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velocio
1 302 abonnés
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3,5
Publiée le 29 décembre 2013
Il est assez étonnant que ce soit de Pologne que nous arrive un film qui apostrophe de façon aussi franche l'église catholique, tout à la fois à propos du mariage des prêtres que de l'homosexualité. Une Pologne considérée, sans doute à juste titre, comme un des bastions du catholicisme le plus fermé, disons même le plus obtus, une Pologne qui, pourtant, a enregistré 200 000 entrées pour "AIME et fais ce que tu veux" de Malgorzata Szumowska. Ce film peut donc être considéré comme un film important d'un point de vue sociologique. D'un point de vue cinématographique, il est globalement réussi même si certaines scènes souffrent de « défauts par excès » : certaines trop longues, comme celle qui se déroule dans un champ de maïs, certaines trop exagérées, frôlant même le grotesque, comme celle qui voit le personnage principal, le Père Adam, s’enivrant d'alcool et de danse sous le portrait de Benoit XVI. Par contre, le plan final apporte un élément de surprise très intéressant. Nul doute qu'on reparlera de Malgorzata Szumowska.
Franchement un peu déçu par ce film d'auteur sulfureux ( mais pas assez) malgré quelques références au grand Pasolini. ça manque de poésie et certaines scènes sont inutiles et ennuyeuses , la fin est pour ma part hyper décevante La photo sur certaines scène est sublime et les acteurs très crédibles sont émouvants, le rôle du tentateur en "sosie" de Jésus magnifique de candeur , celui de Satan très sexuel ) et le père Adam torturé par tous ces ados et jeunes hommes , il y a même le traître ( Judas = Blondie") et la femme infidèle. Heureux que ce film est pu sortir en Pologne avec succès et en Europe, les mentalités évoluent et la tolérance également grâce au cinéma
À saluer, le courage d'une femme, la jeune réalisatrice, Malgorzata Szumowska, pour avoir porté à l'écran ce film dans une Pologne très catholique conservatrice et rétrograde. Premier point, avec à la clé, un succès reconnu dans son propre pays. Une belle ouverture, donc.
Le scénario, et ses nombreuses faiblesses, aboutit sur un montage des plus approximatifs. Le passage d'une scène à l'autre sans rapport évident entre elles, est assez déroutant.
Malgorzata Szumowska se garde bien d'émettre le moindre jugement. Elle démontre avec une certaine justesse la détresse et la grande solitude de ce jeune prêtre. Je retiens, entre autres, la scène dans laquelle il communique avec sa sœur, via Skype. Mais aussi les angoisses liées à cette attirance vers une relation interdite face à une foi profonde et bien réelle. Entre une homosexualité enfouie au plus profond, et l'hypocrisie de l'église catholique, le parcours est douloureux et le choix difficile. La photographie est superbe mais l'action en pâtit à plusieurs reprises par trop d'excès de beautés appuyées. Certains passages n'apportent rien au propos, et rallongent inutilement ce film qui aurait gagné à plus de concision et de clarté. Notamment dans la scène de fin, qui laisse cependant toutes les ouvertures possibles.
Le choix de ses deux principaux protagonistes, Andrzej Chyra et Mateusz Kosciukiewicz, se révèle particulièrement judicieux. Tous deux, charismatiques à souhait, attirent d'emblée une grande sympathie. L'ensemble du casting, et tous les rôles, dits, secondaires, choisis, "autour du lieu de tournage" selon les déclarations de la réalisatrice s'avère d'une grande qualité. Avec une attention particulière pour Tomasz Schuchardt.
Quelques petits bémols qui n'enlèvent rien à la qualité première de ce film, celle d'éveiller les esprits. Je le souhaite en tout cas. Nul doute que Malgorzata Szumowska, nous étonne à nouveau.
Ce film, qui ne semble pas avoir profité d'une large diffusion, me permet de saluer Le Méliès à Pau pour l'avoir choisi dans sa programmation.
Une approche très sensible sur l'engagement dans l'Eglise, porter son message en ce qu'il a de meilleur. Mais comment renoncer à ses sentiments, à ses besoins d'amour et d'affection quand on est un homme ? Le choix est-il incontournable ?
4 salles seulement dans Paris pour ce film ! Autant dire qu'il risque de ne pas rester longtemps à l'affiche et c'est bien dommage ! Un sujet intéressant et courageux, des acteurs charismatiques, une photographie absolument superbe, 'AIME et fais ce que tu veux' est un très bon film qui mérite vraiment d'être vu. Je ne comprends pas que la note globale des spectateurs soit si basse, les gens que j'ai pu voir à la sortie de la salle étaient tous emballés !
Très déçu. La mise en scène dessert vraiment l'histoire qui était pourtant très intéressante. On a du mal a suivre et je ne sais pas si c'était une intention de la réalisatrice mais au final on ressort hyper déçu.
13 706 abonnés
12 423 critiques
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2,0
Publiée le 7 octobre 2016
Oui le secret de la confession existe, oui au coeur de chacun de nous il y a un point, oui le prêtre du film est charismatique, oui la course à pied dans la forêt qu'il fait quotidiennement est aussi une prière, oui un prêtre peut boire une petite bière après le travail...Autant de OUI pour ce film courageux qui parle de l'èglise polonaise en abordant le tabou sur l'homosexualitè des prêtres! La rèalisatrice Malgorzata Szumowska voulait avant tout parler de la condition humaine, de l'amour, de la solitude...mais aussi parler de son pays qu'est la Pologne! Entre le prêtre et le jeune homme du foyer, il se passe quelque chose! Ce dernier montre la voie, dicte les règles, le bon, le mauvais, le pèchè...et l'amour bien sûr! Car il s'agit d'amour dans "AIME et fais ce que tu veux". Malheureusement, même si les deux acteurs principaux sont excellents parce qu'ils ont eu le courage de jouer ces personnages « nus intèrieurement » , le film aligne des scènes grotesques et inutiles spoiler: (la sèquence nèandertalienne dans le champ de maïs, le prêtre bourrè qui danse avec le portrait du pape...) qui handicapent pas mal l'histoire! C'est dommage car cet espèce de « cortège » - dans une scène musicale èclaboussèe de soleil - est visuellement beau à voir...
A l’Est rien de nouveau… Voilà le triste constat de Malgorzata Szumowska réalisatrice à la poigne et caméra de fer qui signe ici un étrange mais courageux film. Une espèce de western christique tourné au fin fond de la Pologne. Malgré des états de service irréprochables sur son sacerdoce, Adam est un prêtre jésuite un peu ambigu. Aimant les hommes, il ne peut que réprimer ses désirs sexuels au regard de sa foi qui lui impose pureté et chasteté. A l’image du paysage aride et abrupt, tout le film évolue autour de cet état et de ce combat impossible que mène Adam. Cela est prétexte à une critique sans concession de la société polonaise par trop rigide encore, raciste, homophobe, sexiste, mais également sur l’omerta de l’église pour régler des situations compliquées. Le désœuvrement parcoure ce film, celui des humains, des esprits et de cette ville fantomatique. L’ambiguïté également. Szumowska filme sans se poser de limite. Certaines scènes (de violence notamment) semblent trop complaisantes, et apparaissent comme objet de fascination… De même les références religieuses qui se multiplient ; l’incarnation physique de Jésus à travers le jeune Lukasz, la scène de nage/baptême, Adam gisant dans son lit tel le Christ au tombeau, les pieds qu'on lave… Cette imagerie bigote (toutefois digne à l’écran des grands peintres classiques) vient trop appuyer sur l’histoire, suffisamment limpide sans cela. Malgré ses défauts, « Aime, et fais ce que tu veux » apparaît comme un film sincère, parfois bouleversant et surtout incontournable.
En confondant audace et raccourcis simplistes, le film atteint des sommets de ridicule dans les scènes qui se voudraient les plus fortes : le prêtre ivre dansant avec le portrait de Jean-Paul II dans les bras, la procession étonamment rythmée par la chanson rock "The Funeral" de Band of Horses ... Aussi pénible et douloureux qu'un chemin de croix.
Un film magnifique qui mériterait une diffusion plus large : photographie superbe, réalisation et direction d'acteurs très maîtrisée et un scénario original et captivant avec un final inattendu et passionnant. Le personnage du prêtre est complexe et ses tourments sont traites avec subtilité et force. Les seconds rôles sont parfait. Le film montre aussi la Pologne d'aujourd'hui avec ses revers. Mais il montre aussi que le cinéma polonais peut parfois encore être plus intéressant que le notre. Un teddy Béar à Berlin très mérité.
C'est l’histoire d’un prêtre catholique, Adam, qui encadre des jeunes difficiles, désaxés, dévoyés (à côté d'eux, les jeunes de La fureur de vivre de Nicholas Ray de 1956 apparaissent comme des anges – le monde a bien changé), dans un village paumé, en forêt, non loin d'un lac. Des jeunes très durs, au vocabulaire ordurier, à la violence facile dès qu'ils repèrent la faiblesse de quelqu'un (ils s'en prennent à des simples d'esprit, violent l'un d'entre eux qui finit par se suicider). Adam, mal à l'aise dans sa peau – il se sait homosexuel, mais n'a pas franchi le pas, et se saoule parfois pour oublier, a suffisamment de charisme pour les encadrer efficacement. Un sujet fort donc, porté par une belle photo, une interprétation excellente, et qui s'attaque à un des tabous de la société polonaise. Adam fait partie de ces prêtres qui ont besoin d'affection : qui n'en a pas besoin ? Le célibat imposé est dur. Il combat ses démons en pratiquant la course à pied ("La course aussi est une prière", dit-il au jeune qui s'est confessé de son homosexualité et dont la fragilité l'a ému). Une des femmes du village s'offrirait bien à lui, mais ce n'est pas son choix. Il finit par se prendre d'amour pour Lukasz, un des garçons du foyer, à qui il apprend à nager dans une belle scène qui ressemble à une sorte de baptême. Autre référence biblique, Lukasz (cheveux longs, barbe légère) ressemble à ces images saint-sulpiciennes qui représentent Jésus et fleurissent partout en Pologne. Pourtant, Adam, conscient de sa propre nature, cherche à s'éloigner de la tentation, tout en étant tout autant conscient des ravages psychiques et physiques du renoncement.
Une magnifique photo, des acteurs charismatiques, quelques scènes très réussies (le maïs, les sauts dans le fleuve). Malheureusement, le film pèche (sic) par un scénario instable au moment du tournage (l'histoire s'en ressent!), une profusion de personnages inutiles et une avalanche de clichés. Le premier prêtre doit-il vraiment s'appeler Adam alors que la femme tentatrice se prénomme Eve ? L'amant doit-il vraiment attendre sous la pluie telle Andie MacDowell dans 4 mariages et 1 enterrement ? Et surtout, est-ce que même dans un film sur l'homosexualité et l'église, une bande de paysans débiles (cliché!) doit faire des pompes au milieu d'un cimetière juif abandonné ??? Insupportable de bêtise... A éviter.