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JCADAM
4 abonnés
370 critiques
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3,0
Publiée le 20 mai 2023
Film qui aura eu le mérite de nous faire voyager, de plus il sort de l'ordinaire. La force du film est le personnage principal, qui fait preuve d'un calme et d'un sang froid incroyable, en encaissant des humiliations quasiment tout le long. Derrière ce calme se prépare une vengeance fatale, qui est conté par le film d'une manière intéressante. Quant la mise en scène elle est maîtrisée. On regrettera une fin un peu longue et qui tourne en rond, qui plus est laisse le spectateur sur sa "faim". Bref film intrigant porté par un enfant qui a un charisme et une prestance évidente, dans une ambiance particulière. Pas mal dans l'ensemble dommage qu'il ne soit pas totalement abouti.
Malgré des longueurs, un climat violent (c’est aussi le sujet du film) et des scènes oniriques un peu confuses (pléonasme ?), le film reste intéressant car c’est un témoignage sur le Kazakhstan, montrant le racket à l’école, reflet d’une société gangrenée par la corruption et les brutalités policières, sans oublier le fait que les musulmans trop zélés (une jeune fille insiste pour garder son foulard en classe) sont mal vus dans ce pays. Quant au titre, j’ignore sa signification. Etonnamment, le film débute par le sacrifice d’un mouton (par l’adolescent, Aslan, personnage principal) et se termine par le même mouton qui marche sur l’eau… Scène de rêve, bien sûr mais qui pourrait être d’inspiration chrétienne…
Ce premier film du cinéaste kazakh Emir Baigazin, très maîtrisé, ne tombant jamais dans le sensationnalisme malgré des séquences dures, a été largement salué au moment de sa sortie en salles. Il y raconte l'histoire d'un jeune adolescent brillant et intègre mais rejeté par des camarades déjà trop influencés par une société d'adultes qu'on devine minée par la violence par et une corruption généralisée. Les acteurs sont tous excellents. Une fin un peu longue.
Pour son premier long-métrage, le jeune cinéaste kazakh Emir Baigazin démontre une puissance formelle singulière tout en l'inscrivant dans un propos sur la violence dans un pays peu connu sur le territoire cinématographique. La cruauté est ici vue comme un rapport dominant-dominé qui ne se s'établit pas seulement entre deux parties mais sur une échelle plus large, de la prison jusqu'à l'école. Mais ce que montre Baigazin dans la dernière demi-heure de son film, c'est une violence qui gangrène également les forces de l'ordre et le corps médical, censés être irréprochables, qui font preuve de méthodes assurément sadiques. Cette maltraitance physique, si elle est souvent frontale, est mise en scène sans la moindre complaisance, d'autant plus que certaines ellipses particulièrement fines témoignent de la distance du cinéaste par rapport à l'action. Bien que Baigazin fasse preuve d'une précision redoutable dans ses cadrages et ses travellings tout comme sa direction d'acteurs est impressionnante, sa volonté de s'élever au dessus de son matériau narratif par une série de symboles et de métaphores entomologiques laisse de marbre. L'opacité relative aux images d'insectes - et aux animaux de façon plus large - révèle surtout l'envie de jouer la carte auteuriste avec un cynisme assez déplaisant, un petit côté prétentieux qui nuit à l'ensemble. Malgré ses défauts, Baigazin montre avec ce premier film ambitieux qu'il est un cinéaste à suivre, possédant de réelles qualités de metteur en scène.
Peu de films du Kazakhstan traversent nos frontières, il est toujours pour moi passionnant d'explorer le cinéma du monde, son battement de cœur, sa spécificité dramaturgique, le jeu de ses comédiens... "Leçons d'harmonie", visuellement réussi par sa forme épurée et soignée à chaque plan se vit comme une plongée dans cette région désertique, où le racket à l'école préfigure la corruption et le régime totalitaire avec la torture de la police pour obtenir des aveux. La cruauté est à chaque détour, dans le quotidien montré comme suggéré, il résonne dans le corps de ce petit adolescent mutique et chétif et s'enroule autour du spectateur jusqu'à l'étouffer. Ici le petit subit le moyen qui subit le grand alors oui le darwinisme est bien là, implacable. La scène d'ouverture avec le mouton l'annonce d'ailleurs très crument. Un film fascinant qui malgré sa lenteur ne suscite jamais l'ennui.
Je note nul, pas tant pour la qualité du film, mais parce que c'est tout ce que je déteste au cinéma.. Au bout d'un quart d'heure, j'avais déjà envie de sortir de la salle.. je suis restée jusqu'au bout.. et la sensation d'oppression et de malaise n'a cessé de croître...
Ca commence par l'égorgement et le dépeçage détaillé d'un mouton, suivent la description d'une humiliation et du racket dans un collège, par la torture d'animaux (je ne pensais pas avoir un jour pitié de cafards..), et ça continue de pire en pire..pour finir sur un faux moment de calme;. Même les paysages sont désespérants/ désespérés, les images et l'histoire sont à la limite du supportable, et tt ça pour quoi?..
Jamais un moment de compassion, de respiration, de légéreté, sauf peut-être le personnage- ambigü- de la jeune musulmane..Si la société Kasakh est 10% ausi dure.. pauvre d'eux!
Je réalise que ce pourrait être autant de compliments: c'est vrai que l'image est belle, c'est vrai que c'est un film dont des images me resteront.. Mais contrairement aux critiques "presse" lues ici.. je ne me délecte pas à ce genre de spectacle..
Un film kazakh. Non mais une fois de plus les bobos, les prétentieux prétendument cultivés sont prêts à tout pour paraitre originaux. Que nous ont ils déniché encore? Comme quoi juste parler de l’origine nationale d’un film met déjà chacun de nous en face de ses apriori.
Ce film est le pendant du mexicain « Despues de Lucia » ou la lente agonie de l’héroïne rappelle celle d’Aslan. La beauté de leurs expressions naïves se ternit au fur et à mesure de leur dur apprentissage, sans que les personnes censées les protéger agissent.
Difficile ici d’éviter l’expression de toutes façons trop flatteuse de chef d’œuvre: une interprétation humble et incarnée, des méchants qu’on adore détester – des jumeaux imberbes et blanchâtres, un musulman qui n’a qu’une barbe en accord avec sa religion, et une tête à claques de première au lycée- une histoire qui avance par strates sous lesquelles on se sent prisonniers, mais tellement dans le film, coincé,...
Quelle photo ! Magnifique ! La narration et le rythme rendent cette histoire oppressante. Le jeune garçon tout fluet possède un regard hypnotique. Tout gentil en apparence, il cache un esprit démoniaque. La pression monte crescendo et je n'ai pas été déçue par la fin.
Austère et implacable, « Leçon d’harmonie » est la chronique d’une école kazakhe perdue dans les steppes, où les élèves subissent le système mafieux des « grands frères » : racket et humiliations. Inscrite dès l’enfance, la violence semble terriblement banalisée, acceptée et reproduite par tous : de l’univers disciplinaire de l’école aux méthodes musclées des policiers. A l’image de son héros mutique et solitaire, le film ne cherche pas à séduire (aridité de la mise en scène, sècheresse du récit, ellipses brusques) et l’on ressort un peu plombé par ce constat sans espoir d’une société gangrénée par la violence. Seule la résistance silencieuse du jeune héros donne un souffle humaniste à ce récit étouffant.
extraordinaire, une telle maîtrise pour un premier film laisse pantois, c est peut être un poil trop formel mais vu que c est tres bien fait, on lui pardonne maginifique
Leçons d'harmonie a de quoi vous filer le frisson. Une vision sociale du pays d'Asie mineure avec en toile de fond des luttes contre un islam fondamentaliste, une école où réussite scolaire s'entremêle avec un darwinisme social poussé à son paroxysme, un mutisme parfait du personnage principal exprimant détresse et force à la fois. Il dégage un aura extraordinaire et possède quelque chose de fascinant, voire de fascisant.
Certaines scènes sont oniriques et permettent des envolées sortant de cette pesanteur sociale.
Un bémol: Le film aurait pu être mieux que cela en ajoutant plus de rythme et de dynamisme.
Film tout à fait exceptionnel, réalisation, scénario, acteurs, chapeau! On se retrouve scotché à l'écran. Pour les âmes sensibles, le jeune héros (quel âge , au fait?), en bon petit paysan, égorge pour de bon un mouton dans les premiers plans. La société Kazakh, telle qu'elle apparaît dans ce film n'est pas douce. Le dernier plan du film est aussi beau que ceux de Mizoguchi, image étonnante et qui ne s'oublie pas. A voir absolument, tant que c'est possible!
"Leçons d'harmonie" parle d'humiliation, de solitude, de rancœur, de pauvreté et de vengeance, mais sans jamais tomber dans le misérabilisme. Alors qu'il est si aisé de broder sur la dépression que le ressentiment peut engendrer, Emir Baigazin ne tombe pas dans le piège de l'apitoiement facile mais cherche au contraire à garder pour ses personnages une force et une volonté les mettant à l'abri de la perte de leur dignité. Bien sûr, ils restent pour la plupart mystérieux jusqu'à la fin, car capables de dissimuler leurs pensées et intentions, mais cela se révèle très stimulant voire passionnant. Leur variété est aussi une des grandes qualités du film : entre le garçon introverti, le clown de la classe se prenant pour un caïd, les jumeaux le chapeautant, la musulmane se souhaitant pure et le citadin étranger à tout ça, on a droit à une galerie de portraits atypique autant qu'attachante. Le réalisateur sait aussi soigner son esthétique, filmant l'ensemble avec une belle photographie et un vrai sens du cadre. "Leçons d'harmonie" sait donc se faire beau pour raconter une histoire dure et cruelle qui ménage rarement le spectateur et c'est cette recherche visuelle qui permet à un scénario déjà intelligent d'être aussi abouti une fois porté à l'écran.