Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Olivier Barlet
293 abonnés
394 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 14 décembre 2013
L'esthétisme de ce film ne contribue-t-il pas à une essentialisation du héros voyageur dont les ressorts vont de la honte à l'idéologie, qui parce qu'ils érigent la différence comme insurmontable, ne sont pas les meilleurs chemins pour percevoir la commune humanité du clandestin, seul espoir de dépasser les préjugés ? - Voir l'intégrale de la critique sur le site d'Africultures.
Rester en Afrique, dans son pays ? C’est ce que souhaiterait la mère de Zola. Problème : même avec la meilleure volonté du monde, la recherche d’un emploi s’avère vaine. Partir vers l’Europe ? C’est ce que suggère à Zola un chef d’entreprise de son pays : il pourra y trouver un travail, y faire son trou, s’intégrer. C’est toute cette histoire que Nicolas Karolszyk a décidé de mettre en images dans "Nous irons vivre ailleurs", son premier long métrage, un film de fiction qui, parfois, s’apparente à un documentaire : la recherche d’un passeur, la longue traversée vers les Iles Canaries, l’accueil sur le sol espagnol, la France, sa justice, sa police, ses habitants. Un budget riquiqui, un thème délicat, pas d’autorisation de tournage : "Nous irons vivre ailleurs" est un film dont on sent qu’il a été réalisé à l’arrache. Un film dont le tournage a dû s’apparenter un peu à ce qu’a vécu son personnage principal.
Ce premier film souffre de quelques maladresses - des erreurs de jeunesse - et d'un manque de moyens certain. Mais le cinéaste en a fait une force, Car finalement, la réalisation de ce film traduit parfaitement le cheminement du personnage principal. Sans le sou, sans autorisation de tournage, Nicolas Karolszyk et son équipe ont évolué dans la clandestinité et ont tourné l'oeuvre à l'énergie, avec les tripes. Comme Zola a envie de s'installer en France et de s'y intégrer...
Il s'agit d'une oeuvre forte et humaniste, qui cherche avant tout à ouvrir les regards et les coeurs sur la situation de ces migrants obligés de quitter leurs pays, pour cause de misère, de famine ou de guerre civile, Le cinéaste réussit à faire voler en éclats le cliché détestable, de plus en plus répandu, de l'étranger-parasite qui vient profiter des avantages sociaux du pays. Zola est un homme cultivé, qui maîtrise parfaitement la langue française et connaît par coeur les chefs-lieux des départements, mieux que certains français de souche. Il aurait voulu réussir sa vie dans son pays d'origine, mais on lui a clairement fait comprendre que ce n'était pas possible. Alors, il a choisi de venir en France, parce qu'il aime cette culture et ce pays, patrie des droits de l'homme. Mais l'accueil n'est pas aussi chaleureux que cela...
Alors que beaucoup semblent se laisser tenter par le repli communautaire et des idées xénophobes, on ne peut qu'adhérer à un film qui rappelle, avec intelligence et finesse, les valeurs essentielles de notre pays "Liberté, Egalité, Fraternité".
Je sors d'une projection au cinéma La Clef à Paris et je dois dire que j'ai pris une grosse claque. Le sujet, très fort, est traité avec un esthétique particulière qui donne au film un caractère documentaire malgré une image léchée, très belle. Les acteurs sont impressionnants de justesse spoiler: et la séquence de plaidoirie du personnage principal m'a fait frissonner.
La musique est captivante, avec des morceaux de Rocé et Casey... Ce film est une vraie réussite !
Franchement, superbe film émouvant et réaliste qui nous remet en question, fait réfléchir non seulement sur nos conditions de vies confortables mais également sur le racisme.
Quel film! Je sors de la projection débat au cinéma L'Arlequin ce matin. J'ai été prise de bout en bout par le film et l'intensité du jeu du comédien qui joue Zola. Et quelle maîtrise esthétique dans les choix de cadre, de couleurs (les scènes de nuit!) les musiques, le rythme du montage (la scène de la traversée quelle claque!) Tout a fait d'accord avec Laurent Delmas sur Inter qui dit que c'est par rapport à Donoma et Rengaine, sans doute le film le plus intéressant du mouvement du cinéma guerilla. Pour moi, le meilleur film de ces 6 derniers mois, en tous cas celui qui me touche le plus. Et bravo à Charlotte Rosamond et au réalisateur Nicolas Karolszyk pour le passionnant débat qui a suivi la projection. et chapeau l'artiste! Au passage, je mets l'article de Rue89 qui m'a donné envie de voir le film ;)