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inspecteur morvandieu
43 abonnés
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3,5
Publiée le 3 juillet 2024
Le film de science-fiction de Truffaut fait figure tout autant de parabole futuriste que de rappel historique. Car, si la dictature sans nom que le cinéaste relate ici est imaginaire, les autodafés sont la marque de régimes fachistes pas si lointains. Dans cet Etat austère, fondé sur l'uniformité, les livres sont interdits et ceux qui subsistent clandestinement sont menacés d'être découverts et brûlés par une section de pompiers très spéciaux, auxiliaires zélés du pouvoir. Le livre et la littérature en général revêtent pour Truffaut un large sens; ils sont la connaissance et la diversité, l'émancipation et la liberté, autant de menaces qui inquiètent continuellement les autocraties. Déjà la télévision les a remplacés et diffuse des programmes insignifiants (Truffaut est, là, vraiment visionnaire!). Le propos est illustré dans la fiction par quelques personnages très évocateurs, dont celui de Montag, officier obéissant et sans conscience. L'intrigue du film est introduite par sa transformation, spoiler: après que Montag a parcouru une oeuvre de Dickens. De sorte que celui qui incendiait les livres sans autre forme de procès entre en résistance. Le message de Truffaut est clair sans qu'il ait besoin de forcer le trait ou de se fondre dans la réalité et la brutalité de l'Etat totalitaire, lequel se caractérise par ses uniformes et son architecture rigide, des intérieurs modernes mais impersonnels et des couleurs invariablement automnales. Et la plus grande réussite du film est de nous faire partager l'amour de Truffaut pour les livres, lesquels, chefs-d'oeuvre ou pas, ne brûlent pas sous nos yeux sans se rendre immédiatement indispensables.
Le film a vieilli, mais pas le roman visionnaire de Ray Bradbury! Comme souvent, la réalité rejoint la (science-) fiction; aujourd'hui, sous couvert de bien-pensance, on interdit et condamne des livres et films de notre passé. Les exemples sont nombreux, comme "Tintin au Congo" et autres chefs-d'oeuvre de la culture. Le plus effrayant, c'est que peu se rendent compte de la disparition progressive de nos libertés...mais c'est un autre débat. Rien que pour cela, le film mérite d'être revu.
J'ai vu un film... qui bien qu'il ait vraiment vieilli nous embarque dans un monde dystopique effrayant, proche de celui de 1984. Un monde de l'instant, sans passé, sans pensée, tout en consumérisme vide de sens. Ce monde désenchanté ne peut être sauvé que par la littérature... Et c'est ce qui va se passer pour un de ces travailleurs du feu, un pompier dont le rôle est d'allumer les incendies, autodafés, de livres interdits car dangereux... Tous les livres sont dangereux... Truffaut s'approprie les codes du film Hitchcockien, avec des cadrages ambitieux, des musiques de Bernard Hermann et des actrices blondes et belles... Ce film a quelques faiblesses mais il est généreux et veut nous avertir que la liberté de penser doit être une ambition en tant que telle. Le futur peut être moins pire, encore faut-il le vouloir...
Quelques plans et des idées intéressantes qui en font un plutôt bon film, mais une drôle d'adaptation. Le mot "adaptation" est le juste mot : le film a adapté le livre et tout le propos intemporel pour en faire quelque chose de figé : comme un film qui se fige sur sa pellicule. Ce film fige le propos d'un livre qui ne peut pas se figer. Il vulgarise Bradbury, sous-traduit ce qu'il dit. Il garde la forme mais brûle le fond. Il fait d'un livre à nuance un monde qui n'est pas nuancé, et je trouve qu'il dessert complètement le propos du livre. Je suis déçue
Film que je revois 55 ans plus tard ! Cette adaptation m’avait marqué, en son temps. Aujourd’hui elle m’a paru à la fois vieillie, et pas d’une belle vieillesse, mais aussi visionnaire au constat de des dérives actuelles : pensée unique, polémiques sans débat, autocensure, cancel culture. Bradbury, et Truffaut, fustigeaient le maccarthisme, et on peut aujourd’hui fustiger notre monde actuel avec une différence de taille : le maccarthisme ne sevissait qu’aux USA, la sclérose actuelle de la pensée est mondiale ! Truffaut nous tourne un film désabusé, désenchanté mais aussi très déshumanisé. Que les décors le soient, que les dialogues le soient, c’est un bon choix. Mais l’absence de chaleur (sans jeu de mot !) nuit beaucoup au film. Rien ne nous touche : ni les personnages, même la libraire qui s’immole, ni la troublante Julie Christie – un comble, ni la dictature ambiante ! C’est un film froid (toujours sans jeu de mot) qui ne touche pas, n’émeut pas, n’explique rien. Pour moi, un beau souvenir déçu.
Un film de low SF au charme désuet. Si le propos est fort (la télévision est vénérée tandis que les livres sont interdits et traqués par des pompiers, véritable police d'un état totalitaire fantasmé), le rendu laisse à désirer. Jamais le film n'est inquiétant alors qu'il s'agit d'un thème d'anticipation proche de 1984. Au contraire, les couleurs clinquant es -comme le camion de pompiers-, les acteurs tout droit sortis d'un Truffaut dans la langue de Shakespeare (normal, c'est le cas) adoucissent un sujet qui aurait mérité une apreté voire une noirceur, et des personnages beaucoup plus charismatiques, et habités.
La tâche d'adapter le chef d'oeuvre éponyme de Bradbury n'était pas simple et pourtant, François Truffaut a réussi à capter l'essentiel du message du livre (déclin de la littérature au profit de la télévision ou plutôt la manipulation des images vs le pouvoir des mots) mais non sans quelques défauts majeurs : le manque d'intensité et le sentiment d'oppression que vive les personnages par rapport au roman sans parler de quelques changements pour le moins surprenants (disparition d'un personnage clé et le fameux Limier robot). Un bon film quoique inférieur à l'oeuvre originale!!
L’adaptation de la dystopie de Ray Bradbury est peut-être le film de François Truffaut le plus connu du grand-public - et le plus célèbre au niveau internationale - alors que le réalisateur, miné par un tournage dans une langue qu’il maîtrisait mal, par les relations conflictuelles avec son acteur principal et par l’impossibilité de réaliser précisément le film qu’il avait en tête, l’avait plus ou moins renié. Passé l’introduction, expliquée oralement d’une voix monocorde puisque plus personne ne sait lire dans cet univers, on retrouve assez peu d’idées de mise en scène audacieuses durant tout ce qui suivra. Tout le monde connaît aujourd’hui le concept de cette société de consommation amorphe dans laquelle les livres ont été interdits et les pompiers, chargés d’éliminer par le feu ces objets subversifs, 451 degrés Fahrenheit étant la température de combustion du papier. L’élément déclencheur du récit survient le jour où le pompier Montag, qui vivait jusque là sa morne existence sans se poser de questions, prend le risque de l’illégalité en ouvrant un livre. Peu intéressé par la science-fiction en tant que telle, Truffaut considérait “Fahrenheit� avant tout comme une fable qui délivrait un message fort : un vibrant plaidoyer en faveur de la lecture, certes (si, comme moi, vous êtes bibliothécaire, le roman a même dû vous être présenté au cours de vos études comme une sorte de Petit Livre Rouge ou de mythe fondateur du métier) mais aussi une charge virulente contre l’autoritarisme “bienveillant�, celui qui sous couvert d’apporter confort et sécurité à ses concitoyens, les prive de la possibilité la plus élémentaire de réfléchir et d’ouvrir leurs esprits. Cette réflexion reste encore aujourd’hui le principal atout du film qui, s’il se perd parfois en explications trop théoriques, reste très intéressant à suivre. En bon cinéaste de la Nouvelle Vague, Truffaut ne goûtait que fort peu l’imaginaire lié à la science-fiction futuriste et, en dehors des brèves images de la traque de Montag par ses collègues aux commandes de curieux jetpacks à hélices, l’environnement visuel reste strictement réaliste et contemporain de son époque. Cependant, avec le recul, la modernité architecturale et décorative telle qu’on l’imaginait dans les années 60 a si mal vieilli qu’elle cristallise la morosité déprimante qui sied à l’univers de Fahrenheit. On s’amusera aussi de ces quelques éléments anecdotiques sur lesquels le scénario avait vu juste sans le savoir, comme les écrans plats géants et la fascination pour la téléréalité.
En vérité cet homme se transforme par amour. Et la vraie révélation vient de la mort de la femme qui choisit de mourir avec ses livres, événement choc dans sa vie. L'homme devient différent car un monde s'ouvre totalement à lui et Truffaut filme cette errance, ce regard vide, la solitude de celui qui sait face à ceux qui croient savoir. Les "hommes-livre" c'est magnifique comme invention.
Fahrenheit 451 est une adaptation plutôt réussie du chef-d’œuvre de Ray Bradbury. L'intrigue est excellente (le mérite revient surtout à Bradbury). Le monde futuriste qui y est décrit est absolument terrifiant et nous amène à nous poser beaucoup de questions, j'ai même envie de dire encore plus aujourd'hui qu'à la sortie du film (puisqu'à l'époque, l'industrie du livre n'était pas menacé par l'ère numérique). L'histoire est plutôt bien retranscrite sur le grand écran. C'est une adaptation très fidèle du livre. C'est peut-être même là son principal défaut. Le film pourrait se permettre quelques écarts avec l’œuvre originale, dont certains éléments (notamment la fin où les personnages apprennent par cœur des livres entiers) sonne bizarre dans un film. Le film a également pris un vrai coup de vieux, notamment pour les décors et les différents gadgets qui sont censés faire futuristes en vain. À sa décharge, il date tout de même des années 60, et en cinquante ans, notre perception du futur a bien changé. Les acteurs m'ont semblé jouer plutôt juste : Oskar Werner est bon dans le rôle principal et Julie Christie est bien également. Bon film, mais le livre est bien meilleur.
Roman d'anticipation devenu culte, Fahrenheit 451 place le lecteur dans une société futuriste et répressive où la lecture est devenue un crime contre l'humanité et la proie des pompiers qui ont pour mission de dénicher et de brûler tous les exemplaires possibles. Adapté au cinéma en 1966 par François Truffaut, le roman de Ray Bradbury a gardé ses éléments constitutifs mais s'éloigne régulièrement de l'histoire originelle emmenée ici par le duo d'acteurs Oskar Werner / Julie Christie. Celle-ci interprète deux rôles, celui de l'épouse de Montag, Linda et celui de Clarisse, la jeune femme qui va permettre au personnage principal de sortir de son aliénation mentale. spoiler: Plutôt que de jouer la surenchère technologique qui risquait du coup de subir la patine du temps, Truffaut privilégie un futur réaliste et réalisable en termes techniques, se concentrant exclusivement sur l'aspect répressif de la société ; se rapprochant du même coup du 1984 de George Orwell en insistant sur la main-mise des écrans-murs et sur la lobotomisation qu'ils exercent sur les habitants de la maison . Le cinéma de Truffault est riche d'idées, de trouvailles visuelles et sonores qui demeurent aujourd'hui encore d'une redoutable modernité. La grande réussite de ce film repose cependant en grande partie sur les épaules d'Oskar Werner, déjà à l'affiche du précédent film du réalisateur, Jules et Jim, qui livre une prestation impressionnante de sobriété, restituant bien la lente prise de conscience de son personnage. L'autre atout de ce film est son accord parfait avec les idées véhiculées par le roman de Bradbury qui sont d'ailleurs aujourd'hui on ne peut plus réelles à l'image du pouvoir d'abrutissement de la télévision, cet écran qui, dans notre société actuelle vide littéralement l'esprit des gens en les gavant d'images dénuées d'intérêts mais enclines à mieux contrôler leur esprit.spoiler: Dans le film de Truffaut, les murs-écrans poussent les habitants à traquer Montag, aujourd'hui un matraquage d'informations télévisuelles suffit à créer des animosités envers une catégorie de la population. Ce film qui a réconcilié le réalisateur avec la science-fiction comme il l'explique d'ailleurs dans les bonus, suffisamment fournis dans l'édition DVD. spoiler: Autre détail d'importance, le cinéaste a largement personnalisé l'histoire à travers notamment le choix des livres qui ont été brûlés, choisissant des œuvres célèbres mais aussi des auteurs qu'il apprécie ainsi que des revues françaises comme Les cahiers du cinéma. On peut aussi remarquer le clin d’œil à l'auteur à la fin du film lorsqu'un des 'Hommes-Livres" se présente comme étant Les chroniques martiennes de Ray Bradbury. Sans pouvoir rivaliser avec le livre, ce film réussit néanmoins son pari en évitant l'adaptation fidèle - que Bradbury jugeait d'ailleurs impossible - et en privilégiant une vision personnelle de l'histoire.
Adaptation du célèbre roman de Ray Bradbury. Même si c'est loin d'être le meilleur film de Truffaut, Fahrenheit 451 se laisse regarder. On sent peut-être une influence de Hitchcock, jusqu'à avoir son compositeur. Le film a bien vieilli, mais ça ne choque pas, en revanche question mise en scène il est peut-être déjà plus juste. Si on nous décrit une société totalitaire qui se sert de l'absence de culture du peuple pour le dominer, l'ensemble manque malgré tout de force. Le message est présent, mais loin d'être aussi percutant que dans le livre. Ceci dit l'abrutissement par la télé-réalité et l'omniprésence des gadgets sensés faciliter notre vie, mais finalement nous rognant peu à peu notre liberté et notre esprit d'initiative, sont plutôt bien rendus. La fin est également vraiment intéressante. Du coup on pardonnera quelques longueurs.
Ayant beaucoup apprécié le livre, j'étais curieux de voir comment allait se débrouiller pour adapter à l'écran cet excellent livre (que je conseille énormément). Et bien c'est un peu une déception car le film fait trop daté alors que l'histoire est censé se passer dans le futur; la photographie est fade, la mise en scène a mal vieilli, idem pour les effets spéciaux de fin qui sont ratés comme ceux de Robocop 3. Néanmoins si je mets ce 3/5 c'est parce que c'était un exercice compliqué d'adapter un roman dystopique, ce n'est pas très facile. Truffaut y arrive bien, il a de bonnes idées, notamment avec la télévision ou certaines scènes. De plus, le film est globalement respecté même si il manque le personnage de Faber... Le célèbre cinéaste arrive parfaitement à faire passer le même message que Bradbury et la scène finale est assez belle