-même, de réfuter ce qui a été dit auparavant et admis comme vrai c’est une démarche qui me parle. Le film incite un peu à la réflexion du coup, espérons que ça pourra en réveiller certains…
    Ha et puis j’aimerais parler de l’intime. C’est quelque chose qui me touche en général au cinéma parce que ça peut nous parler à tous. J’ai déjà évoqué la démarche de Gondry, mais j’ai été aussi beaucoup touché par les questions personnelles qu’il pose à Chomsky. On sent qu’il n’aime pas en parler, mais ce qu’il dit est franchement beau. Rien que l’épisode du porridge c’est le genre d’anecdotes qui peuvent sembler dérisoires mais qui sont vraiment sympathiques. Mais c’est surtout vers la fin où se trouve le « moment de grâce », quand il parle de sa défunte femme, et que Gondry nous dessine les deux amants avec une animation rappelant forcément La Science des rêves, il y a la même beauté dans les deux couples. C’est à peine une minute de film et c’est vraiment beau.
    Le défaut du film, je pense que ce serait sa répétitivité, dans le sens où si on n’accroche pas aux propos, que ça ne parvient pas à nous tenir en alerte on risque de trouver le temps long. A un moment donné, si on perd le fil de la discussion en se laissant distraire par les images, ça peut être difficile de reprendre le fil du discours jusqu’à la prochaine scène.
    En tous cas on a un film atypique, qui ne plaira pas à tout le monde même parmi les adorateurs de Gondry, mais je pense que son côté bricolé seul dans sa chambre et « fait avec amour » attire la sympathie. En tous cas elle attire la mienne. C’est franchement recommandable.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 056 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 juillet 2014
    Encore un film super personnel de Gondry où en toute humilité il va converser avec un "philosophe et linguiste" (sic) (que je ne connais pas) et animer ses propos. Le concept est juste génial, voir ainsi l'imagination pure de Gondry se mettre en mouvement devant nos petits yeux sous l'impulsion de quelqu'un qu'il adore, ça ne peut qu'être génial !

    Alors le concept du film est aussi sa faiblesse, c'est pas facile de se concentrer sur ce qui se raconte et sur l'animation qui serait presque une distraction. Après j'ai vu le film en VO sous titré en anglais, ça joue peut-être un peu, mais disons que s'il faut lire, comprendre ce qui se dit, même si le plus souvent ça reste assez simple et regarder les animations parfois vraiment tordues de Gondry, ça fait un peu beaucoup à la fois.

    Cependant il se dégage quelque chose du film, je ne dirai pas que c'est un film génial, mais il est réussi, Gondry nous explique qu'on n'a pas à être d'accord sur tout, tant mieux et il y a des réflexions qui sont assez intéressantes pour qu'on accepte de ne pas regarder que les dessins de Gondry.

    Mais malheureusement ça reste un petit film, l'idée est là, l'ambition aussi, c'est personnel, c'est presque touchant par moments, mais ça ne prend pas totalement non plus. Sans doute parce que c'est trop noyé dans du Gondry. Autant j'avais adoré lorsqu'il faisait ça dans l'écume des jours parce que ça renforçait le côté absurde de ce qui se passait (et le côté tragique inéluctable), mais là j'avais un peu envie de savoir ce que Noam Chomsky racontait, juste pour savoir si je suis d'accord avec lui ou non, pour éventuellement apprendre des choses.

    C'est un film intéressant, un peu bâtard et qu'il faudra sans doute voir plusieurs fois, ce que je ne ferai pas. Mais ça n'en reste pas moins une expérience à tenter, surtout si on aime lorsque Gondry se lâche.
    Petitgraindesable
    Petitgraindesable

    20 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mai 2014
    Début extrêmement jouissif. Le fond et la forme sont vraiment passionnants. La pensée bouillonne, le dessin aussi, et l'humour agrémente l'ensemble. Peu à peu, hélas, les questions se révèlent poussives, anecdotiques. Le dessin très agité, voire agressif, prend dès lors toute la place, et l'ensemble fatigue. Le bouillon est devenu épais, et le narcissisme (du réalisateur) envahissant.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 6 mai 2014
    Un film sur Chomski, intellectuel à tendances libertaires, se présentait telle une chance à saisir.. En effet, rare sont les sujets de ce type, par trop dérangeants en ces temps troublés.
    Quelle déception.... Mais alors, quel foutoir innommable ! Si le but de Gondry a été de rendre la pensée de cet immense homme incompréhensible, le pari est gagné.
    Commencer son film par une urgence avant la mort programmée de son personnage principal est à l'image de tout le film. Irrespectueux au possible de l'homme, de sa pensée pour laisser place à son ego de réalisateur... On l'a connu bien meilleur et surtout plus humble dans la démarche.
    Pseudo intellectuel qui tente de démontrer que le langage cinématographique doit entamer une déconstruction par l'animation, afin de laisser le spectateur libre du montage est un sophisme à lui tout seul. C'est un peu comme écrire une musique en prétendant qu'il ne peut y avoir de mélodie.
    C'est brouillon, et Gondry se laisse aller à des interprétations d'une pensée qu'il n'a pas réussi à saisir vraiment, tout en étant sûr d'y être arrivé. Et je passe sur la reflexion simpliste et les métaphores utilisées, qui sont aussi basses que sa prétention à y arriver est haute.
    L'animation quand à elle est surtout sans goût, ni grâce, bien que fourmillant d'idées. Mais elle rate son objectif premier, qui était de réussir à donner un sens visuel afin d'appréhender la dissection du langage qui construit notre pensée.
    Les couleurs vives finissent par nous éclater les pupilles, bien qu'habitué et adorant le ciné expérimental, la aussi c'est à côté de la plaque. On ne peut pas faire n'importe quoi sous prétexte que c'est de l'art.

    Gondry devrait d'urgence faire une suite au frelon vert, au moins il ne fait du mal à personne..
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 mai 2014
    Chacun ses loisirs. En doux malade et entre le montage du Frelon vert et le tournage de L’écume des jours, Michel Gondry, obsessionnel parmi les obsessionnels, n’a rien trouvé de mieux à faire que de consacrer deux ans de sa vie à monter dans son coin cet étonnant documentaire animé de sa rencontre avec le grand Noam Chomsky. Document assez unique par son intégrité intellectuelle et artistique, le dernier Gondry est un vrai éloge de la curiosité, un vrai Gondry donc.

    Ceux qui s’attendent à trouver dans cette Conversation animée avec Noam Chomsky autre chose qu’un objet intellectuel risquent d’être déçus. Ceux qui ont au contraire soif de pure réflexion conceptuelle seront au contraire servis : malgré ses jolis dessins, le dernier Gondry est bien un pur esprit, uniquement occupé de sautiller gaiment d’une idée à une autre.

    Bien sûr les animations de Michel Gondry, d’une fantaisie rafraichissante et maline à la fois, permettent à l’esprit de digérer un peu mieux 90 minutes d’une rare densité, et l’on retrouve là le Michel Gondry qu’on connaît bien, artisan avant tout et depuis toujours passionné par le remodelage du réel. Mais comme il tient à le préciser dès les premiers instants, l’essentiel n’est pas là : le plus important est bien de profiter de ce rare moment d’échange entre un cinéaste ramené à sa condition de simple mortel et l’un des intellectuels les plus marquants de l’après-guerre, que ses 80 ans passés ne semblent jamais entraver dans sa capacité de démonstration.

    Mais plus qu’une simple retranscription d’entretien, cette conversation animée est aussi un documentaire sur le documentaire. Persuadé que les documentaires classiques ne sont finalement que des films biaisés qui ne s’avouent pas, et il a quelque part raison, Gondry prend résolument le parti-pris d’une linéarité totale, sans montage grossier ou discours sous-jacent. Il reste bien sûr un peu de mise en forme, ne serait-ce que parce qu’il n’a pas tout gardé et qu’il faut bien un peu accentuer certains passages, mais difficile de ne pas reconnaître à Gondry cette intégrité : son film est bien l’élégant mais fidèle récit d’un dialogue entre un vieux sage et un jeune béotien essayant laborieusement de se mettre dans ses pas.

    Et Gondry de se perdre parfois lui-même dans la sinueuse pensée de Chomsky, et de nous en faire part à chaque fois qu’il a le sentiment que la barrière de la langue (surprise pour un artiste si transnational, Gondry parle anglais comme une vache espagnole) et de l’habitude intellectuelle (60 ans de travail intellectuel d’écart entre les deux quand même) se mettent en travers de sa volonté d’exploration et de questionnement. C’est aussi dans ces intervalles montrés au grand jour, d’habitude passés sous silence, que naît l’originalité et l’intérêt de cet objet finalement plus intellectuel qu’artistique, dont la capacité probable à ennuyer certains (mieux vaut effectivement s’intéresser un tout petit peu au fond du débat) est finalement peut-être le meilleur compliment. Arte au cinéma, c’est possible.

    Réflexion sur la science, l’homme et la liberté, Conversation animée avec Noam Chomsky est la preuve que l’on peut encore produire et distribuer des œuvres n’ayant pas la moindre aspérité commerciale, si tant est que l’on ait un grand nom et qu’on l’on soit prêt à s’en servir pour la bonne cause. C’est aussi évidemment un admirable essai de vulgarisation sur la théorie du langage, qui persuadera peut-être certains de creuser un peu plus un sujet en apparence aride mais recelant au final une infinité de questions toutes plus existentielles les unes que les autres.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 5 mai 2014
    C'est vrai que la brève animation avec sa femme est toute en retenue et magnifique, j'ai bien aimé aussi l'exposé sur son éducation et plusieurs autres points MAIS dans l'ensemble, je regrette d'y être allée, j'ai failli partir en cours de projection et je voyais mes voisins se tâter aussi : très orienté linguiste, prise de chou... ok c'est un linguiste mais j'aurais préféré plutôt qu"il expose ses convictions/positions hautement plus intéressantes
    alexdelaforest
    alexdelaforest

    38 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 août 2014
    Très ennuyeux. J'ai beau apprécier les protagonistes, ils ne s'apportent pas beaucoup et finissent par produire une soupe idéologique peu digeste.
    Cédric H.
    Cédric H.

    52 abonnés 32 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mai 2014
    Ceci n'est pas un film, ni un documentaire, c'est un objet non identifié.
    Ceci est pour tous ceux qui partagent la culture de la science, du doute, de la remise en cause, de la déconstruction, de la réflexion, de la discussion, de la polémique, de la philosophie, de l'épistémologie, et tout simplement de la culture et du savoir.
    Ceci est une conversation avec l'un des plus grands penseurs vivants trop méconnu, reconnu et lu en France notamment.
    Ceci est une invitation à entrer quelque peu dans la pensée de Noam Chomsky, célèbre linguiste et philosophe américain. Depuis ses souvenirs d'enfance à ses grands travaux et la construction de sa théorie sur le langage.
    Ceci est un voyage animé "pinkfloydien" dans une conversation entre le réalisateur français Michel Gondry, de notamment Eternal sunshine of the spotless mind, et ce grand savant qu'est Noam Chomsky.
    Thomas P
    Thomas P

    33 abonnés 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mars 2014
    Michel Gondry nous plonge dans un échange philosophique tout en animation en y ajoutant des touches d'humour et surtout d'intimité. Découvrir la vie de Noam Chomsky à travers la vieille caméra du réalisateur du Frolon Vert (comment passer de l'un à l'autre) est un moment agréable, parfois un peu complexe mais assez équilibré pour l'apprécier. Ces réflexions métaphysiques, scientifiques, étymologiques ou encore linguistiques nous font réfléchir tout en s'amusant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 31 décembre 2014
    Avec sa créativité habituelle, Michel Gondry réalise ce délicieux documentaire d'entretien avec Noam Chomsky, dans lequel ses dessins jalonnent les paroles du grand homme.
    En partant de concepts simples, Gondry amène Chomsky à développer les plus intéressantes facettes de sa pensée et de ses découvertes de linguistes : la linguistique générative, la continuité etc.
    Néanmoins, les dessins très animés de Gondry liés aux explications parfois un peu complexes de Chomsky rendent parfois l'ensemble un peu difficile à saisir : il faut en tout cas être en forme et ne pas laisser dériver ses pensées sinon on perd le fil ! Un deuxième visionnage est nécessaire pour bien saisir l'étendue des concepts présentés.
    Toujours est il que cela reste un documentaire passionnant et atypique et une expérience très plaisante !
    Flore A.
    Flore A.

    34 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mai 2014
    Une rencontre très intéressante avec y, habilement mise en images par .
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 2 mai 2014
    J'ai déjà lu le livre sur le bien commun de Chomsky et vu l'excellent documentaire Chomsky et Cie (voir sur le site Allociné) et je suis allée voir le film de Michel Gondry et ai été très déçue. Je m'endormais à un moment tellement certaines explications sont confuses et je ne mets pas en cause Chomsky mais Gondry car ce que j'ai lu et le documentaire Chomsky et Cie avait montré une pensée trés claire de Chomsky. Dans le film de Gondry, il n'y a pratiquement rien sur Chomsky comme militant en dehors du rappel qu'il a été emprisonné, je ne me souviens pas que Gondry ait parlé de la Fabrique du consentement alors que c'est un apport majeur de Chomsky. Je trouve donc que ce documentaire dessert Chomsky. D'ailleurs il y a eu une critique dans le journal de La voix du Nord où le journaliste ne parle que de Gondry et pas de Chomsky. Donc si vous voulez connaitre Chomsky , regardez plutôt les deux documentaires Chomsky et Cie de Olivier Azam et Daniel Mermet. Ils sont visibles en direct sur le site des Mutins de Pangée.
    Uchroniqueur
    Uchroniqueur

    153 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 novembre 2021
    "Conversation animée avec Noam Chomsky" (Is the Man Who Is Tall Happy?: An Animated Conversation with Noam Chomsky), un entretien du linguiste Noam Chomsky accompagné d'animations réalisée par Michel Gondry, sorti en 2013.
    Une conversation entre Michel Gondry et Noam Chomsky tendre et poétique. Tout compte fait, même si les animations sont belles, originales et de grande qualité, l'entretien pouvait suffire et comme l'avait critiqué "les inrok" à la sortie du film il est dommage que la pensée de Chomsky, et plus particulièrement les bases du générativisme ne soient pas transmise clairement. Cependant, la conversation est intéressante, bien menée et plaisante. Le format original et le documentaire précieux. Noam Chomsky, bien au delà de la linguistique, est un intellectuel majeur du 20 e siècle.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 mai 2014
    Cette "Conversation animée avec Noam Chomsky", c'est un peu la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide, en fonction de ce que chacun voudra y voir. L'approche la plus enthousiaste, c'est de prendre ce film comme une bonne introduction au travail de Chomsky, une sorte de Linguistique pour les Nuls qui brasse un grand nombre de thèmes philosophiques, scientifiques ou politiques -certes en les survolant et sans trop les approfondir- et illustre les propos de l'intellectuel américain à l'aide de petites animations naïves assez inventives et plutôt bien foutues. L'approche la plus sceptique, c'est de constater qu'il y a tromperie au niveau du titre. Si par "conversation animée", on entendait foisonnant échange d'idées, on peut aller se rhabiller. D'une part parce que la maîtrise de l'anglais et surtout l'accent franchouillard de Gondry n'aident pas vraiment à la compréhension mutuelle et d'autre part parce que la paire candide/maître est beaucoup trop déséquilibrée. La confrontation entre l'artiste et le philosophe tourne assez rapidement et bien souvent au dialogue de sourds. Reste que quand la conversation prend une tournure plus personnelle, elle devient assez passionnante et même touchante, quand Gondry interroge Chomsky sur son veuvage et que les réponses de ce dernier montre combien il est difficile d'appliquer ses principes et de rationaliser ses concepts quand il s'agit d'aborder sa vie privée et ses propres affects. Et puis, s'il est un peu en retrait au niveau de l'interview, Gondry nous rappelle assez souvent que c'est quand même lui le patron du film, le seul maître à bord, malgré sa déclaration d'intention liminaire selon laquelle le réalisateur doit savoir s'effacer derrière le sujet. Et si ses quelques interruptions/confessions dans le film sont parfois aussi irritantes qu'inutiles (il a fumé du shit à une période de sa vie, on s'en fout, la caméra fait du bruit mais il a décidé de ne pas en changer, on s'en fout...), elles donnent aussi un nouvel et très intéressant éclairage sur son propre travail. Son travail sur ce film, où son obsession de présenter un montage final satisfaisant à Chomsky avant que celui-ci ne meure (???!!!) relève autant de la dévotion (à la limite de la flagornerie) que de l'autosatisfaction (à la limite de la prétention), et aussi son travail sur son précédent film, "L'Ecume de Jours", excusant presque -en avouant passer plus de temps à monter Chomsky qu'à préparer Vian- l'énorme ratage qu'il a été.
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    133 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 mai 2014
    Ah, la philosophie : l'art subtil et enivrant du questionnement à l'état mental et humain. Ce documentaire à beau être passionnant, avec la voix douce et mélodieuse d'un homme qui à compris pas mal de choses à la vie, il reste juste que ce Noam Chomsky s'emploie sur des routes dramatiquement difficiles à suivre. Et l'animation enjoliveuse de Gondry n'y change rien : le caractère et la particularité qu'à ce linguiste moderne de réprimander et de contraster, rajoutant de la longueur au film, énerve. Ou comment avoir l'impression d'être mis à l'écart de la situation complexe de la linguistique d'aujourd'hui... À ce moment-là, les lumières s'allument et vous vous apercevez, déçu, que nous n'avez rien compris ni appris... La peine commence à vous tenailler le coeur juste à ce moment précis de la projection.
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