Bon, après quelques jours loin des critiques, je reviens avec un petit The Asylum de derrière les fagots, et franchement c’est du lourd. Jack the Giant Killer est surement un des métrages les plus incohérents de la firme, sauvé du désastre, un peu, par certains de ses acteurs, ses décors et une bande son honorable.
C’est en effet là qu’il faut trouver les rares bons points. Le meilleur revenant clairement à Jane March. Je ne sais pas ce qu’elle fait ici, mais en tout cas elle se démarque vraiment, en offrant une prestation consistante, un peu fade, mais qui dégage réellement un charisme à l’écran que n’ont pas ses partenaires. Ben Cross, autre acteur un peu plus chevronné en revanche ne se foule pas, et dispose en plus d’un personnage pour le moins inutile. Le héros c’est Jamie Atkins. Il est un héros « monsieur tout le monde » bien qu’il fasse des robots dans sa grange, et il reste crédible malgré les énormités de l’histoire. Il y croit, et ca sauve plus d’une fois des scènes d’un ridicule achevé. Belle interprétation aussi de Vicki Glover, qui, comme Atkins est naturelle, convaincu, et par ailleurs bien charmante. Elle est cependant sous-exploitée. Pour le reste Harry Dyer est un peu trop excentrique et se loupe de personnages, tandis que Steve McTigue est un général anglais sortie d’une comédie britannique ! La palme du pire acteur revient cependant à Robert Boyle dans le rôle du sergent, complètement en roue libre, et il faut le voir en arrière-plan, se demandant ce qu’il doit faire !
Le scénario est catastrophique. Passé les 30 premières secondes (ben même pas car les premières images sont incompréhensibles) c’est la mouise. Tout patine. C’est simple, il faut que vous sachiez déjà tout (mais pas besoin de se reporter au conte, en fait rien à voir). Aucune explication. Le problème c’est que rien n’est logique, les réactions des personnages sont nullissimes, et l’histoire avance en fait sur du vent. Désolé mais la méchante vient chercher sa mère sur terre, elle est morte, et bien il suffit de lui dire plutôt que de badouiller, et zou, l’histoire est écourtée de trente minutes et tant mieux, tout est bien qui fini bien. A noter un terrible problème de gestion du temps (la nuit tombe en 30 secondes), des distances (parcourir 500 mètres en voiture équivaut à plusieurs heures à priori), et des proportions.
La mise en scène est innommable. Le meilleur, le plus rigolo reste la parade concernant la moto. En fait il n’y a pas de vraie moto dans le film, les plans larges montre un fx, mais les rapproché montre systématiquement uniquement le haut du guidon avec le phare devant. C’est très amateur, mais enfin Atkins est surement le pire réalisateur que j’ai pu croiser, alors cela ne m’étonne pas. Je viens de m’apercevoir que j’ai déjà fait la critique de deux de ses autres films, deux 0.5 étoiles ! Pour le reste c’est toujours les défauts habituels. Des filtres utilisés n’importe comment et à outrance, des effets spéciaux plus que laborieux (en fait seul le premier haricot et la première apparition du château font leur petit effet). Cependant il faut reconnaitre un réel effort pour les décors concernant le pays des nuages. C’est classieux, il y a de vrais beaux paysages, et c’est dommage que le film ne se déroule pas davantage au milieu de ces décors. Même le palais de la reine offrait un cadre propice à un beau film. La musique est enfin correcte.
En fait ce film d’Atkins est frustrant. Quelques efforts ont été fait, les acteurs principaux tiennent la route, et on se dit, au moment de la rencontre avec March, que le film peu s’acheminer vers une histoire intéressante, reposant pour le coup plus sur ses personnages et leurs relations dans un monde désert que sur les fx. Mais c’est tout gâché par un gloubi-boulga de n’importe quoi, et là on atteint vraiment des sommets. Ca finit même vraiment par noyer les quelques (rares certes) bon point qui donne envie de ne pas mettre la plus basse note au film. Pour cela je lui accorde 1, mais en fait Jack the Giant Killer est tellement inconsistant que je ne le recommande seulement qu’aux amateurs du genre, car il est très répétitif et terriblement ennuyeux dans sa deuxième partie (curieusement celle où il y a de l’action, mais enfin avec trois pachydermes mous du genou et 6 soldats de l’armée anglaise plus peureux que les Charlots, ce n’est pas gagné coté action).