Pour m’amuser, j’ai lu quelques critiques. Si j’en rejoins certaines (ma note le prouve), je voudrai néanmoins dire qu’être critique c’est être totalement objectif par rapport au sujet traité (qu’il soit immonde ou pervers). Qu’il plaise ou pas, c’est la forme, le scénario et les acteurs qu’il faut noter. Là-dessus, il y a déjà assez à dire. Je commence donc par les acteurs. Ceux-ci (en fait il y en a deux surtout), s’en sortent très bien et je comprends que la prestation de Rodleen Getsic ait été louée. Dans un rôle franchement pas simple, elle s’en tire avec beaucoup de justesse, et le camionneur est impressionnant de folie et de perversité. Parmi les autres points forts du film, le choix du noir et blanc. Si celui-ci n’est pas très beau visuellement, il donne un grain particulier à l’ensemble, et confère à l’histoire un coté distancé qui la rapproche de la plongée cauchemardesque. Par ailleurs il y a quelques bonnes idées de mise en scène, avec un montage singulier, mais si celui-ci est supportable au début, au bout d’un moment et surtout sur la fin, l’overdose s’installe et je déconseille ce film aux épileptiques. Pour finir dans les bons points, je note un scénario qui recèle quelques bonnes idées, et une chute appréciable.
Passons maintenant aux mauvais cotés. D’abord l’histoire. Bien lancée, on sent qu’’on voit avoir affaire à un film underground destiné à un public très restreint. Malheureusement après 30 minutes (je suis assez gentil), elle s’enlise. Le scénario n’avance plus, on tourne en rond, les rebondissements deviennent de moins en moins intéressants, la mise en scène survoltée ne parvient absolument pas à éveiller l’intérêt. Au final, quoique durant 1 heure 15, The Bunny game est bourrelé de longueurs, doté de faux-rebondissements, et alors qu’il aurait pu être un excellent court métrage de ce point de vue, il est un long métrage franchement ennuyeux. C’est assez rare de ma part, mais je commençais sérieusement à bailler sur la fin. En gros à partir de 30 minutes, attendez vous à un long clip SM finalement pas beaucoup plus glauque que ce que peuvent livrer certains pornos et en nettement moins énergique ! Visuellement, comme je l’ai dis, malgré de bonnes choses The Bunny game a une mise en scène pénible, un noir et blanc qui manque de contrastes, des décors très vains. Ceux qui par ailleurs attendrez du gore, pas besoin de faire le détour car ce film n’en a pas une once, ceux qui attendrez des scènes bien violentes du genre torture-porn ou rape and revenge passez aussi votre chemin. Ceux qui espère une esthétisation du genre SM (comme Les nuits rouge du bourreau de jade), là aussi, pas besoin de perdre 1 heure 15 car là aussi c’est très cheap. Au final le problème de ce Bunny game est d’être incapable de contenter quelqu’un. Il est trop peu abouti sur la forme et le fond pour être plaisant, et il est aussi creux qu’une vieille courge. Largement dispensable en somme, et dans le cinéma déviant, il y a clairement mieux ailleurs.