Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
36 abonnés
2 360 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 31 mai 2024
Un type suicidaire (Claude Rich) accepte d'être le cobaye d'une expérience de transfert dans le passé. S'adonnant au cinéma fantastique, Alain Resnais ne s'intéresse pas tant, semble-t-il, à la nature du Temps et à sa manipulation qu'à la forme cinématographique expérimentale que lui permet le cas de figure proposé par le sujet. Transporté dans un passé récent, c'est-à-dire celui qui précède sa tentative de suicide, Claude Ridder voit défiler des moments, des instantanés de sa vie dans un désordre avec lequel le spectateur est tenu de composer. L'occasion pour le cinéaste de s'exercer à un récit chaotique, brouillé par l'absence de chronologie des scènes ou la récurrence de certaines. Resnais, continuant ses explorations de style, réalise un film qui veut échapper aux narrations courantes du cinéma. Il démontre qu'en dépit d'une mise en scène sans structure logique ou cohérente, une histoire peut prendre forme, en l'occurence celle de Ridder. L'ambition et la réflexion du réalisateur ne sont sans doute pas sans intérêt artistique, au moins pour les théoriciens du cinéma, mais il faut reconnaitre que l'intérêt que l'on porte au personnage principal, ses tourments sentimentaux, ses interrogations existentielles ou métaphysiques, et sa lassitude morale est assez limité. Ces fragments de vie, comme des réminiscences, sont peu passionnants ou transcendants. C'est la faiblesse du film.
Un film français, d'Alain Resnais sur le voyage temporel, je dis oui ! Et puis, rapidement, je finis par doucement le regretter. On sent bien que ce film a quelques années. Le voyage dans le temps est assez original, pour ne pas dire étrange, et on assiste à de longues scènes barbantes. Le retour dans le passé est mal fait, disons le, et je ne sais même pas pourquoi Resnais a voulu faire une telle scène. Même une fois dans ce passé non linéaire, on assiste à des scènes du quotidien, à des personnages qui discutent... Le personnage n'est qu'un spectateur de son propre passé et ne peut rien y changer. Seule la fin aurait un petit intérêt, mais il est dommage de devoir visionner tout ce qu'il y a avant tout c'est long.
Ellipse prit dans le gouvernail du temps, étiré en fragments de beauté locace et abstraite. "Je t'aime, je t'aime" est une fresque d'un peintre mi-homme, mi-image.
4 541 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 18 février 2021
Dans un hôpital parisien Claude Ridder (Claude Rich) se remet d'une tentative de suicide et est invité par une agence à participer à une expérience de voyage dans le temps. Il apprend qu'ils ont réussi avec des souris et qu'ils doivent maintenant utiliser un humain pour prouver que leur théorie est une expérience risquée. Claude accepte de participer et au cours de son voyage fragmenté le spectateur apprend pourquoi il a tenté de se suicider. Je t'aime, Je t'aime est un film de science-fiction français réalisé par Alain Resnais à partir d'une histoire de Jacques Sternberg. L'intrigue utilisant des flashbacks fragmentés est certainement culte pour ceux qui ont eu la chance de voir ce film en 1968. Cependant en 2021 il est daté et plus qu'ennuyeux...
L’année 68 doit rimer avec évasion, dans la même année on peut accueillir 2 grands films de science-fiction 2001, l’odyssée de l’espace et Je t’aime Je t’aime de Alain Resnais.
Après une tentative de suicide Claude Ridder devient le rat de laboratoire d’une étrange expérience scientifique. Il se retrouve replongé dans ses souvenirs avec sa femme.
La structure de Je t’aime Je t’aime n’est pas traditionnelle, c’est une sorte de puzzle qu’il faut arriver à décrypter pour comprendre sa relation et son épouse. La mise en scène et le jeu de Claude Rich sublime le scénario de Resnais et Sternberg.
Le festival de Cannes de 68 aurait pu recevoir ce superbe film de science-fiction, finalement l’un des chef d’œuvre de Resnais devient injustement méconnu.
Malgré sa structure apparemment arbitraire, 'Je t'aime, je t'aime' finit par dévoiler un fil à force de jeux d'échos et de répétition. À défaut d'émouvoir vraiment, il intrigue beaucoup. Les dialogues sont par ailleurs remarquablement écrits.
Avec une certaine pointe d’humour, CR est parfait dans ce personnage qui prend tout cela avec une détachement raisonnable, Resnais nous livre une version fantasmée des méandres du cerveau. En vérité il arrive à montrer dans ce kaléidoscope comme le cerveau fait formidablement le tri entre les événements réellement passés et les souvenirs qui lui sont associés. Passionnant et en même temps plein d’émotions malgré l’homme qui devient un objet scientifique. Un vrai film de monteur comme Resnais l’aimait.
Dans la filmographie d’Alain Resnais, ce film reste assez insolite, méconnu et difficilement classable même si son auteur le qualifiait de conte de fée de science-fiction. Je t’aime, je t’aime peut aussi être perçu comme une version science-fiction de L'année dernière à Marienbad. Le cinéaste joue sur le montage des scènes ou plus exactement sur des extraits de scènes dont le découpage semble ne suivre aucune règle. Les micro-flashbacks, quelques dizaines de secondes pour les plus longs, se succèdent à l’écran sans ordre prédéfini et sans éviter des réitérations partielles ou totales. Je t’aime, je t’aime intrigue d’abord puis finit par lasser. Il est en effet difficile de prêter attention de bout-en-bout à une narration qui n’en est pas une même si la mélancolie et les regrets se font de plus en plus présents au fur et à mesure de l’avancée du film.
Resnais a toujours réalisé des films intéressants car personnels et souvent originaux. Celui-ci est un peu difficile à suivre aujourd'hui : le scénario tourne en rond malgré son inventivité et la belle interprétation de Claude Rich. D'autre part, le choix des deux comédiennes principales pose problème, leur ressemblance physique égarant davantage encore le spectateur (sans doute volontairement).
La SF par Resnais ça donne quoi ? Et oui c'est possible car Resnais a réalisé ce film qui traite du voyage dans le temps bon je rappelle qu'on est dans les années 60 en France et que le réalisateur est Alain Resnais et non Vadim donc ne vous attendez pas à du pop kitch. En fait le côté SF est vraiment présente dans la 1ère demi-heure et cela est sans doute le moment le plus mystérieux, intriguant et prenant de Je t'aime, je t'aime (notamment avec cet étrange pièce ou voyagera mentalement notre héros) car comme l'indique le titre du film Resnais traitera avant tout d'amour via le personnage mélancolique que joue Claude Rich d'ailleurs c'est la véritable force de ce film ; il y incarne une personne blasée par la vie qui va tenter à travers un voyage dans le temps de retrouver son vrai amour, on se sent assez proche de son personnage mais l'histoire sans tomber dans la complexité n'est pas si simple que cela à suivre de plus je trouve que pour un tel genre Resnais manque de folie dans sa mise en scène et certains séquences sont répétitifs (on revoit par exemple plusieurs fois la même scène bien que la perception du héros diffère à chaque fois), on ne ressent pas de l'ennui mais de la langueur. Au final Je t'aime, je t'aime reste une curiosité à découvrir mais j'en attendais sans doute autre chose.
Alain Resnais expérimente le voyage dans le temps sous forme dramatique avec "Je t'aime, je t'aime", avec dans le rôle principal le superbe Claude Rich. Resnais tente clairement de transposer en termes cinématographiques les procédés littéraires du Nouveau Roman, un courant qui lui est cher. Et c'est peu dire que l'expérience formelle est déroutante et assez fascinante, portée par un travail de montage unique qui sélectionne les souvenirs du protagoniste, les ressasse et les refoule. Ainsi, il est rare de voir une mise en scène retranscrivant aussi bien l'état mental de son personnage principal, qui doit d'abord subir son passé avant de tenter de lui faire face et d'échapper à l’inéluctable. Pourtant, le film ne parvient pas à dépasser son brillant projet théorique par une émotion qui proviendrait des personnages ou d'une histoire d'amour qui aurait pu être déchirante mais qui laisse finalement de marbre. L'ensemble est donc impressionnant, peut-être trop, tant il manque de fragilité et de sensualité.
Le cadrage est propre. Le montage est bon. S'il peu au premier abord être considéré comme "brouillon", l'histoire le justifie. La machine se déréglant, il est logique que les flashbacks s'entremêlent. Le films est en fait fluide. La musique est envoûtante. S'agissant de l'interprétation, on peut regretter un "jeu" légèrement apparent, bien que sobre. C'est un parti pris, Resnais revendique la présence du théâtre dans ses films. C'est en tous cas l'un des seuls cinéastes français à proposer un fond original (en plus d'être un remarquable créateur de formes, comme l'atteste sa filmographie).
J'ai trouvé que ce film commençait bien, normalement, et je me suis même dit, tiens ça change des films qu'on connait d'Alain Resnais, mais ensuite j'ai déchanté, non pas parce que ce n'est pas un film de science fiction pure et dure, mais parce que l'histoire est tout simplement difficile à suivre, car on se perd dans les personnages, les histoires, le personnage principal ne suffisant pas à lui tout seul à tout tenir ensemble.
Je n'ai pas aimé ce bric à brac d'images au moment du voyage dans le temps. Beaucoup de scènes entrecoupées et les mêmes qui repassent en boucles sans donner l'impression d'aller quelque part. Ce film est plus un essai du réalisateur plutôt qu'un film. Bref, trop brouillon pour moi.